cs-arcebciel-appel-manif

 

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) continue, malgré tout, le processus que des observateurs avisés qualifient de suicidaire pour le pays. L’opinion ne cesse de se demander ce qui fait courir le pouvoir et l’institution chargée de l’organisation de ces élections, qui font montre d’une précipitation qui surprend. Or, comme le font remarquer l’opposition et les partenaires du Togo, les conditions dans lesquelles ces législatives se préparent ne garantissent pas des élections apaisées.
 
La stratégie qu’adopte le régime RPT-UNIR/UFC n’échappe pas à l’opinion. Tout est mis en œuvre pour prendre l’opposition de court et ne pas lui permettre de bien s’organiser avant ces élections législatives prévues pour le 21 juillet prochain. Cette stratégie se révèle être le plan B du régime Faure Gnassingbé qui, au début du processus, a voulu pousser l’opposition au boycott. Sachant qu’elle conditionne sa participation à un dialogue franc et sincère, le régime se rétracte dans l’organisation des discussions qui peuvent aboutir à des accords garantissant des élections équitables, transparentes et sans violence. Le RPT-UNIR/UFC ne semble pas s’inscrire dans cette logique, base d’une démocratie solide. Mais l’opposition, en l’occurrence le Collectif « Sauvons le Togo » et la Coalition Arc-en-ciel, tout en exigeant un dialogue avant les élections, exclue toute idée de boycott. « Le CST et la Coalition Arc-en-ciel n’entendent pas boycotter ces élections. Nous participerons bel et bien aux élections législatives, mais pas dans ces conditions », a indiqué Me Dodji Apévon, Président du Comité d’action pour le renouveau (Car), membre de la Coalition Arc-en-ciel, lors de la conférence de presse du mercredi 5 juin dernier. Et Agbéyomé Kodjo, Président de l’Organisation pour bâtir dans l’union un Togo solidaire (Obuts), membre du CST, de renchérir : « Nous voulons aller aux élections, mais pas à des élections frauduleuses qui conduisent à des situations difficiles ».
 
« Ceux qui agitent aujourd’hui le dialogue comme une sorte de spectre ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Nous avons tout fait pour organiser des dialogues, mais ils ont été torpillés et boycottés par cette même opposition », a déclaré Gilbert Bawara, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, sur une radio de la place. Il est clair que le pouvoir croit détenir le secret qui pourrait conduire l’opposition au boycott. En refusant d’ouvrir un dialogue, l’opposition peut être donc amenée à refuser d’aller à ces élections. Mais la clairvoyance de ses leaders semble semer la panique dans le camp du pouvoir qui veut changer de stratégie. Selon nombre d’observateurs, le moyen tout trouvé aujourd’hui pour créer la débandade dans les rangs de l’opposition est d’aller vite aux élections, quand bien même les conditions de sa transparence ne sont pas encore réunies. C’est ce qui explique les contorsions et autres bévues qu’on remarque au niveau de la Céni, qui a lancé le dépôt des candidatures sans convocation du corps électoral.
 
Le pouvoir RPT/UNIR/UFC circule librement dans le pays et mène ses activités sur toute l’étendue du territoire, mais empêche l’opposition de faire de même. Mais là aussi, ils ne sont pas sereins, puisqu’ils ne savent surtout pas l’arme dont dispose cette opposition qui ne dit rien pour le moment, le boycott étant exclu. Cela complique sérieusement les prévisions du régime RPT-UNIR/UFC.
 
Kokou Mitimi
 
L’Alternative Togo
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here