En mars dernier, la Cour de justice de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (Cedeao) a pris une décision condamnant l’Etat togolais pour avoir violé les droits de l’ancien Premier ministre Agbéyomé Messan Kodjo, candidat malheureux de la Dynamique monseigneur Kpodzro (DMK), à l’élection présidentielle du 22 février 2020. On ne peut que prendre acte de cette décision. Mais, à voir de près, à quel moment et de quelle façon les droits d’Agbéyomé Kodjo ont été violés ?

n peut peut-être reprocher aux Forces de défense et de sécurité (FDS) d’avoir fait irruption chez le perdant de l’élection présidentielle du 22 février 2020 et à la justice de lui avoir imposé de ne plus se prononcer sur l’élection présidentielle, et surtout, de ne plus utiliser les symboles de la République pour se revendiquer d’être président du Togo. Mais, lorsque la même Cedeao dont les observateurs étaient sur le territoire national jusqu’à la fin du processus électoral, l’Union africaine et toutes les institutions internationales sérieuses reconnaissent les résultats publiés au lendemain de l’élection et qu’un candidat, en violation totale de la loi devance la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) pour s’autoproclamer vainqueur, quel traitement doit-on lui réserver ? Il faut préciser que le même candidat qui entre-temps réclamait la victoire, a ensuite voulu que l’on organise un second tour. Finalement a-til gagné dès le premier tour comme il l’affirme ou pas ? Quand un candidat perdant met en péril la paix civile en ignorant les rappels à l’ordre donne n’est pas suffisante qu’il faut renverser le bol tout entier. Malheureusement au Togo, quand on est insatisfait, mécontent, on cherche à détruire les acquis, on veut tout bloquer mettant en veilleuse l’avenir de milliers de jeunes. Fort heureusement, il y a encore des syndicalistes qui ont compris que c’est dans le respect de l’autorité et de l’Etat de droit que les revendications doivent se faire. Ils étaient encore autour de la table en début de semaine. Cela doit faire réfléchir ceux qui veulent se singulariser. Qu’ils sachent que par leurs comportements, ils s’isolent. Évoquant le versement très prochain de la gratification exceptionnelle, Koffi Kanitom coordonnateur de la Fédération des syndicats de l’enseignement du Togo (Feset) a affirmé : « Nous avons demandé un moratoire de deux jours pour présenter des autorités compétentes, que doit-on lui faire ? On le met hors d’état de nuire. On peut encore discuter de la manière dont cela s’est passé. Mais, le pouvoir auquel a participé Agbéyomé par le passé a fait pire. Alors, de quoi se plaint-il ? La justice avait le droit de mettre Agbéyomé Kodjo sous contrôle en lui interdisant de se prononcer sur l’élection présidentielle. Puisque, à chaque fois qu’il veut en parler, il fait de l’usurpation de titre, de fonction, des symboles de la République.

Agbéyomé Kodjo accepterait-il que Gérard Adja s’autoproclame président national du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD), signe des documents avec logo, emblèmes etc… ? On se souvient qu’avec Obuts, l’ancêtre du MPDD, Agbéyomé Kodjo avait déjà été en justice pour défendre son patrimoine. Que dire alors d’un Etat ? Dans quel pays peut-on accepter des actes de banditisme visant à déstabiliser les institutions légales et légitimes ? Et, voulant continuer sur cette voie, Agbéyomé Kodjo a tout simplement décidé d’aller s’installer dans un « champ de maïs ». Personne au Togo n’a renvoyé Agbéyomé Kodjo, ni ses soutiens dont monseigneur Kpodzro. Si des gens veulent terminer leurs existences dans la neige, qu’ils arrêtent d’affirmer qu’ils sont des exilés politiques. Qui les a exilés ? Qu’ils reviennent au pays en respectant les lois en vigueur au Togo et personne ne leur fera rien. On se demande d’ailleurs pourquoi la DMK, cette coquille vide et sans aucune légitimité, gesticule à propos de cette décision de la Cour de justice de la Cedeao qui n’empêche pas la justice togolaise de jouer pleinement son rôle.

TOGOMATIN N° 1027 DU VENDREDI 08 AVRIL 2022

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