Le gouvernement l’a décidé. Depuis dimanche 20 décembre soir, un couvre-feu est instauré dans le but de limiter la propagation du coronavirus en période de fête. La conséquence directe est la baisse drastique du chiffre d’affaires des tenanciers des bars, étant entendu qu’il leur est interdit d’autoriser la consommation des boissons surplace. Mais alors quelles mesures compensatoires le gouvernement met-il en place pour amortir les pertes réelles ?

Un bar qui anime, fait vivre tenancier, gérant et autres serveuses. Dans certains endroits, les serveuses n’ont pas droit au salaire et vivent sur les gratifications offertes aux clients, pour « services rendus ». Cette façon de faire est courante et certaines serveuses ne s’en plaignent pas, puisqu’elles ont une certaine liberté en contrepartie. Mais il y en a qui sont rétribuées à la fin du mois. Et dans toute activité de vente de boissons, les périodes de fêtes sont propices pour faire un chiffre d’affaires irréalisable en temps normal. Comment les serveuses doivent-elles s’y prendre avec un client qui vient juste pour acheter des boissons et les emporter ? Que deviennent-elles alors en se pointant au service quand chaises et tables ne doivent plus apparaître aux devantures des bars ? Condamnées elles seront, à tourner les pouces et à réfléchir à comment subvenir aux besoins de leurs familles.

En considérant que dans les bars, ce sont au bas mot une centaine de milliers de jeunes filles et gérants qui perdent ainsi leur moyen de subsistance du fait du couvre-feu, comment le gouvernement pense-t-il adresser cette problématique de chômage temporel ? Surtout en sachant que la majorité de ces citoyens des bars n’ont d’autres activités que les services dans ces lieux.

On a souvenance qu’aux premières heures du couvre-feu d’avril 2020, les autorités se sont permis de verser des sommes dites « Novissi » aux conducteurs de taxi-moto alors que ceux-ci continuaient de fonctionner comme si de rien n’était. On était arrivé à croire que le gouvernement avait de l’argent à jeter par la fenêtre. Aujourd’hui, avec la saison 2 du couvre-feu, chacun observe les dispositions que comptent prendre les gouvernants afin de venir en aide à cette couche de citoyens.

Si un bilan devrait être établi pour « distinguer » ou « primer » les secteurs d’activités ayant le plus pâti de l’instauration du couvre-feu, il est certain que les tenanciers de bars et leurs employés occupaient la tête du peloton. Aussi, à défaut de faire un geste à leur endroit par devoir, il le faut par pitié ou justice sociale.

Godson K.

Source : Liberté

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