Ultimatum de « Guillaume Soro » : « Si les universités ne sont pas rouvertes jusqu’au 23 décembre, nous appellerons tous les Togolais à descendre dans les rues »
La crise des universités du Togo serait-elle en train de prendre une autre tournure ? La question reste posée au vu des dernières déclarations des différents acteurs de cette crise, en l’occurrence, les premiers responsables de l’Union nationale des élèves et étudiants du Togo (UNEET) qui appellent le gouvernement togolais à prendre les mesures idoines en vue de trouver une solution rapide à cette crise avant le 23 décembre prochain, faute de quoi, le mouvement appellera purement et simplement le peuple togolais à descendre dans la rue pour demander la démission du gouvernement. Pendant ce temps, une délégation de cadres originaires de la Kozah a été envoyée en mission auprès de leurs « jeunes frères » de cette localité afin de recueillir leurs doléances pour les soumettre à qui de droit. Une démarche qualifiée d’inadéquate par les étudiants de l’UNEET qui viennent de rendre public un communiqué dans lequel ils fustigent cette tentative de division du mouvement estudiantin par le régime en place.
« Actuellement certains aînés du HACAME (Haut conseil des amicales et mouvements estudiantins) ont fait le déplacement de Kara pour convaincre les étudiants de mettre fin à leur mouvement ». C’est ce que nous a confié une délégation de l’Union nationale des élèves et étudiants du Togo (UNEET). Selon ces responsables de l’UNEET, le pouvoir de Faure Gnassingbé aurait décidé de diviser les étudiants afin d’affaiblir leur mouvement de revendication. C’est ainsi que les ministres Pascal Bodjona, Solitoki Esso, Tchitchao Tchalim et Christophe Tchao ont été envoyés dans la Kozah afin de calmer les ardeurs de leurs « jeunes frères » et de les ramener à de meilleurs sentiments. Cette délégation de cadres originaires de la localité serait allée sous la bannière de l’AMELKO (Amicale des étudiants de la Kozah).
On apprend qu’une rencontre a eu lieu en fin de semaine dernière entre cette délégation particulière composée de ministres choisis en fonction de leurs origines et les étudiants de la localité au palais des congrès de Kara. L’Etat togolais serait-il en train de cultiver le régionalisme et le clanisme, deux choses très dangereuses pour la paix sociale d’un pays comme le nôtre ? L’objet de cette rencontre était de recueillir les doléances, non pas des étudiants togolais dans leur ensemble qui souffrent du même mal, la paupérisation, mais des étudiants de cette localité considérée à tort comme fief indécrottable du régime bientôt cinquantenaire. Pour la réussite de cette fameuse rencontre, le collège des délégués de l’université de Kara a été mis à contribution. On a demandé aux étudiants d’exprimer leurs doléances qui seraient transmises au retour à Lomé à qui de droit.
Comble de malheur, pour la lecture d’un document renfermant les excuses des étudiants de Kara qui, selon ce feuillet, regrettaient les actes causés dans la ville, la délégation ministérielle a eu du mal à trouver un traître prêt à salir son image aux yeux du peuple togolais. Ce sera le sieur Agbemadon qui acceptera aux forceps de sacrifier son honneur et sa dignité pour tenir ce rôle de traître de la cause estudiantine.
Mais la réaction de l’UNEET ne s’est pas fait attendre. D’abord, par un communiqué rendu public dans la soirée du samedi 17 décembre 2011, ce syndicat d’étudiants exprime son désaccord par rapport à la manière dont le gouvernement togolais tente de régler la crise des universités. « L’Union Nationale des Elèves et Etudiants du TOGO (UNEET) est un Syndicat scolaire et étudiant indépendant des partis politiques, des administrations comme des gouvernements, elle intervient pour former, défendre, organiser la solidarité et représenter les élèves et étudiants quels que soient leur niveau, série, filière ou origines », mentionne le communiqué qui dit rejeter la société que les tenants du pouvoir actuel tentent d’imposer à la jeunesse togolaise. « Ce que nous avions fortement exprimé lors des mouvements qui se sont déroulés sur le campus le l’Université de Kara au cours du mois d’Avril 2008 et ceux des 07 et 08 Décembre 2011 », souligne le communiqué.
« L’Union Nationale des Elèves et Etudiants du Togo ne se retrouve pas dans les propos tenus par le camarade Agbemadon lors de la rencontre avec le gouvernement le dimanche 11 décembre 2011. Nous tenons à rappeler au gouvernement qu’on ne serait pas arrivé là si la franchise universitaire était respectée et que certaines autorités politiques et surtout certains medias ne nous avaient pas taxés de « groupuscule d’étudiants » ; c’est la conjugaison de ces attitudes et propos qui a conduit à tout ce que nous connaissons », relève Alinki Yves, président de l’UNEET et signataire du communiqué.
Le Vice-président de l’UNEET, Bitsioudi Birénam et ses camarades vont plus loin dans leur analyse en vue de la résolution de cette crise universitaire aux lendemains incertains. « Nous dénonçons la tentative des autorités togolaises qui essaient de diviser les étudiants, raconte Agnite Massama dit « Guillaume Soro. S’il faut écouter, il faut écouter tous les étudiants du Togo et non pas seulement ceux de la Kozah. Ce n’est pas la solution pour calmer les esprits. Il faut au contraire satisfaire les doléances. Le fait de vouloir diviser les étudiants togolais est la plus grande erreur qu’ils sont en train de commettre et ils seront toujours des perdants à ce jeu ».
D’après ceux-ci, les mouvements vont se poursuivre jusqu’à satisfaction totale et sans conditions des revendications des étudiants togolais qui se veulent plus unis que jamais. Dans les rangs de l’UNEET, on dénonce « l’arrogance » dont font preuve certains émissaires du gouvernement lors des rencontres avec les représentants des étudiants. « L’arrogance du gouvernement ne peut mener à rien. L’arrogance des gouvernants sur un peuple n’est pas démocratie, dénonce le vice-président de l’UNEET, Bitsioudi Birénam. Si le gouvernement poursuit dans cette idée, nous allons lancer un appel à tous les secteurs de la vie publique togolaise à se soulever pour chasser ce gouvernement et nous avons déjà une date pour cela », a-t-il poursuivi.
La date butoir, selon ces étudiants, pour voir leurs revendications satisfaites et les deux universités rouvertes est le 23 décembre de cette année. « Passé ce délai, martèle Gillaume Soro, s’ils ne font rien, nous allons leur demander de vider le plancher car ce gouvernement est en train de s’en prendre à notre avenir et c’est la raison pour laquelle nous allons leur demander de dégager. Soit on rouvre les universités avec la satisfaction pleine et totale de nos revendications soit ils dégagent », menacent ces étudiants qui affirment ne pas regretter les mouvements des 7 et 8 décembre à Kara avec leur lot de dommages.
« Nous sommes conscients des dommages causés mais cela n’exclut pas la légitimité de nos revendications. S’ils ne trouvent pas des solutions à nos problèmes, cela ira encore plus loin. Si nous devons présenter nos excuses c’est à la population de la Kozah et non au gouvernement. Les casses ont été la réponse des jeunes à la violence des forces de l’ordre », soulignent-ils.
Les autorités togolaises frappées d’autisme sont donc prévenues. Rien ne sert de faire preuve d’arrogance devant un peuple affamé, il faut au contraire prendre en considération les revendications et les traiter avec célérité.
Coco Tchak
source : liberté hebdo Togo
On ne prend pas comme pseudo le nom d´un criminel de guerre comme Guillaume Soro.Si tu pourrais le changer