Les pays africains doivent ouvrir grandement les yeux pour mieux cerner les contours de leur développement. Il y a aujourd’hui sur le continent noir des dignes fils et filles qui sont en mesure de repenser un nouveau modèle de développement pour leur Afrique. Plus, on pense sortir d’une situation de chaos, qu’il y a d’autres embûches qui se dressent sur le chemin de nos pays. C’est l’éternel recommencent avec un sévère marquage à la culotte de l’Afrique par ces impitoyables gourous du FMI et de la Banque Mondiale. Ces institutions tiennent d’une implacable main de fer le développement de l’Afrique.

Pour nous amener à lâcher la proie pour l’ombre, cette haute finance internationale pointe toujours du doigt la mauvaise gouvernance. Oui, une subtile façon de se dédouaner de ses responsabilités vis-à-vis de l’Afrique. Le FMI et la Banque Mondiale sont des institutions créées pour que les Etats-Unis et l’Europe continuent d’assujettir les autres pays et pour ne jamais leur permettre d’être les maîtres de leur destin. Avec la politique des ajustements structurels, les pays africains deviennent de petits commis de ces institutions qui, non seulement, gèrent l’économie de l’Afrique, mais aussi son administration.

Elles imposent la conduite à tenir en matière de salaires à payer, d’emplois à créer, des conditions d’enroulement des jeunes diplômés, même des conditions de départ à la retraite, que dire des privatisations imposées à certaines structures ? Ces privatisations qui ont connu des cuisants échecs, sont ces scandales à mettre sur la conscience de ces bureaucrates du FMI et de la Banque Mondiale. Les régimes récalcitrants à ce diktat sont même déstabilisés pour éviter que la contagion ne se fasse. Cette mainmise sur l’Afrique et certains pays non africains, mais vulnérables est cette expression réaffirmée de l’occident de toujours régenter le monde en imposant partout ses désirs et ses modèles.

S’agissant du développement des infrastructures surtout routières, combien de fois des légitimes envies de certains gouvernements n’ont-elles pas été étouffées ? Des projets vitaux et d’une importance capitale pour les populations lancés n’ont pas abouti à cause des caprices soit de la Banque Mondiale ou du FMI. Si en toute liberté, vous réalisez le montage financier du projet en les excluant, ils trouvent toujours de petits prétextes pour vous poser des peaux de bananes, vous mettre des bâtons dans les roues. Et souvent, le chantage aussi est un moyen pour ces institutions pour vous amener à renoncer à vos projets. D’ailleurs, ce sont ces exaspérations qui poussent bon nombre de pays africains à se tour ner vers les financements chinois ou arabes pour amener à bien des projets.

Il y a un cas très expressif qui vient fixer les projecteurs sur les funestes intentions du FMI et de la Banque Mondiale de mettre en berne l’essor prodigieux de l’Afrique. En effet, en Guinée-Conakry, le gouvernement avait lancé le projet de construction de la route Kankan-Kissidougou en 2014. Un axe routier très important que le Groupe EBOMAF a commencé à réaliser. Il s’agit d’un marché de 300 millions d’euros sur un axe de 195 Kilomètres, avec de nombreux ouvrages de franchissement à construire. Le FMI, suite à sa revue et ayant constaté que le projet est pour ce montant, a commencé à utiliser son arme favorite qu’est le chantage : «Nous ne validerons pas la revue de la Guinée tant que vous n’avez pas retiré ces différents projets». D’où l’arrêt et la mise en souffrance de ce chantier pourtant stratégique. Les populations bénéficiaires de cette infrastructure sont très remontées contre le pouvoir de Condé et il faut rechercher des alternatives pour assurer la continuité et l’achèvement de cet axe. Entre temps, le Groupe EBOMAF avait investi plus de 25 milliards pour l’acquisition du matériel et une bonne partie du travail fait avec la réalisation des ouvrages tels les ponts qui se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards. Au-delà de l’arrêt du chantier, c’est cette volonté du FMI de tuer toute émergence d’entreprises africaines fortes et bien implantées.

 Ce serait une multinationale occidentale qui aurait ce chantier en construction que le FMI ne se comporterait pas ainsi et ne procéderait pas par ce chantage de non validation de la revue annuelle de la Guinée pour faire fléchir le pays de Condé. Les Chefs d’Etat sont exaspérés et trouvent injuste que malgré les exigences de ces institutions, aucune marge de manœuvre n’est donnée à l’Afrique pour dérouler. C’est une première partie de toute une série d’articles consacrés au FMI et à la BM sur leurs comportements qui hypothèquent les chances de l’Afrique d’assurer son émergence et son développement.

T.M.H

Source : Courrier de la République

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