Kaolo
Kaolo

Il était à la fois meneur de jeu et buteur ! La seule présence d’Edmond  Kossivi Apéti dit « Kaolo » dans la composition de son équipe, l’ASC Etoile Filante de Lomé, en sélection nationale voire dans les rangs de la formation de la CEET où il fut employé, suscitait  aussi bien de la frayeur que de l’inquiétude chez l’adversaire.

Le nom d’Apéti Kossivi Edmond revient bien souvent sur les lèvres des connaisseurs à chaque participation du Togo à une grande compétition. Formé à Roc invincible, il intègre jeune les rangs de l’Etoile Filante de Lomé en faisant sensation dans les années 60 et 70. L’une des grandes étapes de sa carrière sportive, reste sans nul doute la finale de la 8e édition de la Coupe d’Afrique des clubs champions (Ligue Africaine des Champions) perdue en 1969 face au TP Englebert (Mazembe) de Lubumbashi (RDCongo).

Pour la finesse de son jeu, il était surnommé « Kaolo », en référence à la fine plume du stylo de même nom. Autre étape de la carrière sportive du stratège togolais qu’il fut, a été sa participation sous les couleurs togolaises à la CAN 1972 à Yaoundé au Cameroun.Coaché par l’Allemand Gottlieb Goëller, le Togo quitta la compétition dès le premier tour mais Kaolo en avait été une attraction. Avec un jeu éblouissant, il sera classé l’un des meilleurs buteurs avec quatre réalisations.

Décrit par le journaliste tunisien Faouzi Mahjoub comme un « attaquant  redoutable par ses accélérations et ses tirs soudains », Kaolo avait été applaudi pour ses prouesses dans la matinée du dimanche 2 juillet 1972 sur le terrain de jeu du Bas-fond du Collège Saint-Joseph de Lomé. Au cours d’une rencontre corporative, le phénomène Kaolo comme il en avait le secret, marqua sous les couleurs de l’équipe de la CEET. C’était son ultime match. Plus jamais ses admirateurs ne reverront sa silhouette sur une aire de jeu.

Dans l’après-midi, il meurt dans un accident de la circulation. Roulant sur sa mobylette BB, Kaolo voulait éviter un piéton, mieux un aliéné mental sur le Boulevard circulaire vers Nyékonakpoé à Lomé. Tombé de son engin, il fut victime d’un traumatisme crânien. L’international  togolais succombera sans atteindre l’hôpital. La nouvelle de son décès fut accablante pour tout le public sportif togolais et au-delà africain. Il n’avait  que 25 ans.

De l’enceinte du Centre culturel catholique  Foyer Pie XII à Wétrivi-Kondji, lieu de la chapelle ardente jusqu’à l’Église Saint-Augustin où fut célébrée la messe d’enterrement, le simple joueur qu’était Kaolo eut droit à l’hommage de tout un peuple uni dans la douleur et l’émotion. Le cimetière de la Plage à Lomé va ensuite accueillir la dépouille de l’attaquant d’une rare espèce.

Aucune action d’envergure pour honorer la mémoire du fécond joueur, si ce n’est le port du casque institué pour les motocyclistes. Ne peut être Dr Kaolo, qui veut ! Pour un football togolais en pleine restructuration, le nom de cette icône sportive mérite d’être attribué à un complexe sportif, le stade de Kégué, qui avait récemment subi  une «  cure de jouvence », ceci  pour services rendus au football togolais et à toute la nation. Quarante-huit ans après, la mémoire de cet attaquant racé, résiste bien au temps.

©Ekoué SATCHIVI / Liberté Togo

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