Communiqué: Le Rassemblement pour le soutien de la démocratie et le développement (RSDD) prend acte de la libération tard dans la nuit de ce lundi 25 février 2013 de M. Agbéyomé Kodjo, Président national du parti politique OBUTS (Organisation pour bâtir un Togo solidaire) arrêté de manière illégale le 16 janvier 2013 dans le cadre des incendies qui ont ravagé les marchés du Togo.
Le RSDD prend également acte de la remise de peine accordée à d’autres détenus politiques notamment le capitaine d’aviation Lambert Kossi Adjinon, Towbeli Kouma et Pali Afeignindou, tous incarcérés dans les prisons du Togo suite à l’affaire dite de «tentative d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat» dans le dossier Kpatcha Gnassingbé.
Dans le cas du Président national d’OBUTS M. Agbéyomé Kodjo, si le RSDD s’en réjouit, il considère que cette libération découle de la force du droit sur l’injustice car aucune preuve du procureur de la République n’est venue corroborer la thèse de son implication dans les événements malheureux des incendies des marchés du Togo.
Pour le RSDD, le début de la décrispation que constituent les dernières libérations de détenus politiques au Togo est la conséquence des pressions internationales exercées sur le pouvoir togolais.
Doit-on rappeler que pour la première fois dans le cadre des événements politiques au Togo, le Parti Socialiste français n’a pas usé de langage diplomatique pour condamner les intentions du régime de Faure Gnassingbé de faire taire les responsables politiques de l’opposition avant l’organisation des futures échéances électorales législatives et locales afin de s’octroyer une majorité confortable à l’Assemblée nationale et ainsi continuer à s’imposer à la tête de l’Etat.
Le Front de Gauche toujours en France a émis des doutes sérieux quant à la crédibilité des thèses ayant conduit à l’incarcération de plusieurs responsables et militants de partis politiques de l’opposition.
Les Socialistes allemands du SPD n’ont pas été du reste et ont exprimé leur inquiétude face aux arrestations arbitraires dans le camp de l’opposition togolaise.
Enfin l’Union européenne, principal pourvoyeur de fonds dans les consultations électorales au Togo, lie sa contribution au processus électoral à l’existence d’un «accord politique élargi».
C’est dire si les autorités togolaises sont prises entre le marteau des revendications populaires nationales et l’enclume des pressions internationales. C’est le lieu de féliciter la communauté internationale et les amis du Togo pour leur implication dans la résolution de la situation sociopolitique togolaise et les inciter à plus de vigilance dans une crise qui n’a que trop duré.
Face à la tension perceptible dans le pays, à la généralisation des revendications nationales et au souhait de la communauté internationale de voir s’organiser des élections législatives crédibles et transparentes qui doivent tenir compte des différentes observations faites dans le cadre des missions d’observation de l’Union européenne et des partenaires en développement, le RSDD encourage les autorités togolaises, dans le souci d’un apaisement national, à poursuivre et intensifier le dialogue initié dernièrement au Togo.
Le RSDD appelle à la libération sans délai et sans conditions de tous les prisonniers politiques arrêtés depuis les événements d’avril 2009 jusqu’aux tragiques incendies des marchés du Togo.
Le RSDD salue le courage de toutes ces femmes et hommes qui, malgré des pertes matérielles et financières dans les douloureux incendies des marchés et de biens privés, continuent à garder espoir pour des lendemains qui chantent.
Le RSDD reste convaincu qu’aucune société libre et démocratique ne saurait se construire dans l’injustice, la pauvreté, l’inégalité, le déni de droit et le musellement de la liberté d’expression.
Dans ce dernier cas, le RSDD appelle le gouvernement togolais à abroger le plus rapidement possible la dernière loi sur la presse qui donne à la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) des pouvoirs de sanction trop importants.
Il est temps pour les autorités togolaises de traduire les aspirations profondes et légitimes du peuple dans la réalité en procédant à de larges et consensuelles réformes politiques, constitutionnelles et institutionnelles. Ceci ne sera possible que dans le cadre d’un processus de réconciliation nationale et de l’application des recommandations de la Commission Vérité et Réconciliation.
Il est temps d’agir et c’est MAINTENANT OU JAMAIS.
Aucune dictature ne peut émousser l’ardeur d’un peuple au changement.
Le RSDD appelle principalement le Chef de l’Etat M. Faure Gnassingbé à saisir l’opportunité qui s’ouvre dans la perspective du futur dialogue politique inclusif pour procéder à la mutation nécessaire de son régime vers un système où l’Etat de droit sera le soubassement de la démocratie dans notre pays.
Le RSDD demande au peuple togolais et à la communauté internationale de rester particulièrement vigilants jusqu’à l’aboutissement des revendications et l’avènement d’une véritable démocratie au Togo.
Fait à Bruxelles, le 28 février 2013
Pour le RSDD, le Président national
Harry Olympio