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Le pouvoir en place bientôt cinquante (50) ans redoute l’organisation des élections locales. Car, en réalité, il sait que si elles sont bien organisées, beaucoup de mairies et de délégations spéciales tomberont dans les mains de l’opposition. Aussi use-t-il toujours des raisons infondées pour les repousser aux calendes grecques à chaque fois que la classe politique de l’opposition et les partenaires exigent la tenue de ces élections.
 
Depuis quelque temps, l’organisation des élections locales revient avec insistance. Des pressions qui viennent aussi bien de l’opposition que des partenaires pourraient faire fléchir le pouvoir RPT/UNIR.
 
Le régime réfractaire à la décentralisation manigance en douce au cas où il céderait à la pression. Ainsi, il est en train de redécouper les mairies et les délégations spéciales à son avantage. Des experts expatriés recrutés et logés aux frais du contribuable togolais sont déjà à pied d’œuvre pour tailler les mairies et les délégations spéciales à son profit. Dans sa crainte de perdre beaucoup de mairies et de délégations spéciales, la ville de Lomé et des villes de l’intérieur seraient en train d’être redécoupées. Ainsi, Lomé très favorable à l’opposition, est sur le point d’être subdivisée en 11 mairies. Et sur les 11, 7 profiteraient au pouvoir.
 
Le gouvernement se baserait sur l’agrandissement de la ville de Lomé pour faire ce redécoupage inique à l’insu de l’opposition. Pourtant, lors de la journée nationale des communes du Togo célébrée le 28 septembre 2015, Nicolas Berlanga-Martinez a exhorté la classe politique togolaise à « progresser sur l’organisation des élections locales, s’engager publiquement sur une feuille de route vers ces élections dès que possible, s’attaquer dans les meilleurs délais sur les déficiences identifiées avec les Délégations spéciales dans un esprit d’ouverture et inclusive, et allouer des moyens aux communes pour leur fonctionnement en utilisant le Fact, le Fonds d’appui aux collectivités locales ».
 
Mais, le pouvoir ne semble pas aller dans le sens de la concertation et œuvre en catimini pour se tailler la part du lion, comme il l’a toujours frauduleusement fait à chaque élection présidentielle ou législative.
 
Pour preuve, Payadowa Boukpessi, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales refuse de donner à Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et chef de file de l’opposition, le document sur les grands axes de la feuille de route de la décentralisation et des collectivités locales, malgré les correspondances adressées au ministre.
 
« Le mardi 16 février 2016, vous avez bien voulu m’inviter pour m’exposer oralement dans votre bureau, ce que vous appelez « Les grands axes de la feuille de route de la décentralisation et des élections locales ». A la fin de votre présentation, vous n’avez pas souhaité me remettre les documents y relatifs que je vous ai réclamés. Le lendemain, mercredi 17 février 2016, je suis revenu à vous, pour réitérer par courrier, ma demande de disposer très rapidement des documents concernant ces grands axes (…). A ce jour, ces documents ne me sont toujours pas parvenus, malgré une ultime relance à l’occasion de la conversation téléphonique que nous avons eue, le vendredi 19 février 2016, au sujet du paiement des indemnités dues aux délégués des bureaux de vote de la présidentielle d’avril 2015 », fait remarquer le chef de file de l’opposition.
 
Pour Jean-Pierre Fabre, il est donc clair que « fidèle à son habitude, le gouvernement cherche à surprendre et à imposer unilatéralement les modalités, les conditions ainsi que le calendrier des élections locales, de manière à dévoyer le caractère républicain et démocratique ». Le président de l’ANC ne compte visiblement pas se laisser faire et menace. «Je voudrais par conséquent mettre en garde le gouvernement contre toute tentative d’imposer à la classe politique et aux populations togolaises, les orientations iniques et aberrantes que vous avez mentionnées dans votre exposé du 16 février dernier et dont j’attends toujours, pour étude et avis motivé, les documents physiques permettant d’avoir une idée claire des objectifs nationaux visés ».
 
L’ALTERNATIVE
 

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