Colonel Bitala Madjoulba

L’assassinat du Lieutenant-Colonel Bitala Madjoulba le 4 mai dernier s’inscrit dans la longue liste des crimes d’Etat qui jalonnent le règne du clan militaro-fasciste qui tient notre cher pays sous son joug depuis 54 ans.

Aucune vie humaine n’étant par essence supérieure à une autre, on pourrait considérer que cet assassinat n’est qu’un autre de plus, dont la victime qui plus est, faisait partie d’une institution, l’armée, que les Togolais considèrent comme l’une des principales sources de leur malheur.
Pour autant, CODITOGO considère que l’assassinat barbare du Lieutenant-Colonel Bitala Madjoulba, en raison du statut de la victime dans la hiérarchie militaire, doit finir d’ouvrir leurs yeux à ceux qui pensent que certaines catégories de citoyens seraient à l’abri de l’arbitraire et de la violence dans le système RPT-UNIR. La vérité est que, nul n’est à l’abri de la violence dans une dictature. Seul l’État de droit dont la justice est la clef de voûte protège les citoyens de l’arbitraire et de la violence.

CODITOGO affirme qu’aucun démocrate sincère ne peut cautionner, ni par ses déclarations, ni par son silence ou son indifférence, l’exécution extrajudiciaire d’un citoyen togolais, quel qu’il soit.

Quelles qu’aient été sa vie et ses oeuvres, le Lieutenant-Colonel Bitala Madjoulba était avant tout un homme qui avait une famille et des gens qui l’aimaient. Cette famille et ses amis doivent éprouver aujourd’hui, la même tristesse, la même douleur et la même soif de justice que les proches de toutes les victimes de semblables assassinats dont le dernier en date est celui de Mohamed Agbende-Kpessou Hega, jeune laveur de voitures, abattu le 21 mai dernier.
CODITOGO compatit à la douleur des proches du Lieutenant-Colonel Bitala Madjoulba comme à celle des proches de toutes les autres victimes de ces lâches assassinats qui nous choquent et nous révoltent.

CODITOGO en appelle à l’armée togolaise, à ses officiers et à ses soldats, et les exhorte à prendre conscience, à travers l’assassinat barbare du Lieutenant-Colonel Bitala Madjoulba, du sort que Faure Gnassingbé et ses sbires réservent à ceux qui tombent dans leur disgrâce après les avoir aveuglément servis.

Il est temps, à la lumière de l’assassinat du Lieutenant-Colonel Bitala Madjoulba, que l’armée et les hommes qui la composent prennent conscience de l’abîme vers lequel les entraîne leur soumission aveugle à Faure Gnassingbé et à son clan criminel.

Si dans le coeur même de la sécurité togolaise, une main peut frapper quand elle veut, où elle veut, comme elle veut, sans qu’elle ne soit arrêtée et sanctionnée, plus personne, voire l’armée togolaise, n’est en sécurité au Togo!

Le peuple togolais veut son armée qui le protège et lui garantit sa sécurité pleine et entière. L’armée togolaise ne doit plus être celle de Faure Gnassingbé et de son clan. Il est temps que cette armée et les soldats qui la composent accomplissent la métamorphose tant attendue par tous pour devenir l’armée du peuple.

Un peuple n’abdique jamais !
Pour CODITOGO,

Raymond Ayivi

Coordinateur général.