Le domicile du député de la Kozah et demi-frère du chef de l’Etat Faure Gnassingbé a reçu dans la soirée de lundi, la visite d’un détachement des forces de l’ordre conduite par le capitaine Agbenda de la Gendarmerie.
Objet de la visite des gendarmes, la recherche de munitions qui seraient cachées dans la maison de Mme Mimi Gnassingbé, épouse du député Kpatcha Gnassingbé. Mais après les fouilles effectuées durant une bonne partie de la soirée, aucun objet compromettant n’a été découvert, rapporte Me Jil-Benoît Afangbedji, avocat du député Kpatcha Gnassingbé. « J’ai posé la question aux gendarmes de savoir de quelles munitions s’agissait-il ? Je ne suis pas militaire, je ne suis pas gendarme ni policier mais je sais que lorsqu’on parle de munitions il faut qu’on soit en mesure de nous dire de quelles munitions on parle. Est-ce qu’il s’agit de munitions d’un pistolet mitrailleur, d’une kalachnikov ou d’autres armes ? Le Maréchal des Logis Sow Aklesso doit savoir pour quel type d’arme les munitions sont. Mais on n’est pas en mesure de me dire de quelles munitions s’agit-il. Moi je ne comprends pas », a exprimé l’avocat au micro de la radio La Légend, une station de radio de Lomé.
Selon la famille du député de la Kozah, c’est sur une information du Maréchal des Logis Sow Aklesso, un agent de la gendarmerie togolaise ayant eu à servir au domicile de l’ancien directeur de la Sazof que la gendarmerie s’est basée pour procéder à cette perquisition.
Cependant, regrette Me Afangbédji, les agents des forces de l’ordre se sont présentés dans la maison incriminée, sans mandat. « Mme Mimi Gnassingbé a demandé au capitaine Agbenda le mandat avec lequel il voudrait perquisitionner la maison. Finalement M. Agbenda lui a fait savoir qu’il n’avait pas de mandat mais qu’il allait le lui produire dans les minutes qui suivent. On est resté là jusqu’à 20 heures lorsqu’un monsieur a finalement apporté un mandat de perquisition signé par le 2e substitut du procureur, le juge Atcholi. La perquisition a été faite et finalement ce qu’il faut savoir, c’est que l’on a ni trouver d’arme ni de munitions », a martelé l’homme de droit qui fustige la manière avec laquelle la perquisition a été effectuée. « Il faut savoir que lorsqu’on veut aller perquisitionner le domicile de quelqu’un, il faut se munir d’un mandat et lorsqu’on ne le fait pas, c’est extrêmement ridicule », a-t-il souligné avant d’ajouter que « tout cela sent mauvais ». « Je crois que c’est une manière d’enfoncer le clou dans les plaies de l’honorable député Kpatcha Gnassingbé », a confié l’avocat.
Elu député de la Kozah, Kpatcha Gnassingbé a été condamné à 20 ans de prison en septembre 2011 dans une affaire d’attentat à la sûreté de l’Etat et est emprisonné à Lomé. Ses avocats ont introduit une demande de grâce présidentielle auprès de la présidence de la République togolaise. Une autre action, celle-là, judiciaire est engagée devant la Cour de justice de la CEDEAO en vue de contester la décision de condamnation du député.
Pour rappel:
Au total 33 militaires et civils ont été jugés pour ce putsch manqué. Douze personnes ont écopé des peines d’emprisonnement allant de 5 à 20 ans.
Les avocats avaient dénoncé un procès « inique », car selon eux, « la Cour n’a pas pu démontrer la culpabilité des accusés durant tout le procès ».
Une requête en révision introduite en mars par ces condamnés pour avoir été torturés, a été rejetée le 19 juillet par la Cour suprême.
La plupart des inculpés avaient affirmé lors du procès, avoir été torturés au cours de leur détention à l’Agence nationale de renseignement (ANR).
La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) mandatée pour enquêter, a affirmé dans son rapport publié en février que les inculpés avaient subi « des actes de violences physique et morale à caractère inhumain et dégradant ».
afreepress.info