Depuis le lundi 5 décembre 2016, les médias et les réseaux sociaux nous rapportent des débrayages des cours des élèves dans plusieurs localités du pays. Ce mouvement coïncide avec le retour des enseignants de la grève observée suite au mot d’ordre de quatre syndicats et leur décision de considérer les cours devant se dérouler pendant les deux jours de grève comme faits. Les enseignants n’ayant reçu la moindre attention du gouvernement, retournent encore en grève pour trois jours à compter de ce mercredi 7 décembre 2016.
La CDPA comprend et partage totalement l’indignation et la colère des élèves, dont la plupart issus de couches défavorisées, n’acceptent pas qu’après les sacrifices incommensurables de leurs parents, voire les leurs, pour mobiliser les fonds nécessaires pour le payement de l’écolage, des fournitures et autres cotisations, le gouvernement compromette leur avenir, en misant sur le pourrissement du mouvement des enseignants en attendant que tout se tasse pendant les vacances de noël.
Cette situation déplorable, faut-il le rappeler, plonge ses racines dans le refus de l’Etat employeur de prendre à bras le corps des préoccupations récurrentes et légitimes du corps des enseignants, ce qui plombe depuis plusieurs années les rentrées scolaires. Et pourtant ce que les enseignants demandent est justifié : (i) l’octroi de l’indemnité de logement pour le personnel de l’éducation et pour toute la carrière, la prime de travail de nuit et prime de salissure, à intégrer au budget 2017, en attendant l’adoption du statut particulier ; (ii) le reversement des enseignants auxiliaires dans le corps des fonctionnaires de l’enseignement conformément au statut général de la fonction publique ; (iii) la résolution définitive du problème de la CNSS, du dossier des normaliens ainsi que l’intégration des enseignants volontaires restants dans la fonction publique ; (iv) et enfin l’annulation des affectations punitives des représentants d’enseignants et des délégués syndicaux.
Pour la CDPA, le gouvernement aurait dû nous assurer enfin une année scolaire sereine en mettant à profit son report de la rentrée d’un mois pour régler les problèmes en instance. Comment deux mois seulement après cette rentrée scolaire qui a pris du retard sur le calendrier indicatif de l’UEMOA, le Togo se retrouve encore face à des problèmes ? Non ! Tout gouvernement responsable doit savoir que la jeunesse a toujours raison et, l’écouter est sage ; il est aussi censé connaître l’importance de l’éducation dans un processus de développement.
La CDPA demande en conséquence au gouvernement d’entamer sans délai des discussions pour solder durablement ces problèmes avant que le pire ne survienne. Il est de son devoir de trouver des solutions à cette crise qui perturbe chaque année scolaire et dévalorise de plus en plus notre système d’éducation, qui doit retrouver sa performance d’antan.
Fait à Lomé le 7 décembre 2016
Kafui Brigitte Adjamagbo Johnson
lomévi (www.togoactualite.com)