La 350e édition de la prise de la pierre sacrée (chez les peuples Guins), a été célébrée ce jeudi à Glidji (environ 50 km à l’est de Lomé) dans une violence totale avec une dizaine de blessés, dont des cas graves, a constaté un envoyé spécial de l’Agence Savoir News.
Le ministre des arts et de la culture Me Fiatuwo Kwadjo Sessénou, ainsi que des députés et des chefs traditionnels venus du Bénin, du Ghana ont été également témoins de l’évènement.
La cérémonie a bien démarré. Les adeptes venus de toute la région des Lacs, du Ghana et du Bénin chantaient et dansaient en chœur jusqu’à 15 heures quand des jets de pierres ont commencé entre les adeptes de deux clans (clans Sakouma et Koley).
Selon certains adeptes, le clan Sakouma qui est responsable de la forêt sacrée ne veut pas que la pierre sacrée soit prise cette année par les adeptes du clan Koley. Selon certaines sources, cette situation a créé depuis mercredi, de vives tensions dans la forêt sacrée.
Ce matin, les responsables des deux clans n’ont pu s’entendre et c’est sans surprise qu’au cours de la sortie de la pierre sacrée, il y a eu cette série violence amenant les autorités politiques, les chefs traditionnels, les représentants du corps diplomatique au Togo à quitter les lieux de la cérémonie, sans oublier la débandade dans les rangs des adeptes de vaudou.
C’est dans cette ambiance que les responsables des adeptes, Ni Mantchè ont présenté au public, la pierre de couleur bleu ciel.
Selon eux, la pierre – à travers son message – invite les togolais à prendre garde, car la vie n’est plus comme avant.
Pour certains adeptes, le message de la pierre a été torpillé, car Ni Mantchè à fait les choses dans la précipitation.
« Le message qui a été rendu public est faux. Les violences ont fait que les gens ont fui et tout à été dans une trouble totale. Cette pierre ne devrait pas être prise. C’est dommage pour nous et je pense que cela ne va pas finir de si tôt », a déclaré à l’Agence Savoir News Paul Ayivi, un adepte du clan Sakouma.
Pour Anani Combé, un autre adepte du clan Koley pense que le message délivré est bel et bien juste : « Gldji n’a pas besoin de cette violence gratuite et honteuse ».
Patrice Ayivi, le président de la délégation spéciale de la ville d’Aného, Patrice Ayivi a de son côté, invité les autorités togolaises à prendre à bras le corps le problème de la célébration de la prise de la pierre sacrée.
« C’est honteux ! C’est un problème de leadership entre deux divinités. Celle des Sakouma et des Koley. Je souhaite que le gouvernement suspende la cérémonie pour trois ans, afin que le problème soit réglé », a-t-il suggéré.
Le ministre de la Culture et des Arts, dans son discours prononcé peu avant les jets de pierres, a remercié le peuple Guin pour cette grande manifestation culturelle.
« C’est un moment de réjouissance, après une année de durs labeurs. Un moment de pardon et de réconciliation. Cela permettra de repartir sur de nouvelles bases, gage de l’union et de fraternité. Le développement de toute société vient de la cohésion du groupe et il faut cela pour une société. Cette cérémonies est celle de réconciliation et de joie pour tout le monde », a-t-il indiqué.
« Les fêtes traditionnelles au Togo sont régies par les ministères de l’Intérieur et de la Culture. Ils ont donc un droit de regard dans le déroulement de la cérémonie. Cependant, depuis un certain temps, on a comme l’impression que des relations politiques personnelles rentrent dans l’organisation et le déroulement de ce fait populaire. Il faudrait que les grands prêtres puissent se départir de leur esprit de domination et de contrôle de la fête », a-t-il ajouté. FIN
De retour de Glidji, Nicolas KOFFIGAN
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