Les manifestations du Collectif « Sauvons le Togo » réprimées

 

à Tsévié, Atakpamé, Sokodé et Kara,

 

Fabre à nouveau assigné à résidence samedi

 
 
Le mouvement de protestation et de contestation du coup de force électoral en préparation par le pouvoir de Faure Gnassingbé enclenché le 12 juin à Lomé a atteint la semaine dernière, plusieurs villes de l’intérieur du pays. A Tsévié le mardi 20 juin, à Atakpamé et à Sokodé le mercredi 21 juin, les partisans du Collectif « SAUVONS LE TOGO » se sont rassemblés pour démarrer les marches quand ils ont été dispersés par des tirs de grenades lacrymogènes. A Kara, les responsables locaux du Collectif « SAUVONS LE TOGO » étaient simplement en réunion quand les forces de l’ordre ont débarqué pour procéder à des arrestations. Selon un communiqué de Me Zeus Ajavon, Coordinateur du Collectif, plusieurs responsables locaux du collectif sont actuellement dans les mailles de la gendarmerie. On cite entre autres, les arrestations des sieurs TCHAGNAO Essowazina, représentant local de l’ANC à Sokodé, ABI Kassando, membre du PSR et MALOU Essobiyou de la Section Locale de la Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) de la Kozah.
 
Pendant ce temps, le pouvoir continue de persécuter les premiers responsables du mouvement à Lomé. Très tôt le matin du samedi 23 juin, le domicile du Président national de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), Jean-Pierre Fabre a été à nouveau assiégé par de nombreux véhicules de la Police et de la Gendarmerie avec à leur bord, des dizaines d’hommes en treillis et lourdement armés. Objectif, l’empêcher de conduire la marche hebdomadaire du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) qui devait avoir lieu ce samedi. La centaine de militants de l’ANC venue accompagner Jean-Pierre Fabre de son domicile jusqu’à Bè Kondjindji, lieu de rassemblement de la marche du FRAC a été simplement empêchée de voir le leader de l’opposition. « Une violation grave des droits de l’Homme de Monsieur Fabre », a dénoncé Eric Dupuy, Secrétaire national à la Communication de l’ANC.

 
Faure Gnassingbé dans la logique de la force brute

 
La forte mobilisation des populations le 12 juin dernier à Lomé continue de donner de l’insomnie au pouvoir. En effet depuis ce jour, toutes les manifestations du Collectif « Sauvons le Togo » et de l’opposition que ce soit à Lomé ou à l’intérieur du pays sont purement et simplement réprimées. Et pourtant, la Constitution garantie la liberté de manifestation et la loi Bodjona, voté le 23 mai 2011 définie clairement les conditions d’organisation de celle-ci. Malgré que les partis d’opposition et le collectif essaient toujours de respecter ces conditions, Faure Gnassingbé et ses argousins répriment systématiquement toutes ces manifestations qui ne sont pourtant pas refusées. La semaine dernière, la Mairie de Lomé, le service qui a compétence à consigner les demandes de manifestation, a tout simplement refusé d’enregistrer une demande à manifester du collectif « Sauvons le Togo ». Le collectif a donc eu recours à un huissier de justice pour constater ce refus. Une situation qui conforte le caractère dictatorial et tyrannique du pouvoir de Faure qui refuse toute application des lois que le même pouvoir s’est librement donné.
 
Le Collectif « Sauvons le Togo » déterminé malgré tout
 
Les répressions systématiques des manifestations, les arrestations et autres intimidations du pouvoir ne semblent pas affectés le moral des responsables du collectif « Sauvons le Togo ». Déterminé à lutter pour le respect des droits de l’Homme et l’organisation d’élections crédibles au Togo, le collectif a de nouveau lancé des appels à manifestations cette semaine. « Nous n’allons pas abdiquer face à la force et à la violence. Ce mouvement ne fait que commencer et il ira à son terme avec la fin du régime autocratique et antidémocratique de Faure Gnassingbé », a déclaré Me Zeus Ajavon, responsables du Collectif à la presse. Pour ce faire, le collectif a exigé vendredi la cessation des répressions barbares qui ne sauraient freiner l’élan des populations qui sont plus que déterminées à reconquérir leurs libertés politiques et économiques arbitrairement confisquées depuis près de cinquante ans. Le Collectif « SAUVONS LE TOGO» a également exigé la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes arrêtées depuis le début des manifestations ainsi que la restitution du matériel saisi.
 
De l’avis de plusieurs observateurs, l’ouverture d’un dialogue franc et sincère avec l’opposition et le collectif reste la seule issue pour Faure Gnassingbé et son gouvernement pour ramer le calme et la confiance au sein des différents acteurs qui animent la vie politique de la nation.
 
Olivier GLAKPE
 
Le Correcteur N°354
 

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