PARIS (Reuters) – François Hollande a largement remporté dimanche la primaire socialiste et dispose désormais d’une puissante rampe de lancement pour tenter de remporter en 2012 l’élection présidentielle face à Nicolas Sarkozy.
 
Le député de Corrèze a obtenu plus de 56,38% des voix selon des résultats presque définitifs portant sur 2,3 millions de bulletins dépouillés tandis que sa rivale Martine Aubry n’a rallié sur son nom que 43,62% des votants. Les résultats officiels seront annoncés lundi par le PS.
 
Quelque trois millions de Français ont participé à cet exercice inédit en France, plus encore que lors du premier tour, donnant une légitimité importante à François Hollande.
 
Une fois le verdict tombé, les deux finalistes de la compétition sont apparus main dans la main sur le perron du siège du PS avant de s’afficher avec les quatre battus du premier tour sous les acclamations d’une foule de militants qui criaient : « Tous ensemble! » et « François président! »
 
« Nous n’avons que deux adversaires, l’extrême droite et la droite », a-t-il dit lors d’un discours improvisé.
 
Quelques minutes plus tôt, lors d’un discours solennel, il estimait que sa large victoire lui conférait « la force et la légitimité pour préparer le grand rendez-vous de la présidentielle », une tâche « lourde ».
 
« Je dois être à la hauteur des attentes des Français, qui n’en peuvent plus de la politique de Nicolas Sarkozy. »
 
« C’est le rêve français que je veux réenchanter, celui qui a permis à des générations, durant toute la République, de croire à l’égalité et au progrès. Et c’est pourquoi j’ai fait de l’école de la République la grande priorité de ce qui pourra être demain mon prochain quinquennat, » a-t-il annoncé.
 
« QUELLE HISTOIRE »
 
Mais il a ensuite appelé les militants à ne pas croire que la victoire à la primaire signifiait que les jeux étaient faits pour 2012 : « La victoire, ce sera le 6 mai. »
 
Sur Twitter, sa compagne Valérie Trieweiler a utilisé les mots de François Mitterrand lors de sa victoire à la présidentielle de 1981 : « Quelle histoire, quelle histoire ».
 
Martine Aubry, qui avait rudement égratigné son rival dans la campagne, a reconnu sa défaite sans attendre le décompte final des votes et annoncé qu’elle soutiendrait son rival.
 
« Désormais François Hollande incarne l’espoir des socialistes et de la gauche. L’heure est maintenant au rassemblement », a-t-elle dit. « Je mettrai toute mon énergie et toute ma force, et avec moi celle de tous les socialistes, pour que dans sept mois il soit le nouveau président de la République. »
 
L’ancienne compagne de François Hollande, Ségolène Royal, qui avait été sèchement écartée au premier tour, a elle aussi appelé tous les socialistes à se rassembler.
 
« Ce soir, c’est le candidat de tous les socialistes et, au-delà, de tous ceux à gauche qui veulent que ça change », a-t-elle dit. « Ce soir l’heure est au rassemblement joyeux autour du candidat qui arrive largement en tête. »
 
François Hollande, qui avait obtenu 39,17% au premier tour, contre 30,42% pour Martine Aubry, avait pratiquement course gagnée depuis dimanche dernier et l’importance de la mobilisation des sympathisants de gauche conforte son statut.
 
L’UMP DIVISÉE SUR LA PRIMAIRE
 
« Nous avons dépassé toutes nos espérances », a dit le premier secrétaire du PS par intérim Harlem Désir.
 
François Hollande avait reçu vendredi un soutien de poids en la personne du « troisième homme » du premier tour avec 17,2% des voix, Arnaud Montebourg, qui n’a pas donné de consigne de vote mais a fait savoir qu’il voterait pour lui.
 
Favori des sondages d’opinion, François Hollande avait déjà obtenu l’appui des trois autres candidats du premier tour, Ségolène Royal, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet.
 
Martine Aubry, qui se présentait en tenante d’une « gauche forte », apparaissait relativement isolée, bien que l’écart dans les sondages ait paru se réduire ces derniers jours.
 
Le camp Aubry comptait sur une forte participation des électeurs situés plus à gauche et des écologistes, censés se mobiliser en sa faveur, mais ils n’ont pas été au rendez-vous.
 
Les sondages prédisent pour l’instant une très large victoire du candidat PS contre Nicolas Sarkozy en 2012, quel que soit le vainqueur de la primaire.
 
Le président sortant a critiqué cette semaine ce scrutin, contraire selon lui à l’esprit de la Ve République.
 
La majorité est cependant partagée entre ceux qui voient dans la primaire un procédé moderne, comme le Premier ministre François Fillon, et ceux qui assurent qu’elle n’a pas attiré somme toute plus de monde qu’à « la braderie de Lille », comme l’a dit ironiquement le patron de l’UMP Jean-François Copé.
 
L’UMP a prévu des réunions dans la semaine pour, annonce-t-elle, dire ce qu’elle pense du programme PS et reprendre les slogans échangés entre les deux candidats d’opposition fustigeant la « gauche molle » et la « gauche sectaire ».
 
Avec Thierry Lévêque et Natalie Huet
 
source : reuters

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