Préfecture de Doufelgou | Google Map
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L’imposition d’un chef de village ou chef de canton, parce qu’il est d’un bord politique ou proche des cadres d’un parti politique, violant les lois régissant la désignation d’un chef traditionnel du pays, est un phénomène répandu au Togo. Ces forfaitures sont dénoncées par les populations mais la pratique continue de plus belle.

En cette période de crise sanitaire liée à la Covid-19, des individus se réclamant proches du parti au pouvoir, veulent semer de la zizanie dans la population de Tchoré leur imposant un chef canton, Atcham Megou, avec le concours d’une légion de corps habillés. Certaines mains invisibles tireraient les ficelles pour faire avaliser cette mascarade d’intronisation du chef du canton de Tchoré.

L’article 10 de la loi N° 2007-002 du 8 janvier 2007, relative à la chefferie traditionnelle et au statut des chefs traditionnels au Togo dispose: « la désignation et l’intronisation du chef traditionnel obéissent aux us et coutumes de la localité. La désignation se fait par voie de succession héréditaire ou par voie de consultation populaire ».

Cependant, force est de constater que Atcham Mégou et ses soutiens ne semblent guère accorder une importance à la législation en vigueur au Togo. Le chef de canton n’aurait obéi à aucune des deux conditions édictées par l’article sus-énoncé. « Il a usurpé la chefferie, avec la bénédiction de certains hauts cadres du parti UNIR », s’indigne un habitant.

Selon les témoignages de certains habitants de la localité, la population de Tchoré dans son ensemble, a destitué Atcham depuis le 15 mai 2019 pour ses agissements qui ne favorisent pas l’évolution et le développement de la localité. Il s’est auto-proclamé chef canton, ce qui n’est pas accepté par la population qui l’a destitué et choisi une régente qui assure bien son rôle. « Il y a un an qu’Atcham n’est plus chef du canton de Tchoré. Il ne réside plus dans le canton de Tchoré. Toutes les forces vives du canton ne veulent plus sentir Atcham à Tchoré », confie une source.

Pour preuve, les femmes du canton de Tchoré ont adressé une lettre au Ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des collectivités locales, Payadowa Boukpessi Le 6 aout 2019, lettre dans laquelle elles dénoncent les malversations et autres dégâts causés par le sieur Atcham Mégou Alida Yakita Raphaël.

Il est mentionné dans le courrier que le sieur Atcham a une mainmise sur la chefferie du canton de Tchoré depuis les années 78-79 où il avait détrôné le chef du village Assoro Takdjo, détenteur d’une décision signée en 1964 et a placé Tchere Dogo qui a fait vingt-sept (27) ans de régence. Après sa retraite en 2004, il va de nouveau détrôner celui-ci sous prétexte que le gouvernement aurait recommandé que les illettrés ne postulent pas à la chefferie traditionnelle. « Et depuis que lui-même s’est emparé la chefferie par fraude, par mensonge et par malice, ce fut le début du calvaire des fils et filles de Tchoré », relève la note.

Il est accusé d’envoyer arbitrairement des gens en prison et d’autres griefs comme l’accaparement des terres, la délation ou encore le blasphème de la terre du canton où il y aurait un bœuf vivant ainsi qu’une statuette humaine, etc.

Selon les informations, le départ du « chef canton à problèmes » de la localité l’année dernière a été un énorme soulagement pour les populations. « Nous n’accepterons pas le retour de Atcahm à Tchorè. Nous mettons en gardons ceux qui veulent nous l’imposer de nouveau comme chef canton. Ils seront tenus responsables de ce qui adviendrait », prévient un jeune.

Les habitants lancent un appel aux autorités locales et au chef de l’Etat à faire diligence pour une solution à la situation.

source : S.A / Liberté Togo

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