Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba lors de sa première intervention à la télévision burkinabè le 27 janvier 2022. © Autre presse par DR

“Le gouvernement du Burkina Faso ne subit qu’un seul délai, celui de bien faire les choses, celui d’agencer son action avec les réalités du terrain, en toute objectivité, avec la plus grande prudence et le plus grand réalisme possible”.

Voilà comment en des termes très simples mais empreints de fermeté et de rigueur, les autorités burkinabé, par la voix de leur porte-parole, ont répondu aux injonctions des dirigeants de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest, exigeant, encore une fois très maladroitement, la libération au plus tard le 31 mars passé du président Kaboré, et la présentation, le 25 avril prochain, d’un calendrier électoral détaillé.

A force donc de trop se bomber le torse et d’aller toujours par des méthodes fortes, la voix de cette Communauté ne porte plus nulle part.Alors que selon les propos tenus jeudi par Abdoulaye Diop, le ministre malien des affaires, cette même CEDEAO aurait eu la maladresse de marcher sur la décision de la cour de justice de l’UEMOA, ordonnant le sursis à exécution des sanctions contre le Mali, la même Communauté poursuit sa fuite en avant avec des soi-disant ordres à l’endroit des États souverains.

Qui pour rappeler aux dirigeants de cette CEDEAO que l’efficacité d’un leadership tient toujours de l’exemple que le leader est à même, par ses propres qualités et sa discipline, de donner à ses dirigés, en tout, que le dirigeant qui veut atteindre des résultats, doit toujours mener les hommes par l’exemple ?

Dès l’instant où, malheureusement, ces dirigeants ont manqué d’inspiration et d’humilité qui leur auraient permis de respecter le principe de la séparation des pouvoirs dans une démocratie, au point de rechigner à exécuter la décision d’une justice communautaire, ils donnent la triste preuve qu’ils sont tous, ou presque, d’impénitents dictateurs dont les actions et les méthodes sont aux antipodes des pratiques démocratiques.Une fois que cette évidence est établie, de quelle démocratie ou de quels principes démocratiques sont-ils fondés à parler encore à chacun de leur sommet?

A l’allure où vont les choses, l’on ne se tromperait pas à soutenir que cette supposée Communauté est au bord de l’implosion, surtout que des voix dissonantes, comme celle du Togo par exemple, ont commencé à se faire entendre ouvertement, demandant formellement l’exécution de la décision de la cour de justice de l’UEMOA concernant la suspension des sanctions contre le Mali.

Quelle est vraiment ce leadership de la CEDEAO qui manque autant d’empathie vis-à-vis de l’être humain lui-même, et qui, par tous les moyens, y compris les plus inhumains et les plus arrogants, tient à étouffer des peuples entiers ?L’Afrique est vraiment malade de ses hommes politiques. Le professeur Robert Doussey a eu raison d’en faire un livre en bonne et due forme.

Luc Abaki

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