Le camp de l’opposant Félix Tshisekedi, vainqueur provisoire de l’élection présidentielle du 30 décembre en République démocratique du Congo (RDC) selon la Commission électorale, a qualifié vendredi de « scandaleux » l’appel de l’Union africaine à surseoir à la proclamation des résultats définitifs.« Nous trouvons ça scandaleux, ça n’a aucun fondement juridique », a déclaré à l’AFP Peter Kazadi, avocat et directeur de cabinet adjoint de M. Tshisekedi. « C’est une grande surprise. C’est une première à ma connaissance. C’est inacceptable ».
L’UA a émis jeudi soir, à l’issue d’une réunion à Addis Abeba de plusieurs chefs d’État et de gouvernement africains, « des doutes sérieux sur la conformité » des résultats provisoires proclamés par la Commission électorale (Céni) et a demandé « la suspension de la proclamation des résultats définitifs ».
« Il y a un petit nombre de pays manipulés par ceux qui ont des intérêts dans notre pays, qui se sont retrouvés seuls et ont pris cette mesure. Mais je dis bien c’est une mesure qui fait honte à cette institution », a ajouté M. Kazadi.
L’UA a aussi annoncé l’envoi lundi d’une délégation comprenant le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, et le président en exercice de l’UA, le chef de l’État rwandais Paul Kagame.
« On ne va pas refuser de rencontrer des gens qui veulent venir pour la paix dans notre pays », a ajouté M. Kazadi.
« Mais procéder de la manière qu’ils ont fait, ça diminue leur crédit. Je ne peux pas, moi, espérer grand-chose de ce qu’ils vont nous dire. »L’avocat s’en est pris à M. Kagame. Le Rwanda entretient depuis 25 ans des relations complexes avec la RDC et le président rwandais, homme fort de son pays depuis 1994, a régulièrement été accusé de s’immiscer dans les affaires internes congolaises.
« Je doute de la crédibilité de M. Kagame quant à ses qualités de démocrate. L’Union africaine est sous sa coupe. C’est lui qui la dirige. Cette décision, c’est avec son aval qu’elle a été rendue publique », a accusé M. Kazadi.
Selon les résultats proclamés le 10 janvier par la Céni, M. Tshisekedi a remporté la présidentielle, tandis que le chef de l’État sortant, Joseph Kabila, garderait une confortable majorité à l’Assemblée nationale (au moins 350 députés sur 500).
L’autre opposant Martin Fayulu revendique la victoire avec 61% des voix et a saisi la Cour constitutionnelle qui doit proclamer les résultats définitifs d’ici mardi 22 janvier, date prévue de la prestation de serment du nouveau président.
source : AFP

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