esclavage

Malgré la puissante campagne médiatique contre l’exploitation des femmes togolaises au Liban, le phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Récemment, un groupe de jeunes filles se rendant au Liban pour ces mêmes travaux domestiques, a été intercepté à l’aéroport de Lomé. Pendant ce temps, c’est une togolaise, domestique, qui maltraitée, abusée par sa famille d’accueil et dépouillée de son passeport qui vient d’être transférée dans les locaux de la police libanaise pour être déférée à la prison. Les organisations de protections des migrants et les autorités togolaises sont interpellées à user de tous les moyens pour faire sortir dame WOTTOR Assibi Odile du Liban.

 

Lire le communiqué de presse de Visons Solidaires à ce propos

 

Fort tard dans la nuit du dimanche 1er juin, la Cellule d’Information et d’Assistance aux Migrants de Visions Solidaires a été saisie en urgence de la situation de WOTTOR Assibi Odile, travailleuse domestique togolaise au Liban. Actuellement entre les mains de la police du village de wedkhaled à la frontière libano-syrienne, elle sera transférée aujourd’hui à la Sureté Générale à Beyrouth pour être mise en prison. Maltraitée et abusée par la famille libanaise pour laquelle elle travaillait, Mlle WOTTOR a du fuir pour sauver sa vie sans son passeport qui a été gardé par la famille. Elle est donc arrêtée pour être en situation de sans papier au Liban et risque de subir les dures conditions de détention que subissent les travailleuses domestiques à la sureté générale de Beyrouth.

 

Tout comme dans les précédents cas de souffrance de travailleuse domestique porté à sa connaissance, l’équipe de Visions Solidaires a immédiatement touché des associations libanaises de défense des droits des migrants pour qu’une solution soit trouvée à la situation de Mlle WOTTOR. Au vue de l’urgence de la situation, elle en vient à appeler à la mobilisation de tous pour amener l’Etat togolais à prendre ses responsabilités face au drame permanent que vivent les togolaises travailleuses domestiques au Liban.

 

Elles sont des milliers dans une situation critique et les cris d’alarme répétés depuis des années de Visions Solidaires à l’endroit de l’Etat Togolais pour que ce problème soit résolu restent sans réponse. L’Etat togolais préfère jouer la politique de l’autruche en se repliant sur le consul honoraire du Togo au Liban, Mr BOUSTANI, un libano-togolais qui a visiblement du mal à gérer ce dossier face à ses compatriotes. Ainsi depuis le début de l’année 2014 plusieurs cas d’urgence ont déjà été notifiés aux autorités togolaises sans que de réelles actions ne soient entreprises pour la protection des togolaises travailleuses domestiques au Liban. Plus que jamais afin de mettre fin à ce drame, Visions Solidaires demande aux autorités togolaises d’effectuer une mission officielle au Liban pour se rendre compte de la réalité des problèmes vécus par les travailleuses domestiques togolaises et veiller à assurer leur protection par une négociation sérieuse avec les autorités libanaises. Au-delà de cette action urgente, l’accompagnement des travailleurs migrants togolais reste la solution pour éviter que dans divers parties du monde ils ne soient toujours dans des situations dramatiques. Depuis deux ans toutes les propositions faites par Visions Solidaires aux Ministère du travail, au Ministère de la sécurité et au Ministère des Affaires Etrangères sont restées lettres mortes. La situation de Mme WOTTOR remet ces propositions à l’ordre du jour.

 

La solidarité internationale doit également jouer pour mettre fin une fois pour toute aux maltraitances que subissent les travailleuses domestiques au Liban et dans tous les pays du moyen orient en général. Malgré leur forte mobilité et la présence massive d’une forte diaspora à l’étranger, le Liban reste un pays de non droit pour les migrants. Les travailleuses domestiques sont quasiment des esclaves à la solde de leurs patrons qui détiennent leur passeport les privant ainsi de toute possibilité de mobilité. Malgré les plaintes répétées et les engagements pris par l’Etat libanais pour mettre fin à la détention des passeports par les familles d’accueil et à la séquestration des travailleuses domestiques, cette situation demeure préoccupante. Une fois de plus les organisations internationales en charge du travail, des migrations et des droits humains, de même que les confédérations syndicales doivent jouer un rôle décisif pour que le Liban respecte les engagements internationaux en matière de droits humains en général et de droits des migrants en particulier.

 

Mobilisons nous pour sauver WOTTOR Assibi et toutes les travailleuses domestiques au Liban.

 

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