Une information toute fraîche m’a fait sourire en fin de semaine dernière. Moscou interdit aux médias nationaux, publics comme privés, tout usage des termes et expressions “invasion”, “déclaration de guerre”, ou toute référence aux civils tués par l’armée russe en Ukraine.

Au fait pourquoi monsieur Poutine fait-il cela ? Justement parce qu’il a pleine conscience que les médias jouent un rôle prépondérant dans la guerre de l’opinion, dans la configuration du mental des citoyens de son pays par rapport à ce qui se joue en Ukraine.

Autrement dit, le regard et le jugement que les russes vont porter sur l’intervention de la Russie en Ukraine lui importent beaucoup, car ayant déjà perdu quasiment le reste du monde, il n’a pour seul socle que son armée et son peuple. Si jamais, il laisse que ceux-ci aient une opinion contraire à la propagande qu’il a lui-même initiée pour contenir leur jugement, il risque donc d’en sortir totalement perdant.Tout ceci pour dire quoi?

Que dans une gouvernance d’État, il n’y’ a que les médias pour mobiliser les troupes, le peuple autour des idéaux que souhaitent promouvoir les dirigeants. Comment donc a-t-il été possible que dans nos pays, les journalistes, acteurs déterminants dans la mise en œuvre d’un tel idéal, sont-ils clochardisés, méprisés et leurs organes de presse parfaitement asphyxiés ou même neutralisés?

Apparemment nous n’avons pas encore fini, dans nos pays en Afrique, de poser des actes contre-nature. Mais ce qui est surtout surprenant, c’est que nos dirigeants soient encore étonnés que jusqu’à présent rien ne marche vraiment dans nos pays, sans chercher à comprendre qu’en réalité, c’est parce qu’ils n’embrayent pas les bons leviers.

Luc Abaki

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