Communiqué

 
Nous accusons Faure Essozimna GNASSINGBE de provocation délibérée contre la Marche pacifique du FRAC du 26 mars 2011 pour organiser de nouveaux massacres à Fréau Jardin !
 
Ce 26 mars 2011, alors que la Marche pacifique appelée par le FRAC tous les samedis depuis plus d’un an à Lomé arrivait à Fréau Jardin, une jeep militaire de la Garde présidentielle armée d’une mitrailleuse de calibre 12,7 (une très puissante arme de guerre) vint se mettre en travers de la voie empruntée par les manifestants qui, nullement intimidés parce que croyant qu’il s’agissait d’une méprise, la contournèrent pour poursuivre leur chemin.
 
Mais, contre toute attente, la Jeep fit des manœuvres, menaçant d’écraser nombre de manifestants, pour se mettre bien face au cortège sur lequel fut pointé le canon de la mitrailleuse avec une claire intention de tirer.
 
A peine passé l’effet de surprise de cette intrusion intempestive qu’on entendit les sirènes des motos du cortège présidentiel qui, peu après, passa à vive allure, venant du Monument aux morts, avant de tourner au carrefour de Fréau Jardin pour prendre l’Avenue de la libération vers la Fontaine lumineuse. Au milieu du cortège, trônait Faure Essozimna GNASSINGBE lui-même, à l’intérieur de la voiture Mercedès-Maybach présidentielle qui coûta un milliard de francs CFA au peuple togolais.
 
Il faut être clair : Nous accusons Faure Essozimna GNASSINGBE d’avoir délibérément prémédité cette provocation pour pousser à la colère les manifestants afin de les inciter à lapider le cortège présidentiel dont les forces de sécurité n’auraient alors pas hésité à tirer pour massacrer de pauvres citoyens innocents dans une nouvelle tragédie qui ne fut évitée de justesse que par l’effet de surprise avec lequel survint ce cynique montage qui prit tout le monde de court !
 
Il y aurait alors eu le même carnage que celui du 25 janvier 1993 où militaires déguisés en policiers et miliciens aux ordres d’Eyadéma massacrèrent, au même endroit, plus d’une centaine de citoyens manifestant pacifiquement à l’appel du COD II, à l’occasion de la venue des ministres français Marcel DEBARGE et allemand Helmut SCHAEFFER.
 
— A qui peut-on faire croire en effet que, face à si grossière provocation, les manifestants n’auraient pas réagi alors qu’on compte parmi eux nombre de jeunes sauvagement réprimés par la soldatesque du régime RPT deux jours auparavant, le jeudi 24 mars 2011, au quartier Bè, point de départ de la marche pacifique contre le projet de loi liberticide de Pascal BODJONA ?
 
— A qui peut-on faire croire que Faure Essozimna GNASSINGBE ignorait que la marche pacifique du FRAC empruntait cet itinéraire alors qu’elle a été régulièrement et officiellement notifiée aux autorités togolaises conformément à la réglementation en vigueur, comme celles qui ont été organisées tous les samedis depuis plus d’un an sur le même parcours pour dénoncer le maintien au pouvoir de Faure GNASSINGBE par le coup d’Etat électoral contre l’élection présidentielle du 4 mars 2010 ?
 
— A qui peut-on faire croire que le régime RPT aux abois n’aurait pas cherché une occasion d’interdire de façon définitive les marches pacifiques appelées par le FRAC tous les samedis, avec le soutien du Parti des travailleurs, en ce moment même où il est confronté à une levée de boucliers et à une mobilisation générale contre le projet de loi liberticide de Pascal BODJONA contre « la liberté de réunion et de manifestation sur la voie publique » et interdit les marches des jeudis et vendredis ?
 
— A qui peut-on faire croire qu’en préméditant le scénario de ce qui aurait été un nouveau bain de sang, un nouveau génocide après celui d’avril 2005, Faure Essozimna GNASSINGBE ne cherchait pas, cyniquement, à mettre un terme aux marches pacifiques du samedi qui démasquent mieux que tout son régime aux yeux de l’opinion internationale, en infligeant au peuple togolais les mêmes état de choc et psychose que ceux qui poussèrent plus de 600 000 Togolais à prendre le chemin de l’exode vers les pays voisins du Bénin et du Ghana et vers les villes et localités de l’intérieur de notre pays en 1993 ?
 
C’est pourquoi le Parti des travailleurs appelle le peuple togolais et ses organisations à condamner et à dénoncer vigoureusement avec lui l’odieuse et cynique provocation délibérément préméditée par Faure Essozimna GNASSINGBE qui, ne revenant pas du travail ce jour non ouvrable du samedi 26 mars 2011, avait fait pré positionner d’imposantes forces de répression dans les quartiers alentours pour rééditer, à l’évidence, la chasse à l’homme et les massacres du 25 janvier 1993.
 
Le Parti des travailleurs tient à rappeler que cette date du 26 mars 2011 où Faure Essozimna GNASSINGBE a prémédité et exécuté sa cynique provocation marque le mois qui le sépare de l’ultimatum qui lui a été signifié qu’il dégage du pouvoir au plus tard le 26 avril 2011 à 23H 59, après la proclamation solennelle de sa destitution le 26 février dernier.
 
Lomé, le 26 mars 2011, 20H
 
Pour le Parti des travailleurs,
 
Le Secrétaire chargé de la coordination