L’information n’est pas rendue publique via un communiqué interministériel ou un arrêté. Mais depuis que la mode de la distanciation est apparue au Togo, ce sont les voyageurs et autres usagers des transports en commun qui souffrent le martyre. Mais l’heure semble venue pour que la question soit posée afin que prenne fin cette pratique qui, en même temps qu’elle tue les voyageurs, fait rejaillir la mesure de la distanciation sur le consommateur final, le citoyen lambda.

Lomé-Notsé est désormais à 3.000 FCFA contre 1.500 FCFA initialement ; Lomé-Niamtougou-Lomé à 20.000 FCFA contre 13.000 FCFA avant la mesure. Lomé-Aného est à 2.000 FCF contre 1.000 FCFA avant. Lomé-Cotonou est à 10.000 FCFA contre 5.000 FCFA auparavant. Partout ailleurs, les coûts des transports ont été renchéris. Et les autorités brillent par leur silence.

Au nom de la distanciation, la lutte contre la pandémie fait les affaires des conducteurs de transports en commun et de taxis. Même les déplacements inter-urbains sont devenus chers pour le citoyen togolais qui tirait déjà le diable par la queue.

Sans prétendre aller à l’encontre de la volonté de maitriser la Covid-19, on ne peut pas créer de l’inflation au niveau des transports sur l’autel de la distanciation. Car alors, il devrait être interdit également aux conducteurs de taxis-moto de travailler.

En effet, et il faut le reconnaître, la distance entre deux passagers dans un taxi n’est pas éloignée de celle entre un conducteur de taxi-moto et son passager. Mais les taxis-moto travaillent et remorquent des clients, tous portant des masques et empiétant sur la distanciation.

Le Togo n’est pas le seul pays où la pandémie a été découverte. Mais ailleurs, on n’a pas assisté à cette flambée des prix des transports au détriment des passagers. Dans un pays où le PIB annuel par habitant n’atteint pas 700 dollars, il serait temps que les autorités fassent diligence pour préserver le maigre pouvoir d’achat des populations. L’organisation mondiale de la santé est formelle : « Lorsqu’il est impossible de maintenir une distance suffisante avec les autres, portez un masque pour vous couvrir la bouche et le nez ».

Dans les transports en commun comme les taxis-autos et motos, il est impossible donc de maintenir cette distance. En supposant que la Covid-19 ait encore de « beaux jours » devant elle, les populations seront-elles toujours soumises à cette hausse vertigineuse des prix des transports ? Si nous nous intéressons à la problématique, c’est tout simplement parce qu’il y va de la survie des ménages les plus pauvres.

Godson K.  / Liberté Togo

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