Si vous avez la témérité de pécher, mesurez auparavant les forces que vous aurez pour supporter le feu de l’enfer et les châtiments de Dieu »(Locman le sage)
 
Un collègue disait il y a quelques semaines, lorsque les militaires burkinabé menaient  la vie dure à l ’assassin de Thomas Sankara avec leurs intermittentes mutineries et surtout après  l ’entrée dans la danse de sa garde présidentielle, ce qui suit : «Tous ces chefs d’Etat qui ont été méchants envers le peuple togolais et qui n’ont pas aidé le Togo à devenir un pays normal après la mort d’Eyadèma, mais l’ont enfoncé davantage dans les problèmes et la crise sociopolitique, vont payer tous ! ». Lorsqu’on observe ce qui s ’est passé avec certains chefs d’Etat ces cinq dernières années, on est tenté de lui donner raison.
 
En effet, ils étaient quatre chefs d ’Etat à se sentir directement concernés par le cas togolais, lorsque Eyadèma décédait et que son fils Faure lui succédait en violation de la constitution. Il s ’agirait de Mamadou Tandja en tant que président en exercice de la CEDEAO, Olusegun Obasanjo, en tant que président en exercice de l ’UA, Blaise Compaoré, l ’homme de main de la France qui deviendra le « super » médiateur de la sous région et prendra les Togolais pour des « cons » en osant être le tout premier à féliciter Faure, sans attendre la confirmation des résultats de la présidentielle, malgré son statut de médiateur, et enfin le président Abdoulaye Wade, doyen d ’âge des chefs d ’Etat ouest africains.
 
Si de ces quatre personnalités, deux au moins avaient eu à adopter une position très tranchée tout au début avant de fléchir par la suite pour des raisons qu’ils sont les seuls à connaître, du début jusqu’à la fin, l ’ex-chef d ’Etat nigérien, Tandja, était le seul à afficher une rudesse et une rigidité soutenues contre l ’Opposition et les démocrates togolais. Il fut sans concession et se fera particulièrement remarquer lorsque, sentant le danger venir, le ministre  Boko, face au refus de ses amis du RPT de faire marche arrière pour se donner le temps nécessaire d ’organiser de bonnes élections, donna sa démission pour ne pas avoir la mort de ses concitoyens sur la conscience, il le traita d ’irresponsable. Pourtant, même le premier idiot n ’hésiterait pas à désigner le vrai irresponsable dans tout ça.
 
Le président Tandja sera tenté de mettre à mal la démocratie au Niger à la manière de tous les Etats voyous de ces dernières années sur le continent. La suite, on la connaît. Arrêté, il sera emprisonné pendant toute la transition. Quant au président Obasanjo, qui bien avant Tandja aura tenté la même aventure que lui, connaîtra la même infortune. Tout comme Tandja , il ne réussira pas à se maintenir au pouvoir. Et ce fut le profil bas  qu’il quittera la présidence. Le troisième de ce singulier quatuor, Blaise Compaoré, accroché depuis 24 ans au fauteuil présidentiel est, depuis sa «brillante » réélection en novembre 2010, entré dans une véritable zone de turbulence et confronté à des mutineries à répétition qui constituent pour lui un véritable casse-tête.
 
En dépit de tous les efforts auxquels Compaoré s ’est livré depuis environ deux mois, il n ’arrive pas à retrouver le sommeil. Même pendant son bref séjour togolais cette semaine, ses militaires se sont encore signalés et 24 heures après son retour au pays, c ’est au tour des militaires de Bobo-Dioulasso de se mutiner. Nombreux sont les Togolais qui ont constaté lors du sommet de l ’UEMOA, jusqu ’à quel point l ’homme a dépéri. Le « Beau Blaise », assailli de tous côtés par ses militaires, policiers, élèves, étudiants, professeurs et autres, semble ne plus retrouver le sommeil, même avec un score de 83%.
 
Le dernier du quatuor, le vieux et peu sage Abdoulaye Wade est pour le moment en train de se torturer inutilement « jetant son visage par terre », au lieu de choisir de partir la tête haute après deux mandats à la tête du Sénégal. Ce qui est curieux, c ’est que toutes ces personnes qui se sont agitées après la mort d ’Eyadèma, semblent frappées de deux malédictions : l ’option de se fixer au pouvoir et un cuisant échec. Le sort de Compaoré semble déjà scellé ; il doit en être conscient. Abdoulaye Wade n’en fera pas exception.
 
Alain SIMOUBA
 
source: liberté hebdo togo

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