Romain-Tagba

©   togoactualite |  Le directeur général de Togotélécom, M. Sam Bikasam a été débarqué de la tête de cette société de télécommunication. L’information est tombée hier dans la matinée. Il est remplacé par l’actuel directeur de cabinet au ministère des postes et de l’économie numérique, Romain Tagba, précédemment directeur adjoint de la société.

 

Nommé à la tête de cette société fleuron de l’économie nationale et qui figure parmi les 500 entreprises du continent, il y a huit ans, Sam Bikasam, n’a rien fait pour démocratiser la communication au Togo. La communication téléphonique et encore plus l’accès internet demeurent un leurre dans plusieurs villes du pays alors que la société brasse des milliards de F CFA.

 

La fibre optique promise et inaugurée tambour battant se révèle comme un marché de dupe. Malgré cette inauguration en fanfare, les abonnés de ce réseau, ont toutes les peines du monde pour se connecter, à cette heure où la communication devient plus qu’une nécessité.
Il est inimaginable que dans ce lopin de terre de 56 600km², des localités soient coupées du monde faute d’avoir accès à l’internet ou au téléphone.

 

Alors que le développement du réseau n’est pas la priorité de la société sous la direction de Sam Bikasam, il trouve le vilain plaisir de financier la campagne électorale du parti au pouvoir. Des gadgets, tee-shirt, des voitures et autres sont mis gracieusement à la disposition du parti au pouvoir à chaque échéance électorale. Pire des projets de société des élus du parti UNIR sont pompeusement financés par cette société et les députés se prévalent de ce financement comme leur initiative.Quant à la ministre de tutelle, Mme Cina Lawson, elle a droit à plusieurs avantages de la part de cette société.

 

Mais la plus grosse magouille de cette société est certainement le financement du ministère de développement à la base de Mme Dogbé Tomegah Victoire, un ministère devenu l’aile propagandiste du parti au pouvoir et de son chef. Pour cacher les détournements de fonds dont il est souvent accusé à la tête de Togotélécom, Mme Sam Bikasam, consent à verser une partie chiffrée des bénéfices de la société qui se chiffre à des milliards à ce ministère alors que le Togo figure toujours parmi les pays de la sous région où la communication demeure encore un très chère. Mais le hic est qu’on ne voit pas les fruits d’un tel investissement en faveur de ce ministère. Mais cet investissement pose un problème d’éthique. Comment une société qui est censée appuyer le gouvernement dans l’élaboration du budget, le fait très peu, mais qu’au même moment finance un ministère qui par ailleurs a une ligne budgétaire.

 

Au moment où M. Sam Bikasam dilapidait les fonds dans des projets bidon, le personnel, le plus souvent recruté dans le cercle immédiat, est laissé pour compte. Ceux-ci se sont plaints de mauvais traitements. Leurs mécontentements qui couvaient dans la boîte depuis plusieurs années ont fini par franchir les portes quand le personnel a menacé de recourir à une grève pour que leurs revendications ne soient en partie satisfaites. Des menaces qui avaient surpris le commun des Togolais qui ne pensaient pas que le personnel de cette société puissent vivre cette misère vue la dilapidation dont fait montre son directeur. Finalement, la situation serait en train de revenir à la normale.
Notons Sam Bikasam n’est pas à sa première traversé du désert. Il avait été déjà privé de signature dans le courant de l’année 2011 pour plusieurs mois avant que la signature ne lui de nouveau rétrocédée.

 

Nous pensons qu’avec ce changement à la tête de Togotélécom, le gouvernement veut mettre un frein à la direction à vie à la tête de nos sociétés étatiques, si tel est le cas, nous ne pouvons que le féliciter et nous lui recommandons de voir le cas de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Cette société depuis plus de deux décennies est dans la main du tout puissant Koffi Walla.

 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

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