faure_misere


« Le bonheur réside en nous » (John B. Sheerin)
 
Les Togolais doivent-ils espérer mieux pour cette nouvelle année de la part de leurs gouvernants? Apparemment 2016 commence sous un mauvais pied. On n’en veut pour preuve que le discours plat, creux et oiseux à eux servi par Faure Gnassingbé.
 
Habituellement, c’est le 31 décembre que les chefs d’Etat adressent leur message à leurs gouvernés. La tradition a toujours été respectée depuis dix ans que Faure Gnassingbé a usurpé le pouvoir. Sauf cette année 2016 où il s’est accordé 48 heures supplémentaires pour finalement ne rien dire. Aucune proposition concrète n’a été faite. Pas d’annonce précise sur la tenue des élections locales ni sur les réformes politiques. Rien que de la démagogie. Tout ça pour ça ? Est-on tenté de se demander. C’est vraiment pathétique !
 
Faure Gnassingbé donne l’impression d’être usé par le pouvoir. Il est politiquement « ménopausé » au niveau des idées et des actions novatrices à mener pour insuffler une nouvelle dynamique à ce pays. Personne malheureusement ne l’a obligé à s’accrocher au pouvoir. S’il n’est pas à même de gouverner le Togo, il peut toujours prendre la porte de sortie. Le Togo, l’or de l’humanité, regorge de compétences pour l’inscrire dans le concert des nations démocratiques et civilisées.
 
Finalement, c’est sur l’enquête QUIBB 2015 réalisée par l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) qu’il s’est accroché comme une bouée de sauvetage. «Les récents indicateurs sociaux incitent à cet égard à l’optimisme et la confiance quant aux perspectives de consolidation de l’économie togolaise et d’amélioration durable des conditions de vie de la population. Les derniers chiffres issus des enquêtes spécialisées dites « QUIBB 2015 » sont éloquents. Ils montrent une réduction sensible de la pauvreté et du chômage, ainsi qu’une amélioration nette de l’accès aux services sociaux de base, notamment l’éducation, l’électricité et l’eau potable », a déclaré Faure Gnassingbé.
 
En effet, pour l’essentiel du document qui étale des piles de pourcentages, il y aurait de fortes tendances d’amélioration des conditions de vie des populations. Le rapport note que le taux de chômage a connu une baisse, de même que la pauvreté. On se demande si c’est du même Togo où nous vivons, où les populations portent en bandoulière la pauvreté et la misère au quotidien qu’on parle dans le rapport ou d’un autre pays. La réalité sur le terrain ne cadre pas du tout avec les chiffres livresques. D’ailleurs il ne suffit pas d’aligner des statistiques pour faire croire que les Togolais mangent à leur faim ou qu’ils sont heureux. Le dernier rapport du Fonds monétaire international (FMI) en dit long, le Togo est le 10è pays le plus pauvre au monde avec un PIB de 578,1 dollars par habitant.
 
En dix ans de jouissance du pouvoir, Faure Gnassingbé n’a fabriqué que 9000 volontaires pendant que sous d’autres cieux des centaines de milliers d’emplois sont créés. Sont-ce ces volontaires qui ont réduit le taux de chômage ?
 
De plus, Faure Gnassingbé doit savoir qu’il existe deux Togo ; un Togo entièrement à part où la minorité qui a fait main basse sur les richesses du pays, mange à satiété et mène un train de vie sultanesque, et un Togo à part entière où l’écrasante majorité de la population doit se contenter du bouillon d’eau chaude. C’est ça qui est la vérité, comme le disent les Ivoiriens. Et pour reprendre le dicton cité par notre compatriote et confrère Jean-Baptiste Placca, « une seule panse repue ne peut suffire pour conclure qu’un peuple est heureux, et le pays, très beau ».
 
Source : [04/01/2015] Médard Amétépé, Liberté N°2102 / 27avril.com
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here