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Paris (© 2016 Afriquinfos)- A 5 mois de la fin de son mandat en cours, le chef de l’Etat français François Hollande a annoncé qu’il ne briguera pas un second mandat. Une première sous la Vème République en France, mais surtout une innovation dans l’espace francophone où majoritairement des Chefs d’Etat africains s’accrochent au pouvoir, même au prix de violences et de fraudes.
 
Président bucheronné de toutes parts ces deux dernières années, et même dans sa propre famille politique, François Hollande, l’ex élu de la Corrèze, a surpris plus d’un en annonçant son non-candidature à la présidentielle de 2017. Une décision prévisible, au regard des conditions que s’est fixé F. Hollande lui-même pour prétendre à un nouveau mandat. Cependant, nul ne pouvait imaginer que cette décision serait si rapide, et couperait l’herbe sous le pied de tous.
 
En prenant de court non seulement ses propres partisans mais aussi ses amis socialistes qui le concurrencaient pour la candidature de la gauche à l’élection de 2017, François Hollande, haut magistrat et avocat de formation, étale aux yeux du monde la dignité, le savoir-faire et le sens du devoir et de la responsabilité d’un homme d’Etat soucieux de l’image que véhicule son pays dans le monde, et surtout dans la sphère francophone en proie à moult turbulences ces dix dernières années.
 
Etre fidèle à ses convictions, avoir de la suite dans les idées
 
L’anaphore «moi Président de la République» de mai 2012 qui est dorénavant collée au parcours politique de François Hollande n’était donc pas des mots en l’air; l’ex-compagnon de Valérie Trierweiler sortira de toute vraisemblance grandi de la Présidence, quelle que soit la couleur de son bilan politique en général, et même si cette non-candidature a des allures d’un long aurevoir à la classe politique, aussitôt son départ de l’Elysée acté !
 
En prenant son courage à deux mains pour officialiser sa renonciation à un deuxième mandat, François Hollande redonne à nouveau des leçons de sagesse et d’éthique politiques à ses pairs francophones qui s’accrochent au pouvoir ces dernières années; ou du moins affichent des postures qui laissent penser cela. Parmi ces Chefs d’Etat, figurent en bonne place des dirigeants africains. Comme Sassou Nguesso, Joseph Kabila, Pierre Nkurunziza, Paul Biya, Idriss Déby Itno, Teodoro Obiang Nguema, le jeune Ali Bongo Ondimba en Afrique centrale. En Afrique de l’ouest, on pourra citer le 3ème mandat polémique en cours du doyen des Chefs d’Etat de l’UEMOA (Union monétaire de 08 pays ouest-africains), Faure Gnassingbé !
 
A ce lot de Présidents africains, l’ex-compagnon de Ségolène Royal vient de démontrer qu’une vie existe et existera en dehors de la politique, pourvu qu’on quitte à temps ou au moment opportun le pouvoir. La décision de l’actuel Chef de l’exécutif français souligne surtout l’impérieuse nécessité de servir «des mental models» aux jeunes Français et francophones. En choisissant de dribbler tous ses adversaires, déclarés ou potentiels, François Hollande n’est pas allé envers et contre tous comme Nicolas Sarkozy en 2012, après son quinquennat qualifié de «bling bling».
 
L’ancien Maire de Tulle, Premier Secrétaire du Parti socialiste et député de la République devrait marquer par ce geste l’esprit d’une bonne partie de ses concitoyens pour les années à venir. Même si la politique est l’art de l’impossible, on imagine mal François Hollande, l’apôtre de la fidélité à la parole donnée, vivre douloureusement sa retraite annoncée après son départ programmé de l’Elysée… Comme un Lionel Jospin qui s’est précipitamment retiré de la scène politique en France en 2002 et a toujours souffert en off le martyr de cette retraite qu’il a décrétée intuitu personae…
 
Par Samir Georges
 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

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