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Au-delà de la majorité absolue du pouvoir RPT-UNIR à l’Assemblée Nationale

 
La nouvelle farce électorale au Togo s’est achevée le 12 août dernier par la proclamation des résultats définitifs assurée par la Cour Constitutionnelle. Sans doute, la Cour du pouvoir dirigée par Aboudou Assouma a confirmé les chiffres avancés par l’autre officine du régime, la CENI.
 
Au-delà du caractère douteux des résultats attribués aux différents participants à ces élections législatives, il ressort que Faure Gnassingbé et son pouvoir sont de plus en plus contestés jusque dans leur fief de Kara.
 
Des chiffres alarmants
 
Fatigués et désabusés, bon nombre de Togolais n’ont plus confiance à l’alternance par les urnes. Ainsi pour plus de trois (3) millions de Togolais recensés pour les législatives, il n’y a qu’un million neuf cent mille (1.900.000) qui ont jugé utile d’aller voter.
 
Et sur ce suffrage total, UNIR, l’ancien nouveau parti de Gnassingbé Faure n’a obtenu que 880.000 voix qui lui valent 62 sièges à l’Assemblée Nationale contre 29 pour toute l’opposition qui a pourtant enregistré plus d’un million de voix.
 
Malgré le nombre élevé de sièges, UNIR n’a pas mieux fait que le RPT en 2007 qui avait obtenu 50 députés sur 81 avec 940.000 voix. Bien plus, en 2010 lors de la présidentielle, Faure dit avoir gagné avec plus de 60% soit plus d’un million de voix. Si après trois (3) ans, son nouveau parti s’en sort avec plus de 300 mille Togolais qui ne veulent plus de son pouvoir, il y a lieu de s’interroger. Que ce soit les législatives de 2007 ou la présidentielle de 2010, Faure Gnassingbé est en chute libre.
 
Le pouvoir qui a organisé les législatives de 2013 de façon unilatérale et qui était présent sur toute l’étendue du territoire à travers la distribution des houes, des dabas, des arrosoirs, de l’engrais, du riz… a fait le plein de ses voix. Cela suppose que près de 35% des Togolais qui n’ont pu voter tout comme ceux qui ne se sont pas fait recenser seraient de l’opposition.
 
Une marge de manœuvre pour l’opposition en 2015 si celle-ci s’organise au mieux sur le terrain.
 
L’autre élément fondamental est que jusque dans la Kozah, le taux d’abstention est dans la marge des 30%. A Kara, ville dont Faure est originaire, sur les 127.000 inscrits, près de 40.000 ont refusé de voter. Cela montre combien Faure est vomi partout jusqu’à chez ses frères et sœurs du village. Si malgré les T-shirts et les sacs de riz, ce nombre important de kabyè ne veut plus de Faure et son UNIR, la présidentielle de 2015 peut déboucher enfin sur l’alternance.
 
Par ailleurs, les députés susceptibles de siéger au parlement peuvent accentuer le rejet massif de Faure en 2015 s’il parvenait à braver la honte pour se présenter.
 
Des néophytes et politicards UNIR à l’Assemblée
 
Lorsqu’on scrute la liste des candidats élus UNIR, la plupart n’ont aucune expérience politique. Plus grave, ils sont en majorité des ministres et directeurs de société d’Etat et ne pourront siéger pour raison d’incompatibilité. Ce qui ouvre la voie à des suppléants qui ont également moins d’encrage politique. Par contre en face, le Collectif Sauvons le Togo et la Coalition Arc-en-ciel disposent de leurs meilleurs éléments parmi les élus. A vrai dire, si l’opposition s’organise à travers des propositions pertinentes de projets de lois, les débats parlementaires vont étaler davantage les tares séculaires du pouvoir. En clair, malgré le nombre exagéré de sièges attribués à UNIR, il y a très peu de la qualité. La plupart sont des néophytes et piètres politicards.
 
La présidentielle de 2015 si proche si lointaine risque de sonner le glas de ce pouvoir despotique et humainement peu recommandable.
 
Kokou AGBEMEBIO
 
Le Correcteur N°454
 

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