« La meilleure façon d’enterrer une affaire consiste à ouvrir une enquête »
Général Charles de Gaulle

« Ce qui circoncit le cheval se trouve dans le ventre du cheval »
Dicton togolais

Avec ses cinquante-trois ans d’existence, le régime politique monarchique, dictatorial, ethno-militaro-clanique éyadémao-gnassingbéen, qui régente le Togo depuis de facto le 13 janvier 1963, n’a fourni que trop de preuves concrètes, palpables, qu’il est, essentiellement (!), intrinsèquement (!), structurellement (!) fondé sur l’homicide, sur le crime, sur l’assassinat crapuleux, gratuit!!!

Pour s’en convaincre, il suffit de savoir que ce régime a donné, à l’une des principales artères de notre capitale Lomé, le nom de « Boulevard du 13 janvier’’!!! Or, cette funeste date du 13 janvier (1963) se trouve être celle à laquelle feu sieur Gnassingbé Eyadéma a froidement (!!!) abattu le premier et seul Président démocratiquement élu de la République togolaise : Sylvanus Kwami Epiphanio Olympio.
Mais quelle ignoble ( ?!), sans vergogne ( ?!), quelle éhontée ( ?!) décision qui eût dû inspirer plutôt de la NAUSÉE à l’esprit le moins humaniste de notre planète !

J’en viens à la raison d’être du présent article. Elle découle de la brûlante actualité politico-sociale notre pays le Togo.
En effet, trop (!!!), c’est trop !!! Oui !
Depuis la soi-disant « élection » présidentielle du 22 février 2020 chez nous, il est devenu évident, il apparaît clair comme une source de montagne, qu’ayant une peur bleue du peuple togolais…, déboussolé, aux abois, s’agitant tel un noyé qui essaie de s’accrocher à un brin de paille, le RPT/UNIR a réactionné sa congénitale (!) stratégie de la terreur.
C’est ainsi qu’à la faveur de la pandémie du coronavirus, des citoyens togolais sont assassinés sans aucune forme de procès – notamment notre regretté Dodji Koutouati.
Le 04 mai courant, le Colonel Bitala Madjoulba est exécuté dans son bureau, dans des circonstances terriblement (!!!) troublantes.
Dans le même temps, on découvre un matin le corps sans vie du Capitaine Kanakatom sur son lit… Dans la nuit du 06 au 07 mai en cours, l’ingénieur Mathias Napo Kagbéré est retrouvé mort dans sa voiture jetée dans un ravin à Kara.
Les tout à fait élémentaires investigations démontrent qu’il s’agit bel et bien d’un homicide (!!!) volontaire, savamment (!!!) orchestré.
Mais le cas le plus attristant, le plus dur à supporter, le plus humiliant (!!!) pour nous Togolais réside dans l’assassinat, à bout portant, d’un jeune concitoyen en date du 21 mai 2020, à Avédji (Lomé).
Sous le fallacieux prétexte que la victime conduisait une voiture à une allure excessive.
Le jeune homme, dit-on, aurait laissé deux enfants en bas âge !!! Il s’agit, bien entendu, d’Agbandé Kpessou Bruno dit Mohamed.
Quand donc cette comi-tragédie éyadémao-gnassingbéenne va-t-elle prendre fin ?
Dès lors, il sied de rappeler au peuple togolais, à la Jeunesse togolaise singulièrement, les moments forts, les linéaments majeurs, les manifestations les plus emblématiques de la congénitale STRATÉGIE DE LA TERREUR ici en considération.
Et ce, en vol d’oiseau.
Référence est ici faite à : ‘‘Togo-La stratégie de la terreur’’, par Ahlonko Robert Dovi et Claude Améganvi. Ed. 1994.
Je mentionnerais alors, en vrac, ce qui suit :

