Hier à Yamoussoukro, siège de l’Assemblée nationale, le désormais ex-Premier ministre, Guillaume Soro a été élu président de cette institution. Ce vote survient juste trois mois après les législatives du 11 décembre 2011 et quatre jours après la remise de sa démission au président Alassane Ouattara. Il convient de rappeler que c’est le 26 février que se sont déroulées les législatives partielles à nouveau émaillées d’irrégularités et de violences. Dans son discours à l’adresse de ses collègues, le nouveau président de l’Assemblée a déclarér travailler au rassemblement de tous les Ivoiriens.
Guillaume Soro a été élu à plus de 94% des députés. Son élection ne faisait d’ailleurs l’ombre d’aucun doute, si l’on sait qu’il était candidat unique, que son parti, le RDR avait constitué une alliance avec le PDCI au moment d’affronter Laurent Gbagbo dans les urnes. Le RDR est le premier parti à l’hémicycle, suivi du PDCI d’Henri Konan Bédié, et en troisième position viennent les indépendants. Tout cela explique à suffisance que l’ancien Premier ministre et nouveau député de Ferkessédougou était prédestiné au perchoir et que ce vote n’était qu’une formalité.
L’ancien patron des Forces nouvelles aura vécu de près ou de loin toutes les crises connues par la Côte d’Ivoire depuis la mort du président Houphouet-Boigny. Premier ministre de l’ère Gbagbo, Guillaume Soro a fait allégeance au successeur de Laurent Gbagbo, avant même qu’il ne devînt nouveau président investi de Côte d’Ivoire. Et pour le remercier du service rendu, le président Ouattara le nomme Premier ministre avec le consentement du PDCI, mettant en standby l’accord passé entre les membres du RHDP.
A présent que Guillaume Soro a donné sa démission du Gouvernement et retrouvé la place non négligeable de deuxième personnalité de Côte d’Ivoire et de nouveau dauphin constitutionnel, on s’attend à ce que dans les tout prochains jours, un nouveau président issu des rangs du PDCI soit nommé et un nouveau Gouvernement formé.
L’arrivée de Soro à l’Assemblée, puis au perchoir le couvre d’immunité pour une bonne période encore par rapport à une éventuelle poursuite du CPI, au cas où les enquêtes révéleraient son implication dans des crimes commis dans son pays. C’est du moins ce que pensent beaucoup d’observateurs qui ont suivi son parcours à la tête des Forces nouvelles. Mais il ne faut pas se faire d’illusion. Guillaume Soro, jeune homme plein d’ambitions, semble poursuivre imperturbablement son ascension conformément peut-être à son destin. Il y arrivera peut-être jour.
Mais en attendant, il faut croire que, tout comme d’autres Ivoiriens anonymes comme connus, il n’est qu’un pion dont s’est servie la France avec l’onction des grands décideurs de ce monde. Parions qu’à ce titre, il bénéficiera de la protection de la dictature du Prince. Et ce n’est pas pour rien qu’ Ibrahim Koulibaly dit IB a été canardé, alors qu’il cherchait à entrer en négociation avec le Pouvoir d’Alassane Ouattara en 2011 après l’arrestation de Gbagbo.
Alain SIMOUBA
liberte-togo.com

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