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Comme on se retrouve ! Gilbert Bawara, le zélé ministre en charge de l’administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales dépêché, aux frais de la princesse, à Paris pour porter la contradiction à l’opposant Harry Octaviano Olympio au cours d’un débat sur la chaîne de télévision Africa 24 mardi dernier. Il a retrouvé son contradicteur et d’autres responsables opposants par hasard sur les Champs Elysées, peu de temps après l’émission.
 
La plus grande gueule du gouvernement était logée dans un Hôtel sur les Champs Elysées, la plus belle et plus commerçante avenue de France. Pour la petite histoire, la nuitée de l’hôtel dépasse le salaire annuel d’un ouvrier togolais.
 
Gilbert Bawara était tout seul au « Drugstore », situé au 133 de l’avenue en train de fureter dans les pages des livres.
 
Il ne s’y attendait pas du tout, mais il se retrouve nez à nez avec ses pays : d’abord Harry Olympio, ancien ministre d’Eyadema, opposant à Faure Gnassingbé dès les premières heures du coup d’Etat; ensuite Me Zeus Ajavon et Abass Kaboua. Et le débat de « l’Africa News Room » tenu sur Africa24 se prolongea, autrement !
 
A noter que sur la chaîne, dont l’éditorialiste Pambou cachait à peine sa complaisance à l’égard du pouvoir togolais, Gilbert Bawara pris en flagrant délit de mensonge sur le bilan de Faure Gnassingbé, et surtout sur la négation du nombre de victimes des massacres de 2005, s’est fait remonter les bretelles par Harry Olympio, qui lui a déclaré se baser sur le rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme. Sur le plateau de la télévision, il a offert le rapport de l’ONU à l’inénarrable ministre de Faure Gnassingbé.
 
 

 
 
Contre toute attente, Gilbert Bawara fut moins tendu que pendant le débat. L’atmosphère était désopilante. Selon les témoins, on l’embrancha sur l’affaire des incendies des marchés. Le ministre voulait timidement résister mais ses interlocuteurs affirmèrent que les coupables sont dans le camp du pouvoir, que peut-être le président Faure Gnassingbé ne serait pas dans le coup et qu’on tente de lui imposer une voie de fait qu’il imagine forcément venir de ses sbires. Soudain, Gilbert Bawara devient décontenancé, semble acquiescer presque cette hypothèse comme vérité, lui qui d’habitude accuse ouvertement l’opposition d’être responsable au point de soutenir les fallacieux arguments du procureur. En off, comme on dit, il n’a pas rejeté l’analyse de ses concitoyens sur la situation politique du pays. MO5-Togo.org préfère taire par exemple la réponse du ministre lorsque Me Zeus Ajavon l’aborda sur la compétence et la capacité de Faure à diriger sereinement le Togo.
 
L’arrogant ministre a été étonnemment très coopératif avec ses interlocuteurs. Son attitude fut très loin de sa production théâtrale lors du débat une heure plus tôt sur Africa 24. En effet, coupes de champagne (consommées par Bawara) rires et tapes dans le dos fusaient sur les Champs Elysées. On était loin des tensions de la classe politique ; on était vraiment entre Togolais, fils d’un même pays… à Paris.
 
Après leur séparation, les interlocuteurs trouvaient extraordinaire la réaction du ministre et se demandaient s’il fallait chaque fois le déplacement de Paris pour que les hommes politiques s’entendent sur la gestion du pays.
 
Écrit par B. Lawson
 
source : mo5togo
 
 

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