  1. L’assassinat de Sylvanus Olympio le 13 janvier 1963.
  2. La mort mystérieuse en 1970 et jamais élucidée, du gendarme Nobert Bokobosso, en prison. Vraisemblablement ( !) de ‘‘collapsus circulatoire’’ éyadémayen…
  3. La tragédie des Ebéto, Kolor, Chef Dobli, Osséyi, Lanzo, Atidépé Marc, Tchankoum, DR. Robert Fiadjoe, etc en 1970, et de Laurent T. Djagba pilé au mortier (comme pour faire du foufou) jusqu’à ce que mort s’ensuivit le 1er janvier 1971.
  4. Aka Omer Adoté, alias Gabriel Darius Adoté, est torturé au courant électrique jusqu’au trépas le 22 septembre 1985.
  5. Le 23 septembre 1986, quatorze jeunes combattants de la liberté, trahis par un agent de Gnassingbé Eyadéma, sont surpris et exécutés sur – le – champ.
  6. Le 05 octobre 1990, Kouassivi Akpé, Jean-Marie Tété Adjalogo et Christian Atayi perdent la vie, mitraillés à balles réelles par des FAT (Forces Armées Togolaises). Ce fut pendant le soulèvement populaire de ce fatidique jour – là.
  7. Le mois d’avril 1991 connaîtra des massacres de Togolais par le régime ici en question, des massacres dont ceux dits de la Lagune de Bè.
  8. L’attaque de la Primature de Me Joseph Kokou Koffigoh, logée dans le Palais des gouverneurs allemands à Lomé, aura été, ce jour du 03 décembre 1991, la première apothéose de la stratégie de la terreur éyadémao-gnassingbéenne. Opérée à coups d’armes modernes sophistiquées de guerre, cette attaque aura occasionné d’importantes pertes de vies humaines dont le nombre exact n’a jamais été révélé, et pour cause !
  9. Vice-Président de la deuxième République togolaise (1963 – 1967), Idrissou Antoine Méatchi devint un ennemi à couteau tiré de Gnassingbé Eyadéma. Celui-ci le fit enfermer dans la redoutable et redoutée prison de Mango où il rendit l’âme, au dire de témoins oculaires, trucidé et/ou du fait de la ‘‘diète noire’’, le 25 mars 1984.
  10. Aux élections législatives du 06 février 1994, Gaston Edeh Azianouvor est élu au premier tour. Le 13 du même mois, on le retrouve dans sa voiture à Massouhoin (banlieue de Lomé), avec ses amis Martin Agbénou et Prosper Hillah, tous les trois calcinés !!! …
  11. Saint-Cyrien, le Commandant Paul Comlan était natif d’Aného. Il était le seul officier togolais à oser ( !) tenir tête intellectuellement au « timonier » Etienne Gnassingbé. Alors, le ‘‘gourdin’’ décida de supprimer la vie à la ‘‘matière grise’’. Il imagina une histoire abracadabrante pour placer le Commandant aux arrêts. Le 31 août 1975, le corps sans vie de Paul Comlan fut remis à sa famille, le cou tordu, les côtes brisées, les testicules pilés !!! [Je tiens ces informations de feu Joachim Hunlédé].
  12. Le lieutenant Gaston Gnéhou était un beau-frère direct de Gnassingbé Eyadéma : le frère-aîné de son épouse Hubertine. Tout allait à merveille entre les deux hommes jusqu’au jour où une obscure querelle survint entre eux : une affaire hautement ( !) intra – familiale…
    Alors, une nuit de juillet 1977, Gaston Gnéhou et sa femme sont mitraillés à bout portant dans leur voiture, dans la rue de l’OCAM (aujourd’hui devenue rue de l’Entente) à Lomé, sur le chemin de retour d’une visite à des amis. Ils sont grièvement (!) blessés et gisent dans leur automobile. Des passants les amènent au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Tokoin où des soins appropriés leur sont prodigués. Mais voici que, de notoriété générale, des individus se déguisent en médecins et, avec un pistolet silencieux, fusillent et tuent (!!!) le lieutenant sur son lit d’hôpital.
