Coup d’Etat de 2005, exclusion des députés ANC, falsification du rapport de la CNDH…
 
Lorsqu’à la suite de ses démêlées avec la Justice pour détournement des œuvres du peintre Victor Vassarely en France, il a pris ses jambes à son cou pour trouver asile au Togo, les Togolais pensaient sans doute accueillir une tête bien faite et bien pleine, un Harry Poter du Droit – il est Professeur – qui devrait mettre son intellect au service de la construction de la démocratie dans son pays d’adoption. Mais au finish, le monsieur n’aura été qu’un sac rempli de merde. De tout son séjour sur la Terre de nos Aïeux, il n’aura mis ses compétences qu’au service du mal, ne s’illustrant que dans la conception des basses besognes. Lui, c’est Charles Debbasch, ce Français wanted dans son pays et fait roi au Togo.
 
Coup d’Etat constitutionnel de 2005
 
Très peu de Togolais savaient avant le 5 février 2005 qu’il y avait dans nos murs un Français chassé de son pays, tel un rat qui pue la peste, pour détournement des œuvres d’autrui. Mais c’est à cette date qu’il s’annoncera, en mettant ses compétences au service de la dynastie Gnassingbé. Toutes les sources concordent vers lui comme le maître à penser, l’inventeur du scénario d’alors qui permit à Faure Gnassingbé de redevenir député, d’être élu président de l’Assemblée nationale puis président par intérim du Togo. Tout cela en une seule nuit.
 
Hors du pays à l’annonce du décès d’Eyadema, le pouvoir organisa précipitamment le retour de Charles Debbasch. Il était du même vol que le dauphin constitutionnel, Fambaré Natchaba, celui-là même qui devait assurer l’intérim et organiser les élections dans les soixante (60) jours constitutionnels. Mais ce dernier a été bloqué au Bénin, certainement sur requête du Conseiller spécial, pour ainsi permettre d’exécuter en toute quiétude le plan concocté. Et en un tour de bras, Faure Gnassingbé fut installé sur le fauteuil. L’argument était tout trouvé pour justifier ce passe-passe juridique : faire vite et éviter que des envies ne naissent pour le pouvoir. Mais la suite, tout le monde la connaît. Obligé de se retirer sous le coup des pressions nationales et internationales, le plus instruit des rejetons Eyadema qui a pris goût à la chose, y reviendra, en marchant sur le crâne et dans le sang d’un millier de ses compatriotes. Il n’y aurait pas un certain Charles Debbasch au Togo à l’époque pour proposer le scénario à scandale que la succession se serait peut-être faite sans anicroche selon les dispositions de l’article 65 de la Constitution : « En cas de vacance de la présidence de la République par décès, démission ou empêchement définitif, la fonction présidentielle est exercée provisoirement par le Président de l’Assemblée nationale. La vacance est constatée par la Cour Constitutionnelle saisie par le gouvernement. Le gouvernement convoque le corps électoral dans les soixante (60) jours de l’ouverture de la vacance pour l’élection d’un nouveau président de la République ». Tout comme au Ghana tout dernièrement.
 
Exclusion des députés ANC de l’Assemblée nationale
 
« Chaque député est le représentant de la Nation tout entière. Tout mandat impératif est nul », lit-on à l’article 52 de la Constitution. Mais depuis novembre 2010, les députés sont devenus des représentants des partis politiques, ou plutôt des obligés de leur président et doivent lui être dévoués pour la vie. Pour s’être retrouvés en rupture de banc avec Son Excellentissime Gilchrist Olympio, devenu entre-temps collaborateur premier de Faure Gnassingbé, neuf (09) élus du peuple (sic) se réclamant de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) furent exclus de l’Assemblée nationale. Un cas de jurisprudence dans le monde. Et pour y arriver, il a été brandi de pseudo lettres d’engagement de fidélité à leur parti d’origine. Les protestations des concernés n’y ont rien pu. Le président de l’Assemblée nationale Abass Bonfoh, de même que la Cour constitutionnelle ont été instrumentalisés, et le tour fut joué. A l’invention de ce scénario de la honte, toujours le génie des basses besognes, le seul et unique Charles Debbasch. Même avec les décisions de l’Union interparlementaire et de la Cour de justice de la Cédéao, les exclus n’ont pas encore retrouvé leur place au Parlement.
 
La falsification du rapport de la CNDH
 
On le savait naturellement très dévoué à la cause du mal. Mais dans le cas du tripatouillage du rapport Koffi Kounté, même si son nom a été cité parmi les auteurs, très peu de Togolais le voyaient jouer les premiers rôles. On voyait beaucoup plus à la conception le « magicien du Droit », le très bizarre Garde des Sceaux, ministre de la Justice (sic), Me Tchitchao Tchalim, et aux manœuvres pour faire accepter le faux, les deux tortionnaires en chef, Yotroféï Massina et Atcha Titikpina. Mais les révélations faites par Yves Hardy dans la Chronique de juin 2012 d’Amnesty International sur la base des confidences de l’ex-président de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh), celui-là même qui avait conduit les enquêtes, nous ont permis de nous faire une autre religion. A la conception, était encore Charles Debbasch.
 
Le 25 janvier 2012, Koffi Kounté remet le rapport à Faure Gnassingbé qui en avait demandé la primeur. Mais une semaine après, il se fait appeler par Charles Debbasch. « À sa lecture, j’ai eu le sentiment que certains rédacteurs en voulaient au chef de l’État », lui a craché à la figure l’inénarrable Conseiller de Faure Gnassingbé, qui ajoute : «…Voici le rapport révisé », tendant à son interlocuteur une clé USB. Le périphérique qui contenait justement la version tronquée. Le «Leader nouveau» même confirmera ce rôle de concepteur, lorsqu’il dit à Koffi Kounté qui croyait trouver en lui un soutien : « Je te demande d’adopter le rapport tel que modifié par le conseiller Debbasch».
 
Intelligent, ingénieux, sain d’esprit…l’image qui suit le Blanc dans nos sociétés africaines est fort reluisante. Mais les actes posés dans notre pays par le Français Charles Debbasch participent à démythifier l’homme Blanc. A deux pas de la tombe, il est loisible de voir beaucoup d’âmes sensées essayer de faire du bien afin de bénéficier de la grâce divine et s’éviter la géhenne. Mais ce n’est pas le cas de Charles Debbasch. Au lieu de mettre son génie de Professeur de Droit au service de la bonne cause, particulièrement de la construction de la démocratie dans notre pays, l’homme se plaît plutôt dans la conception des basses besognes politiques. Participant ainsi à détruire le peu d’acquis démocratiques et à renforcer la dictature Faure Gnassingbé. L’homme se révèle finalement comme une gangrène pour le Togo dont il urge de se défaire.
 
Tino Kossi
 
liberte-togo
 

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