Parmi la garde très rapprochée du jeune doyen de l’Afrique de l’Ouest, se trouve un féal serviteur : Robert Dussey. Un fidèle parmi les fidèles. Ce fidèle lieutenant est sur tous les fronts pour une diplomatie de bric et de broc. Il a été très actif aux côtés des jeunes putschistes maliens au lendemain du coup d’Etat contre le président Ibrahim Boubacar Keita. Il servait de pont entre la junte militaire et le jeune doyen. Il avait même joué à Fantômas en menant plusieurs opérations fantômes à Bamako surtout dans la garnison de Kati où les putschistes avaient pris leur quartier.
Le 29 janvier dernier il était au Quai d’Orsay à Paris chez son collègue français Jean-Yves Le Drian pour quémander une visite de son patron à l’Elysée. Officiellement, les deux hommes auraient officiellement discuté des « questions d’intérêt commun liées à la coopération bilatérale et à la collaboration entre la France et le Togo»
Mais pour ceux qui disposent d’un troisième œil, cette visite à Paris était destinée à préparer le terrain pour l’arrivée prochaine du jeune doyen au palais de l’Elysée. Au lendemain de cette rencontre entre Robert Dussey et Jean-Yves Le Drian, la nouvelle du siècle est annoncée, au grand soulagement de Lomé II : le jeune doyen effectuera une visite officielle de plusieurs jours en France où il sera longuement reçu par son homologue français Emmanuel Macron. Dussey vient ainsi de gagner des points auprès de son patron et peut être assuré de « manger » ministre à vie à ses côtés.
Depuis l’avènement du p’tit Macron au pouvoir chez nos ancêtres les Gaulois, on a assisté à un ballet diplomatique des satrapes africains à l’Elysée. Mais le jeune doyen est le seul président du pré-carré français à ne pas fouler le perron de l’Elysée. Pendant quatre longues années, il avait été royalement ignoré. C’était visiblement une décision bien mûrie puisque Macron s’était justifié auprès de certains Togolais de la diaspora qui l’avaient interpellé sur la crise sociopolitique togolaise s’ils l’ont vu recevoir Faure Gnassingbé.
Cette injustice criarde et cette ingratitude caractérisée vont être finalement corrigées. Le jeune doyen va se faire dérouler le tapis rouge à l’Elysée. Au palais, l’heure doit à la fiesta…
Liberté N° 3325 du 11-02-21