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© togoactualite – Pour la septième année consécutive, la Banque centrale des États de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), a diffusé ce  18 mai 2017, à Lomé, les comptes extérieurs du Togo au titre de l’année 2015. C’était en présence du Directeur de cabinet du Ministère de l’Économie et des finances, M.  Kossi Tofio, du Directeur national de la BCEAO pour le Togo, M. Kossi Ténou, du conseiller du Directeur de l’Agence principale de la BCEAO-Togo, M. Towadè Afan ainsi que plusieurs personnalités du monde des finances et de l’économique.
 
Il ressort de cette présentation que la situation des comptes du Togo au titre de l’année 2015 reste déficitaire. Un déficit qui reste maintenant structurel au niveau de la balance des transactions  courantes c’est-à-dire que la balance commerciale, la balance des services, la balance des dons et autres affichent un déficit qui est structurel et ce déficit s’est encore aggravé au cours de l’année 2015. Ce déficit  s’incruste dans un environnement économique et financier mondial en 2015 caractérisé par une décélération, avec un taux de croissance économique à 3,1%. Au plan national, la situation a été marquée par la poursuite des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures de base, notamment routières ainsi que des travaux de construction d’une nouvelle aérogare à l’Aéroport international Gnassingbé Eyadema (AIGE) de Lomé, d’un port de transbordement et d’une darse au Port autonome de Lomé (PAL), comme l’a indiqué le Directeur national de la BCEAO Togo, M. Kossi Ténou.
 
« Le Togo s’est engagé dans un processus de développement des infrastructures de base et ces infrastructures impliquent qu’il y a des importations d’équipements qui ont contribué à aggraver le déficit commercial d’autant plus qu’au niveau des exportations de biens, des exportations de marchandises,  il n’y a pas eu une progression en tant que telle bien au contraire, les exportations en quantité ont baissé », admet M. Ténou.
 
Dans ce contexte, la balance des paiements du Togo a enregistré en 2015, un excédent de 114,995 millions contre un déficit de 76,490 millions en 2014. Cette évolution résulte d’un endettement net de 235,317 millions du compte financier et d’une hausse de 1,856 millions de l’excédent du compte de capital, atténués par la dégradation de 46,190 millions de déficit courant. Le déficit courant hors dons publics rapporté au PIB se situe à 13,1% contre 12,1% en 2014, en raison notamment avec la hausse du déficit de la balance commerciale.
 
Le déficit du solde des transactions courantes s’est aggravé de 46,190 millions, en passant de 226,373 millions en 2014 à 272,563 millions en 2015, du fait de la dégradation de 39,3% de la balance commerciale.
 
Le compte de capital a dégagé un solde excédentaire de 159,393 millions, contre 157,538 millions en 2014, soit une hausse de 1,2%, en liaison essentiellement avec la progression des envois de fonds des travailleurs migrants destinés aux investissements.
 
Ainsi, les échanges avec l’extérieur se sont soldés en 2015 par un besoin de financement de 113,171 millions, couvert par les opérations financières.
 
En effet, le compte financier a enregistré en 2015 des entrées nettes de capitaux à hauteur de 225,472 millions, contre des sorties nettes de 9,845 millions en 2014, en ligne avec l’évolution des investissements directs et de portefeuille.
 
Les transactions extérieures se sont soldées, en 2015, par une hausse des avoirs extérieurs nets (AEN) des institutions monétaires de 114,995 millions, en relation avec l’augmentation de 119,330 millions des AEN de la Banque centrale, atténuée par le repli de 4,335 millions de ceux des banques de dépôt.
 
S’agissant de la position extérieure globale nette, elle a enregistré un repli de 80,207 millions avec un solde net de 309,232 millions, contre 389,439 millions un an plus tôt, en raison principalement de la progression des engagements au titre des autres investissements, en particulier les prêts et les crédits commerciaux.
 
Face à cette situation, il y a des efforts à faire pour renverser cette tendance. C’est ainsi que la Banque centrale recommande des mesures pour résorber les déséquilibres extérieurs du Togo. Ces mesures au plan politique et économique sont formulées à l’endroit des Autorités nationales.
 
Il s’agit dans un premier temps de « diversifier les produits qui sont exportés parce que sur plusieurs années nous constatons que la structure de nos exportations n’a pas changé ce sont les mêmes produits que nous exportons : la café, le cacao, le coton, les phosphates… et ces produits pour peu que les cours au plan international baissent  entrainent également une baisse des exportations. Il est temps qu’on puisse diversifier les produits que nous exportons et aussi et surtout qu’on puisse  transformer sur place une partie des biens que nous produisons. Ceci nous parait important », a insisté M. Ténou.
 
La Banque centrale préconise aussi la poursuite des programmes et projets d’aménagement et de réhabilitation des terres agricoles, pour accroitre la production des cultures vivrières, en vue de limiter les importations des produits alimentaires, en particulier le riz.
 
L’amélioration de la production des cultures de rente, en particulier le café, et le cacao, par : des  actions urgentes et volontaires de reboisement des zones de production, la poursuite de la mobilisation des producteurs, la mise en place de crédits spécifiques aux producteurs, et le renforcement de l’appui-conseil aux producteurs, figurent en bonne place dans les actions à mener.
 
La poursuite du renouvellement des outils de production dans les industries manufacturières extractives et la poursuite de la promotion touristique au Togo, par l’amélioration de la capacité d’accueil dans les principales agglomérations, ainsi que la réhabilitation et l’extension des sites touristiques, ne sont pas à négliger.
 
La poursuite des efforts de mobilisation suffisante des ressources extérieures (dons et emprunts).
 
Enfin, la Banque des banques plaide aussi pour un secteur privé dynamique et concurrentiel : « Nous pensons aussi que le secteur privé doit pouvoir développer des stratégies concurrentielles,  adapter son offre à la demande au  plan international, chercher à faire en sorte que les produits qui sont commercialisés au plan international répondent à la qualité parce que aujourd’hui au plan international si vous vendez des produits qui ne sont pas de bonnes qualités vous aurez des difficultés. Donc nous pensons qu’il y a des efforts à faire pour que ce secteur soit concurrentiel, améliorer les outils de production, améliorer les coûts de production », a réitéré le Directeur national de la BCEAO.
 
Notons qu’on entend  comptes extérieurs la balance des paiements qui retrace l’ensemble des opérations effectué au cours d’une année par les agents économiques vis-à-vis de l’extérieur.
 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

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