Convoqués à la gendarmerie nationale pour avoir révélé dans leurs déclarations publiques des éléments de leurs propres enquêtes mettant en lumière les vrais auteurs des incendies du Grand Marché de Lomé et de Kara, les responsables du CST (Collectif Sauvons le Togo) ont répondu présents à la convocation du capitaine Akakpo, responsable du Service d’Investigation et de Renseignement (SRI)de la gendarmerie nationale.
Les trois avocats férus droits, Maîtres Ajavon, Afangbedji et Kpandé-Adzaré n’ont pas donné dans la dentelle. Ils ont sorti la grande artillerie du droit, le latin et l’éloquence du prétoire. À la place d’un interrogatoire, c’est plutôt le capitaine Ayéwalagni AKAKPO et ses acolytes qui ont reçu un cours magistral de droit public. Les avocats ont mis la barre tellement haute au niveau des concepts, de la dialectique, de l’argumentaire et des citations juridiques que le capitaine et ses acolytes ne pouvaient tout simplement pas suivre le rythme et l’allure.
Il faut avouer que les trois brillants avocats ont trop monté la gamme. Il fallait un minimum de 3e année universitaire en droit pour suivre un tant soit peu la rhétorique juridique des trois mousquetaires du CST. Ce n’est pas le cas malheureusement de notre zélé capitaine qui a quitté les bancs de l’école en classe de cinquième.
Au delà de l’affaire, les avocats on regretté que l’on puisse confier un service aussi important aux gens qui ont déserté les bancs de l’école très tôt. Ils recommandent que les services spécialisés de la gendarmerie et de la police judicaire soient dirigés des par des gens qui ont un minimum niveau maitrise en droit. Cela va de la crédibilité de nos institutions et de leur efficacité.
Le cas du zélé capitaine Ayéwalagni Akapko est assez pathétique. L’homme à la tête du Service de Renseignement et d’Investigation de la gendarmerie nationale du Togo, a déserté les bancs de l’école très tôt. Il se rendit au Nigéria pour effectuer de petits boulots sans grand succès. Un membre de sa famille le conseilla se faire enrôler dans l’armée togolaise pour se soustraire du pétrin du chômage et dénuement. En pleine grève générale illimitée, où la dictature de Gnassingbé Eyadéma est secouée dans ses fondations ; l’armée est aux avant- plans de la répression sanglante pour sauver le régime décadent du général défunt président. Elle renforce son effectif et recrute massivement. Ayéwalagni Akapko saisit la première occasion qui s’offre à lui en 1993 et se fait enrôler dans l’armée comme soldat de première classe sous un faux acte de jugement supplétif indiquant une de naissance imaginaire : 31 janvier 1968. Avec l’aide de son mentor, le Général Atcha Mohamed TITIKPINA originaire de la même localité, notre nouveau recru gravit très rapidement les échelons. Ses qualités de mouchardage et de zèle le font distinguer très rapidement lors de sa formation à l’EFOFAT de Pya: promotion de 1993 à juillet 2002. Il sera ensuite envoyé à l’école d’application de la gendarmerie à Marrakech au Maroc d’ où Il reviendra presque bredouille. De toutes les techniques apprises, il ne retient que les méthodes brutales, la fabrication de preuves et le mouchardage. C’est donc à lui que Faure Gnassingbé confie les basses besognes et les règlements de comptes politiques à la tête du SRI
Le capitaine a, à son actif, en complicité avec les tortionnaires Alex Yotroféi Massina, Félix Kadanga, Yark Damehame et d’ Atcha Mohamed TITIKPINA, l’arrestation violente de kpatcha Gnassingbé et de ses proches ainsi que le général défunt Tidjani, accusés à tort de fomenter un coup d’État imaginaire. On retient également dans son palmarès, l’arrestation de Pascal Bodjona et de Bertin Agba dans une affaire rocambolesque inachevée d’escroquerie internationale. En prévision des élections législatives, Il jette sur instruction de son maître Faure Gnassingbé, un dévolu sur le CST et le FRAC. Son carnet de charge se remplit avec les arrestations tout azimut de plus de 25 opposants notamment l’ancien premier Ministre et président de l’Assemblée nationale Messan Agbéyomé Kodjo, les accusant à tort sur la base des preuves et témoignages fabriqués, d’être les commanditaires des incendies criminels du Marché de Lomé et de Kara.
Son tableau de chasse est effrayant et lamentable sur la base des montages, la manipulation, la fabrication et de la falsification des renseignements qui conduisent l’incarcération d’honnêtes citoyens. En plus, son incapacité notoire à mener une enquête sérieuse et à diriger un interrogatoire raisonné dans la compréhension et le respect des principes élémentaires du droit, nous permet aujourd’hui d’émettre de sérieuses doutes sur ses compétences et de remettre en cause la formation de ce premier responsable du Service de Renseignement et d’Investigation de la gendarmerie nationale du Togo
Le capitaine doit être relevé de ses fonctions pour incompétence tout simplement. Il ne maîtrise pas les rudiments du droit qui conviennent à sa fonction. Il a fait la preuve devant le professeur de droit de l’université de Lomé, Me Atta Messan Ajavon Zeus en présence des avocats Bénoit Afangbédji et Kpandé-Adzaré. Pour préserver la crédibilité de la noble institution qu’est la gendarmerie nationale de notre pays, notre capitaine doit rendre le tablier et reprendre le chemin de ses études.
Vicentey Ben Polar www.mtn-togo.org