  13. Le Colonel Koffi Kongo était originaire de Zowla (Sud-Togo). Il appartenait à la première promotion des Togolais Saint Cyriens. En février 1985, suite aux manœuvres militaires franco-togolaises qui venaient de se terminer le 20 de ce même mois, Koffi Kongo est vivement ( !) louangé par le militaire français Jeannou Lacaze. Ce dernier affirmait qu’il n’avait jamais rencontré un officier africain aussi brillant, compétent et talentieux que Koffi Kongo. Il serait même allé à suggérer qu’il fût promu!… Alors, un reproche qui ne tient guère debout va servir d’alibi pour mettre notre BRILLANT Colonel aux arrêts, c’est-à-dire en prison. Peu de jours plus tard, toujours en 1985, la mort de Koffi Kongo est annoncée : « crise cardiaque ». Les Togolais avisés croient qu’un gaz toxique est passé par-là !!!
  14. Le 05 mai 1992, une équipe de l’UFC (Union des Forces de Changement), conduite par son leader Gilchrist Olympio, se trouve en tournée dans le nord de notre pays. Arrivée à Soudou, elle est attaquée par une soldatesque organisée et dirigée par Ernest Gnassingbé fils de Gnassingbé Eyadéma. Nombre de militants démocrates perdent la vie, dont notre honorable Messan Marc Atidépé qui a la gorge tranchée par une balle. Gilchrist Olympio faillit trépasser. Il traîne encore des fragments de balle dans sa chair …
  15. Devenu une icône de la Jeunesse togolaise, Secrétaire général du CODII, Yao Tavio Tobias Amorin, à trente – quatre ans, retourne chez lui après une visite à un parent dans le quartier de Lomé appelé Tokoin Gbonvié. Un nervi en embuscade tire sur lui à bout portant, dans la soirée du 23 juillet 1992. Évacué sur Paris, il meurt le 29 de ce même mois.
  16. Pour faire court, je signale ici, en condensé, d’autres manifestations spectaculaires de la congénitale stratégie de la terreur du RPT/UNIR. Oui ! Il me semble que le jeu en vaut la chandelle. Il s’agit des cas : du Colonel Eugène Tépé, de Léopold Togbassa Ayivi, de David Ahlonko Bruce, de Vincent Djemba Tokfaï, du Haut Conseil de la République (CHR) encerclé par des forces armées le 22 octobre 1992, du diplomate allemand Thomas Ruppretch fusillé avec son chien au niveau de l’Hôtel Sarakawa le 27 mai 1996, de Briten Ghartey, du militant de l’ANC Etienne Yakanou, de Joachim Atsoutsé Agbobli, de Kpatcha Gnassingbé, de Gaston Vidada, etc, etc. Il ne me reste plus qu’à mentionner les deux autres sonores apothéoses de la stratégie ici en cause.
  17. Le 25 juillet 1993, eurent lieu ce qui est demeuré dans la mémoire collective des Togolais comme « les tueries de Fréau Jardinʺ, suivies par des tueries généralisées dans toute la ville de Lomé les 30 et 31 de ce même mois de juillet 1993.
  18. Le 26 août 1993, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle de cette année – là, vingt – et un jeunes gens démocrates d’Agbandi et de Diguina sont retrouvés morts d’asphyxie dans des locaux trop exigus de la gendarmerie du Blitta…
  19. Mais le comble sera livré au Peuple togolais entre le 05 février et fin – avril 2005, en vue d’introniser le roitelet Faure Essozimna Gnassingbé…
    Ici la LTDH, les Nations Unies et Me Joseph Kokou Koffigoh fourniront respectivement, en guise de chiffres de pertes de vies humaines, plus de huit cents, 500 (cinq cents) et 150 (cent – cinquante).
    En somme, ces trois apothéoses de crimes réalisées en décembre 1991, fin – juillet 1993 et février / avril 2005, constituent, à mes yeux, des GÉNOCIDES (!!!) PURS ET SIMPLES (!!!) PERPÉTRÉS À L’ENDROIT DU PACIFISTE ET PACIFIQUE PEUPLE TOGOLAIS…
    S’agissant des détails, le lecteur est convié à consulter mes ouvrages suivants :
    i) Histoire du Togo – Le régime et l’assassinat de Sylvanus Olympio (1960 – 1963). Ed. MN7, Paris, 2002.

