Ce jour vendredi 06 avril 2012 marque le premier anniversaire du deuxième mandat du docteur Boni yayi en tant que président de la République. Cela fait donc exactement un an que depuis l’assemblée nationale, à l’occasion de son investiture, le président Boni yayi exposait aux béninois son plan d’actions pour, a-t-il dit, refonder le Bénin. Un an après, qu’en est-il ?
 
Réélu pour son second et dernier mandat de cinq ans, le président Boni Yayi vient de boucler une première. Une année qui aura été marquée non seulement par des actions de développement salutaires pour notre république mais aussi et surtout par des crises socioéconomiques qui, de toute évidence, auront ralenti l’allure de l’équipe gouvernementale.
 
Placé sous le signe de la refondation (passage transitoire facilitant l’aboutissement au changement selon le premier ministre Koupaki), le second mandat de Boni Yayi a, en effet, débuté par une panoplie de réformes initiées dans plusieurs domaines. Toutes réformes gênant, le régime Yayi II se verra très tôt confronté à d’énormes difficultés. Le plus grand dossier qui jusque là alimente encore l’actualité nationale reste le PVI, programme de vérification des importations qui dans sa mise en œuvre a embrasé plusieurs autres secteurs. Transitaires, importateurs et autres acteurs du port de Cotonou sans plus compter la douane se sont donc adonné à des mouvements et soulèvements de tout genre pour préserver leurs intérêts. Naquit donc une crise avec pour corolaire plusieurs semaines de grève à la douane béninoise. Il eut fallu le vote au parlement d’une loi supprimant le droit de grève aux militaires et paramilitaires pour l’estomper.
 
Pendant donc que les déballages continuaient sur la réforme PVI, ce sont les hommes en toge et plus précisément les magistrats qui sont entrés en grève à la suite d’une déclaration de leur ministre de tutelle à l’occasion de la journée de lutte contre la corruption. Cette paralysie qui a duré plus d’un mois obligera le chef de l’Etat qui donna instruction à son ministre de présenter ses excuses publiques aux magistrats taxés d’être corrompus. Comme pour lui rendre le pays ingouvernable, Boni Yayi se verra ensuite au dos les enseignants du secondaire, du primaire et de la maternelle sous l’égide d’un front syndical réclamant la revalorisation de leur indice salarial. Insensible à toutes les sensibilisations et négociations les appelant à la reprise, les enseignants ont tenu pendant près de deux mois l’école béninoise sous la menace d’une année blanche. Même si la question n’est pas toujours vidée tout comme celui du PVI contrairement au cas de la douane, les activités pédagogiques ont quand même repris depuis deux semaines déjà. Sur le plan politique, l’installation des commissions parlementaires, le boycott des sessions parlementaires par l’opposition et l’élection du bureau de l’Assemblée nationale ont été les principaux points d’achoppement. Faudra t-il noter à ce niveau qu’avec sa majorité absolue au parlement, Boni Yayi ne s’est pas fait grand souci avec ses disparités politiques. La campagne cotonnière 2012-2013 constitue la dernière crise en date et elle demeure parce que hypothéquant la campagne 2012-2013.
 
Toutefois, il est a inscrire à l’actif du bilan de Boni Yayi pour le premier anniversaire de sa réélection plusieurs actions de développement qui méritent d’être encouragées. Sur le plan de la gouvernance, on peut noter la réduction par le chef de l’Etat du nombre de ses conseillers ; la cascade de limogeage observée à la tête des sociétés d’Etat et les réformes initiées à la CCIB. Au plan économique, Boni Yayi a plutôt affiché toute cette première année une rigueur budgétaire et un souci d’assainissement des finances du pays. Cela passe par les réformes au port, la réussite de la campagne cotonnière 2011-2012, la réorientation et les réformes au FNPEP, la régularisation des primes des travailleurs et autres. La diplomatie béninoise s’est vue également marquée par la brillante élection de Boni Yayi à la tête de l’union africaine qui désormais est beaucoup plus visible au sein de la Cedeao et dans tout le continent. Boni Yayi par le lancement du Ramu et la construction de plusieurs infrastructures dont le chantier de construction de la tour administrative est la plus importante contente bien les Béninois.
 
Par ailleurs, le régime Yayi II s’immisce aujourd’hui dans une réforme constitutionnelle qui ne reçoit pas forcément l’adhésion de tous les constituants de la république. Des observateurs pensent qu’il s’agit d’une pente très glissante que Boni Yayi devra abordée avec délicatesse. Dire donc que la révision de la constitution est inopportune et qu’il faille ranger le projet ne serait pas exagéré. Le concept de la refondation est jeune d’une seule année et son avenir dépend de la pertinence et de la justesse des actions qui l’édifieront.
 
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