Personnage à la gaieté toujours pétillante, Edem Kodjo, également connu sous Edouard Kodjo, à la fois passionné de football, de littérature et grand collectionneur de tableaux d’arts, souffle ses 81 printemps. Il est né le 23 mai 1938 à Sokodé en pays Tem, dans la partie centrale du Togo.

Servir dans la police était son rêve d’adolescent. Mais parti en France après son Baccalauréat, des études universitaires plus poussées l’ont orienté vers d’autres voies. Alors jeune cadre togolais revenu de France dans les années 60, Edouard Kodjo entra dans la vie active au Togo en servant à différents échelons au Ministère des Finances et de l’Economie, notamment à la tête de la Société Nationale d’Investissement ( SNI) dont il fut l’initiateur avant de prendre plus tard en 1975 les rênes dudit département ministériel.

Deux ans plus tard, en 1977, Edem Kodjo, le haut commis de l’Etat est promu chef de la diplomatie togolaise lorsque feu Joachim Ayi Houénou Hunlédé, le premier ambassadeur du Togo à Paris, décida de quitter le ministère des Affaires étrangères pour consacrer sa vie à Dieu en qualité de Pasteur évangélique. Ses collègues africains dans le même sillage étaient, entre autres, le Congolais Nguza Kar I Bond, l’Egyptien Boutros Boutros Ghali, le Malien Alioune Blondin Bèye, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, le Gabonais Martin Bongo, les Nigérians Joseph Garba, Peter Onu, le Sénégalais Moustapha Niasse ou le Mozambicain Joachim Chissano…

Il sera élu peu de temps après, en 1978, à la tête du Secrétariat général de la défunte OUA aujourd’hui Union Africaine (UA), avec un mandat marqué par l’admission de la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) en qualité de pays membre de ladite organisation. En froid avec le régime de Lomé, Edem Kodjo, ce grand admirateur du Guinéen Diallo Aboubakar Telli, premier patron de l’organisation panafricaine, s’établit alors à Paris en France pour ne retourner à Lomé que lors de l’ouverture de son pays natal au processus démocratique.

Jadis membre du « Groupe des Dix » à la fin des années 60, avec rang pour quelque temps de Secrétaire Général, le second personnage après le président-fondateur du Rassemblement du Peuple Togolais (Rpt), parti -Etat, Edem Kodjo s’investit de nouveau en politique en mettant sur pied l’Union pour la Démocratie Togolaise (UTD), un parti plus tard transformé en Convention Patriotique Panafricaine (CPP).

Il fut candidat de l’opposition togolaise en 1993 pour le poste de Président de la République en 1993 avant de jeter l’éponge à la dernière minute l’époque. Mais, au terme des législatives de 1994, et en dépit du grand score acquis par le Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) de Me Yawovi Agboyibo, le « Coq », leader du « parti charnière » qu’était l’UTD, fut nommé au poste de Premier ministre par Gnassingbé père avant de le redevenir une seconde fois en 2005 sous Faure Essozimna, remplaçant à la hussarde son géniteur au décès de ce dernier le 5 février d’alors.

Edem Kodjo prendra par la suite ses distances vis -à-vis de la politique intérieure en mettant sur pied « Pax Africana », une fondation destinée à œuvrer dans la résolution des crises en Afrique. Membre du Comité des Sages de l’UA, l’économiste et diplomate est souvent sollicité ici et là pour ses bons offices par l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l’Union Africaine (UA).

L’ancien patron togolais de la défunte OUA « n’est pas un homme de la masse »! Edem Kodjo passe pour « l’une des intelligences supérieures de notre pays juste après les regrettés Pr Valentin Mawupé Vovor et l’évêque Robert Dosseh–Anyron », a écrit de lui l’enseignant-écrivain Bernard Agudzé.

Les bruits courent que l’ancien patron de la diplomatie togolaise et auteur de nombreux projets à savoir, Le Plan d’Action de Lagos pour hâter l’émergence de l’Afrique, mais aussi de nombreux ouvrages dont Et demain l’Afrique (Stock, Paris, 1985), L’Occident, du déclin au défi (Stock, Paris, 1988), Africa Today (Ghana University Press, Accra, 1989)…ne serait pas en ces temps-ci au mieux de sa forme. Un prompt rétablissement à l’ancien élève du Collège Saint Joseph à Lomé et qui fut Administrateur de l’Office de Radiodiffusion et Télévision Français (ORTF) mais aussi Gouverneur au Fonds Monétaire International (FMI) dans les années 60 et 70.

©Ekoué Satchivi

source : Liberté

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