Un journalisme sans crainte ni complaisance est-il possible au Togo ? La question taraude les esprits depuis le 03 mai dernier où l’on a célébré la Journée Internationale de la Liberté de la presse. L’état des lieux, les douze derniers mois, fait par les différentes organisations de presse ne ressort rien de nouveau à part la progression du Togo dans le classement RSF. Le seul constat et qui reste d’actualité est l’état de précarité dans lequel végètent la presse togolaise et ces hommes qui ont fait le choix de participer au développement du pays à travers leur plume et le micro dans un contexte assez délicat, parfois de menaces et d’intimidations de toutes sortes.

La liberté de la presse restera une chimère au Togo aussi longtemps que la vérité ne sera pas libre. C’est donc par stratégie que la presse est maintenue dans la précarité et dans la dépendance, ballotée de gauche à droite par de faux espoirs d’un lendemain meilleur. Dans un tel contexte, l’exercice de la conscience impose plusieurs choix, notamment celui de rester une caisse de résonance ou de s’affranchir du griotisme. Autant la vie impose des choix, autant le métier conduit à des choix. On peut donc continuer par célébrer la Journée Internationale de la Liberté de la Presse des années durant, la donne ne changera pas au Togo où le maintien de la presse dans la précarité est une stratégie qui continue de porter des fruits.

La vie reste donc un choix, autant que le métier, le statut et la position dans la société conduisent à des choix. De ces différents choix qui s’imposent, le Président de la Cour Constitutionnelle a donc manqué de discernement en délaissant son manteau de Président d’une institution de la République pour s’offrir en spectacle. La neutralité que lui impose son statut a été transformée en un griotisme. Le patriarche n’a pas voulu seulement descendre le Prélat, il a aussi fait son choix de tronquer sa veste, ceci pour les siècles et des siècles.

AboudouAssouma est allé trop loin pour revenir en arrière, il a fait le choix de louer et de critiquer. Les implications d’un tel choix s’imposent à lui. Elles peuvent annoncer les couleurs du nouveau mandat, la neutralité des institutions de la République ou leur inféodation au Pouvoir en place. Les cinq années qui arrivent permettront de faire la part des choses car les charges sont trop lourdes mais pas assez pesantes pour être portées sur les épaules de Faure Gnassingbé s’il arrive à faire des choix judicieux en laissant chacun à sa place : corrompus et corrupteurs dans les geôles, les griots au repos.

Isaac Tonyi / Flambeau des démocrates

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