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Si l’affaire des incendies criminels semble observer des moments de répit de la part des autorités, cette accalmie n’est qu’une apparence car, en sourdine, il se trame un complot pour dépouiller le dossier de ses témoins qui devraient confondre l’Etat togolais. L’information était dans les airs, mais depuis quelques jours, nous avons la confirmation que des passeports sont établis à certains prévenus, avec pour objectif de leur faire quitter le pays en douce. Que restera-il le jour du procès lorsqu’il s’agira de faire témoigner des prévenus provisoirement libérés pour confirmer ou infirmer la preuve du mensonge au sommet de l’Etat togolais ?
 
Depuis la survenue des incendies criminels ayant mis à terre le commerce de milliers de femmes accusées à tort ou à raison de soutenir financièrement la lutte de l’opposition, beaucoup d’événements se sont produits et beaucoup de langues se sont déliées. Les autorités ont tenté de faire porter la responsabilité du drame aux leaders du Collectif « Sauvons le Togo » (CST), mais la lourdeur de l’accusation couplée à la légèreté des preuves ont fait reculer à un moment donné le régime et ses affidés. Mais entre-temps, il y a eu mort d’homme. Etienne Yakanou, président de section du parti de Jean-Pierre Fabre, a perdu la vie, faute de soins adéquats alors qu’il était gardé dans les locaux de la Gendarmerie nationale. On a simulé son transfert vers le CHU-SO, mais comme l’homme a trépassé avant d’avoir atteint la destination.
 
D’autres informations ont fait état de ce que la veille du sinistre, la directrice du marché, Seshi Ayélégan et certaines de ses proches ont vidé leurs magasins et ramassé l’essentiel de leurs effets. Mais à aucun moment, les supposés services de renseignements du pays n’ont adressé de convocation à cette dame ni diligenté une réelle enquête dans ce sens. La proximité de la directrice avec le régime le leur interdisait.
 
Pour tirer l’affaire au clair, deux experts français ont été dépêchés par la France pour une enquête scientifique qui a débouché sur un rapport méthodologique. Quoi de plus normal que de rendre publiques les conclusions pour que les coupables soient légalement arrêtés, même s’ils sont de l’opposition ? Mais plus le temps passe, plus on s’est rendu compte que le travail réalisé par les deux experts ne s’est basé sur aucune accointance et les conclusions seraient sans appel. Du kérosène a servi aux pyromanes pour atteindre leur funeste destin. Or, le commun des mortels n’ignore plus ceux qui ont accès à ce liquide hautement inflammable. Non plus les autorités, ce qui explique qu’à ce jour, plus d’un an après la remise du rapport aux autorités, son contenu soit toujours tenu au secret. Parce que laissant trop peu de place au doute.
 
On en était au statu quo lorsque des informations faisant état d’établissement de passeports à certains prévenus dans le dossier, nous sont parvenues. Il nous revient de sources proches des services des passeports que sous l’impulsion des autorités, des jeunes qui avaient été arrêtés et gardés au niveau du lieu dit « la réserve » à Agoè se font établir des passeports pour une possible exfiltration du pays, histoire de les soustraire à une future confrontation dans le procès à venir. Un seul exemple pour étayer nos propos, un jeune aussi inculpé, s’est vu délivrer son passeport par la volonté des autorités. Les mauvaises langues se demanderont s’il n’est pas en droit d’en avoir. Oui, seulement, il a été arrêté et gardé pour une affaire d’incendie criminel et le procès n’a pas encore eu lieu. Les vraies questions à se poser sont : pourquoi le responsable chargé de signer les passeports a-t-il apposé sa signature ? Sur la base de quels critères le Procureur de la République a-t-il donné son autorisation ? La facilité dans la délivrance de la pièce d’identité doit répondre à une motivation spéciale. Des indiscrétions parlent justement d’une probable exfiltration des jeunes qui ont été arbitrairement privés de liberté par le représentant de l’Etat togolais, le Procureur de la République. Et si demain il devrait y avoir procès ?
 
Aujourd’hui, les urgences du quotidien sont telles que beaucoup pensent de moins en moins à celui par qui toutes les inculpations ont atterri, Mohamed Loum alias Toussaint Tomety. Bien que l’homme se soit dédit, les autorités, très embarrassées par ses nouvelles déclarations, n’ont pas intérêt à ce que le procès ait lieu avec Mohamed Loum en possession de toutes ses facultés mentales, il y aurait trop de choses qui risquent d’être sues par l’opinion. Et c’est justement à ce niveau que les leaders de l’opposition qui réclament la vérité dans ce dossier doivent veiller à la santé physique et mentale du principal cerveau manipulé. Car un décès est vite arrivé et toute possibilité de confondre les autorités risque d’être compromise.
 
Combien de ces jeunes sont-ils programmés à voir leur passeport établi, et dans quels pays le régime compte-t-il les parachuter, loin des regards des Togolais ? Affaire à suivre.
 
Abbé Faria
 
Liberté Togo
 

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