Me Paul Dodji Apévon, avocat de profession, a définitivement coupé tout lien avec le Comité d’action pour le renouveau (CAR) dont il fut président (2008-2016) en se faisant porter à la tête d’un nouveau parti politique, les « Forces démocratiques pour la République » (FDR) dont le crédo est de « recréer l’espoir » chez les Togolais.
Me Apévon sera accompagné dans sa tâche par un bureau directoire d’une quarantaine de membres composé essentiellement d’anciens militants de première heure du CAR, notamment Me Gahoun Hégbor, comme conseiller principal, Dr James Amaglo, coordonnateur du Grand Lomé, Kohan Binafame, ancien responsable de la communication du CAR, Pr Damien Agbodji, doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université de Lomé et bien d’autres.
Telles sont les grandes décisions du congrès constitutif de ce 110ème parti politique au Togo, démarré ce vendredi à l’hôtel Sarakawa à Lomé avec les 238 représentants des 3.877 membres fondateurs. Ce congrès a pris fin ce samedi en grande pompe au bas-fond du Collège Saint Joseph avec une cérémonie de lancement à laquelle ont pris part des milliers de partisans venus de tout le Togo, a constaté l’Agence de presse Afreepress.
Le « Voganfia » (roi de Vogan en Mina, une langue du sud du Togo) est perçu par les militants de la nouvelle formation qu’il présidera comme « l’homme du consensus, le rassembleur et le réconciliateur dont le peuple togolais a besoin ». C’est en tout cas ce que le président du comité d’organisation du congrès, Dr Kossi Gnagnon a déclaré dès l’entame de la cérémonie de lancement.
Prenant la parole pendant une quarantaine de minutes pour délivrer son premier discours en tant que président des FDR, Me Apévon n’a pas semblé rancunier, après le long feuilleton au CAR qui a conduit à son éviction en octobre dernier. Il a proclamé haut et fort que ce jour pour lui, est « exceptionnel » en ce qu’il a été préparé pour lui par le « Seigneur ».
Au détour d’une histoire dont le héros est un voyageur qui, par la force des choses se retrouve seul sur une île mais qui in extremis a été miraculeusement sauvé, le président des FDR a indiqué qu’avec le recul, « tout fait partie du plan de Dieu et aucune situation n’arrive au hasard ».
« Loin de maudire ceux qui nous ont outragés et nous ont fait souffrir, nous les bénissons au contraire ». Néanmoins, il a tenu à faire savoir à l’assistance qu’on ne complote pas contre la gourde en l’enfonçant dans l’eau. « Elle revient toujours à la surface », a-t-il insisté.
Répondant à la « légitime » question qui est celle de savoir si en l’état actuel de la situation politique togolaise, il importe encore de créer un énième parti politique, le leader de la formation politique dont les couleurs sont le violet et le blanc et l’emblème, un parapluie qui symbolise la protection divine sur le Togo, a estimé que les FDR sont nés pour répondre au désir de la majorité des Togolais de voir les choses changer malgré la « gestion chaotique » du processus du renouveau démocratique par les leaders politiques.
Les FDR se donnent pour cheval de bataille la réalisation de l’alternance au pouvoir, le renforcement de la démocratie à travers des institutions fortes de la République pour mettre le Togo en condition pour le développement économique, la lutte contre le chômage, la pauvreté et la marginalisation. « Il est à craindre que si rien n’est fait pour apaiser la tension politique et sociale actuelle, l’aventure de la violence politique, du terrorisme et du fatalisme, qui n’épargne aucun pays, risque de séduire les aigris constitués en grande partie par les chômeurs et tous les jeunes qui sont de plus en plus frustrés par un présent sans perspective et un avenir très incertain », a-t-il souligné.
Le nouveau parti politique met également en pôle position la question des réformes politiques et de l’organisation des premières élections locales, près de 30 ans après les dernières en terre togolaise.
« Il est ahurissant que depuis des décennies, le Togo traverse une crise sans fin et que les réformes constitutionnelles et institutionnelles qui en sont les causes principales sont devenues un serpent de mer, difficile à saisir », a déploré Me Apévon. Pour réaliser les réformes, propose-t-il, le chef de l’Etat doit donner le « déclic » et l’opposition doit faire preuve de volonté et de prédisposition au dialogue.
Au pupitre de cette assemblée, se sont succédé plusieurs responsables politiques venus du Bénin, notamment du Front uni pour la République et de l’Alliance politique Union fait la nation ; du Burkina Faso, à savoir de l’Union pour la renaissance parti sankariste (UNIR PS) ; de l’intérieur du pays entre autres l’ANC, l’ADDI, Santé du peuple, le Parti des Travailleurs, le PSR, le Parti des Togolais, le MRC, le Togo autrement, le MCD, CLE, le BAC, Les Démocrates, l’OBUTS, le Nid et le FDL. Tous tour à tour ont salué la venue dans le landerneau politique de cette nouvelle formation politique.
Telli K.
source : afreepress