En marge des manifestations du Collectif « Sauvons le Togo » (CST) et de la coalition Arc-en-ciel (AEC), les étudiants de l’université de Lomé ont pris d’assaut mardi après-midi, le palais de justice pour soutenir leurs camarades arrêtés et jugés.
Suite à cette condamnation en catimini, les choses ont vite tourné à l’affrontement entre forces de sécurité et les étudiants dont les camarades ont écopé d’une peine d’emprisonnement de 12 mois avec 8 en sursis.
Pour démontrer leur mécontentement et leur désaccord contre la condamnation de leurs camarades, les étudiants se sont rués sur le ministère de la fonction publique et de la réforme administrative où les dégâts matériels sont « importants ».
Six (6) voitures ont été brûlées et complètement calcinés dans l’enceinte du Ministère de la fonction publique dont celle du Secrétaire Général. Le mobilier et les vitres de l’hôtel Palm Beach saccagées.
Les groupes d’étudiants n’ont pas épargné les pare-brises des véhicules de transport en commun « Sotral » qui ont connu le même sort.
La réaction des forces de l’ordre ne sait pas fait attendre. Les gaz lacrymogènes ont été abondamment utilisés pour disperser les manifestants. Repoussé par la fumée des gaz, la foule s’est finalement immobilisée à la hauteur de la préfecture du Golfe mais là, pas de dégâts enregistrés.
Le gouvernement a pris la mesure des dégâts cette nuit en interdisant toute manifestation dès demain dans la capitale togolaise.
Autrement dit, les deux jours de manifestation du CST et de l’AEC ne pourront plus avoir lieu.
Face à cette interdiction, une question se pose.
De quoi sera fait demain mercredi 22 mai 2013 la ville de Lomé avec cette condamnation des étudiants arrêtés à 12 mois de prison avec 8 en sursis et l’interdiction par le gouvernement des deux jours de manifestation du CST et de l’AEC ?
Que cache cette interdiction de la manifestation pacifique du CST et de l’AEC qui ont pu mobiliser des milliers de Togolais pour exiger la libération de tous les détenus dans l’affaire d’incendie de marché ?
Il est clair que le gouvernement redoute et craint des lendemains incontestablement difficiles pour lui, sinon rien ne peut justifier une telle décision.
Il faut dire que plus rien ne va au Togo. Sur le plan politique où il est exigé du gouvernement d’ouvrir un dialogue avant la tenue des élections, on se demande quelle mouche a piqué Faure Gnassingbé et son entourage.
Tête baissée comme si de rien n’était, on s’achemine vers des élections dont les lendemains risquent d’être conflictuels.
Sinon comment expliquer ce jeu auquel le gouvernement joue avec les travailleurs qui végètent dans des situations alarmantes aux côtés des « chouchous » du régime qui ne font rien mais brassent illicitement des millions tous les jours sur le dos du contribuable Togolais.
En tout cas, à moins que le gouvernement aille chercher des raisons convaincantes ailleurs, rien ne peut justifier le choix fait d’interdire les manifestations pacifiques. Ça promet des lendemains sombres pour le Togo. Le pouvoir de Faure Gnassingbé est assis sur des braises ardentes. La délivrance sera peut-être une question de temps !
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