ii) Histoire du Togo – La longue nuit de terreur (1963 – 2003). Ed. A. J. Presse, Paris, 2006. (2 volumes)

iii) Omer Adoté. Un martyr politique du Togo. Ed. L’Harmattan, Paris, 2004

iv) Histoire du Togo. De la tragi – comédie à la comi – tragédie. Ed. Afridic, Paris, 2007.

v) Sylvanus Olympio – Père de la nation togolaise. Ed. L’Harmattan, Paris, 2006.

vi) Histoire du Togo. Le coup de force permanent (2006 – 2011). Ed. L’Harmattan, Paris, 2012.

Mais alors, quid de l’ENQUÊTE JUDICIAIRE ?!
Oui !
Chaque fois qu’un crime notoire est commis par un ou des thuriféraire(s) du régime éyadémao – gnassingbéen, ce dernier nous annonce, à cor et à cri (!), l’ouverture d’une « enquête ». Mais cette « enquête » s’avère toujours (!), invariablement (!) lettre morte !!!
Elle s’avère de « la poudre aux yeux » !!!

Elle se révèle « UN VOLEUR QUI CRIE AU VOLEUR » !!!
Elle ressort, en fin de compte, telle une mystification, une moquerie même !!!

Dans le cas particulier de Tavio Amorin, l’assassin a poussé un cynisme avéré, une arrogante outrecuidance, un sadique plaisir à humilier les démocrates togolais au point à LAISSER (!!!) son fusil et sa carte d’identité sur le lieu du crime !!!
Une enquête quelconque a-t-elle été réalisée à ce jour? Non !!!
Bien au contraire, le tueur se trouve toujours protégé (!!!) par les commanditaires de ce forfait politique.
Comme quoi ce régime est, ainsi que ci – avant dit, intrinsèquement (!!!) fondé sur et fonctionne par la TERREUR !!!
D’où il découle que le Togo des Gnassingbé est un ROYAUME de L’IMPUNITÉ !!!

QUE FAIRE DONC ?!
Nous ne sommes guère des assoiffés de pouvoir.
Nous sommes des hommes et nous voulons SEULEMENT (!!!) être traités comme des humains. Mais, ainsi que nous l’a enseigné notre immortel Frantz Fanon, « Pour sortir de la domination, il faut détruire le mécanisme de domination lui –même ».
Il nous incombe dès lors de nous débarrasser de la monarchie colonialiste, dictatoriale, ethno – militaro – clanique des Gnassingbé qui n’a que trop duré à présent.
Et ce, le plus tôt (!!!) le mieux cela vaudra.

À cet égard, la grande Éminence grise allemande Georg Wilhelm Friedrich Von Hegel dit : « Les peuples qui ont trop peur de la mort ne sauraient être que des peuples esclaves ».

Mais puisque le Peuple togolais n’est nullement (!) un peuple masochiste, nous nous devons de nous LEVER (!!!), comme un seul homme, pour faire le BOULOT (!!!) qui nous INCOMBE !!!
À ce propos, l’ouvrier devenu Président de la République tchécoslovaque, Antonin Zapotovsky écrit : « De nouveaux combattants se lèveront » [Titre d’un roman publié en langue tchèque autour de 1957].

Brave Peuple togolais !
Vaillante Jeunesse togolaise !

DU COURAGE !!!

Lomé, le 24 mai 2020
Godwin Tété

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