Le gouvernement d’Alassane Ouattara, l’un des deux présidents déclarés de Côte d’Ivoire, a décidé de suspendre pour un mois les exportations de café et de cacao, la principale source de revenus du pays.
« Le gouvernement informe les opérateurs économiques de l’arrêt immédiat de toute exportation de café et de cacao à compter du lundi 24 janvier 2011 jusqu’au 23 février 2011 », selon un communiqué parvenu à l’agence Xinhua.
« Cependant, durant cette période, la commercialisation interne du café et du cacao est autorisée », précise le communiqué.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur de cacao et 12ème producteur de café.
Ces deux produits représentent 40% des recettes d’exportation du pays.
« Le gouvernement rappelle que les contrevenants s’exposent à des sanctions », prévient le texte.
Cette décision entre dans un train de mesures tendant à asphyxier financièrement le président sortant Laurent Gbagbo et de le pousser à quitter le pouvoir au profit de son adversaire Alassane Ouattara, déclaré élu par la Commission électorale et reconnu comme président « légitime » par l’ONU, l’Union européenne (UE), l’Union africaine (UA), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Laurent Gbagbo a été proclamé vainqueur de l’élection du 28 novembre dernier par le Conseil constitutionnel ivoirien après invalidation des résultats de la Commission électorale.
Alassane Ouattara et son gouvernement sont toujours reclus dans un hôtel d’Abidjan alors que le camp de Laurent Gbagbo, sous la menace d’une intervention armée de ses voisins de la CEDEAO, contrôle l’appareil d’Etat et les rouages de l’économie.