Des réserves administratives continuent d’être morcelées et vendues dans le canton de Baguida plus précisément dans le village de Dévégo, une localité située à environ 18 kilomètres au Sud-est de la capitale Lomé. Des espaces destinés à l’utilité publique, ont été morcelés, occupés de façon illicite par certains individus animés de mauvaise foi. Cette situation tend à faire disparaitre totalement le village de Dévégo qui fut l’un des premiers quartiers de ce canton de l’époque coloniale.

Après un petit soulèvement des riverains du quartier Olibokopé- Dévégo suite à l’ extraction du sable sur un nouveau site, nous sommes allés rencontrer le premier responsable du site en la personne de M. Tidjani qui a déclaré qu’il ne s’est pas levé de son propre gré pour mener des activités de dragage, qu’il a eu l’autorisation de la mairie de Golfe 6 et du chef quartier Fofo. Il a déclaré avoir le permis de la société Samaria, une société qui est officiellement reconnue par l’Etat togolais en matière de dragage depuis bientôt cinq (05) ans sur le Zio plus précisément à Dévégo et au niveau du pont menant vers le village. « Je travaille depuis avec Samaria et c’est un nouveau site que je dirige.

Nous sommes ici il y a de cela quelques semaines et tout va bien avec les habitants de cette zone » a faitsavoir M. Tidjani avant d’ajouter que « cette zone est une réserve de l’Etat nous a confié. La mairie est informée et elle vient tous les jours percevoir les taxes sur chaque voyage de camion ». Contacté, le chef du village de Dévégo, TogbuiGagban, a exprimé son étonnement d’apprendre que le dragage continue sur les lieux. Il nous a fait savoir qu’il était en visite chez un de ses enfants près du site quand il a appris la nouvelle. Il s’est ensuite précipité pour voir ce qui est en train d’être fait. À son arrivée, il dit avoir demandé d’après le responsable qui n’était pas sur les lieux. « Je me suis rendu sur les lieux mais malheureusement, je n’ai pas vu le responsable et j’ai intimé l’ordre aux employés de cesser les travaux puis j’étais rentré chez moi. Je suis étonnéque vous venez encore me parler de ce site » a renchéri le chef Gagban avant d’ajouter que « le responsable est venu me voir grâce à un de mes notables qui est pressenti chef de Olibokopé. Pendant notre discussion, j’ai demandé au responsable de cesser les travaux sans aucun commentaire ». Et de poursuivre, « journaliste, allez dire que c’est un site fictif, un site qui n’a aucune autorisation, car je ne suis pas du genre à mettre du doigt dans les yeux de mes populations ». La descente à la mairie Les investigations menées à la mairie, nous a permis de constater qu’elle n’est pas associée à cette activité selon le responsable du service technique de Golfe 6, Essi qui nous a informé que la mairie n’est pas associée mais que le régisseur a déclaré avoir eu vent de ce site et que les efforts se feront pour que cessent les travaux de dragage sur ce troisième site.

Par ailleurs, la société Samaria devrait chaque deux ans, selon les clauses, faire une réalisation communautaire d’une valeur de 5 millions à la population, mais rien n’a été fait à part le bâtiment scolaireconstruit par cette société jusqu’ à ce jour. La vente des réserves administratives Selon Togbui Charles Kokouvi KOUNAKE AKLOBESSIEDOH, reconnu comme chef quartier Aklobessikopé à Dévégo dans le canton de Baguida (commune Golfe 6), par ses pairs le 10 juin dernier, certains individus mal intentionnés se livrent à cœur joie à la vente des réserves administratives. « Même la construction du bâtiment scolaire par la société Samaria a été un véritable parcours de combattant », a-t-il souligné. Parlant des problèmes qui minent cette localité, il a déclaré avoir mené des actions d’envergure afin que ces individus ne finissent pas, par détruire complètement cette localité. L’on peut se demander comment se font ses ventes de réserves. Comme réponse à cette préoccupation, TogbuiAklobessi a souligné que ces derniers détiennent defausses rétrocessions qui leur facilitent la tâche. Toute les tentatives menées par le pressenti AKLOBESSI, se sont vouées à l’échec. Pire, un complot serait ourdi contre de ce dernier pour la simple raison d’avoir refusé l’exploitation illégale de ces réserves et de leur vente. Ces détracteurs essaient au tant que faire se peut, de bloquer l’arrêté qui fera de lui, un chef officiel. De toute évidence, les domaines publics ou les réserves administratives ne sont pas à vendre ni à morceler. Et la loi punit naturellement ceux qui s’adonnent à cette activité illégale. Il est donc nécessaire au regard de tout ce qui précède, que le gouvernement et la mairie volent au secours de ces populations en vue de pérenniser la paix sociale. Le préfet du Golfe doit agir pour arrêter l’hémorragie.

 Théophile-Gautier

Source :L’ENGAGEMENT – N° 030 du 16 Juillet 2020

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