col_yotrofei-massina


Le sujet est particulièrement sensible et mérite une attention particulière de la part des défenseurs des droits de l’homme mais aussi des leaders d’opinion au Togo. Les écoutes téléphoniques. C’est presqu’un secret de polichinelle.

Le pouvoir de Faure Gnassingbé a investi des milliards pour avoir du matériel sophistiqué lui permettant d’écouter systématiquement tous ceux qu’il redoute.
 
Le sujet mérite d’être abordé surtout que l’actualité s’y prête.
 
En effet, pour avoir fourni à la Libye de Mohamar Kadhafi, des équipements et matériels ayant permis à ce régime répressif de torpiller ses opposants, de les exécuter après les avoir torturé, la société française Amesys est sous le coup d’une plainte dûment formulée par la Fédérations Internationale des Droits de l’Homme.
 
La FIDH s’apprête donc à déposer plainte, avec constitution de partie civile, pour complicité de torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants contre cette société spécialisée dans l’interception électronique.
 
Selon la FIDH, cette société aurait vendu à Mouammar Kadhafi en 2007 des systèmes pour mettre sur écoute la population libyenne, et surtout traquer et éliminer l’opposition grâce à ce système d’interception des communications, appelé Eagle, associé à un autre logiciel qui aurait permis d’enregistrer, décoder, stocker et redistribuer les communications Internet, satellitaires ou téléphoniques qu’elles soient passées d’une cabine ou d’un portable.
 
Voilà qui soulève le débat sur l’illégalité même de ces pratiques combien mesquines, lâches et irresponsables.
 
Dans une République, seule la justice peut ordonner la mise sur écoute d’une personne dans le cadre d’une enquête judiciaire. A part la justice donc, aucun corps, aucun individu si puissant soit-il n’a le droit de mettre sur écoute une tierce personne quelle que soit la raison.
 
Mais alors que constatons-nous au Togo ? Une tradition quasi certaine des écoutes téléphoniques. Les agents de renseignements formés à cet effet sont réduits à cette mission tout à fait illégale.
 
Des équipements fournis à coup de milliards par les israéliens, sont allègrement utilisés par ces services pour causer tous les torts aux honnêtes citoyens.
 
Le plus curieux, c’est que ces derniers ne s’en cachent même pas et les exemples qui prouvent de toute évidence que beaucoup de togolais sont mis sur écoute sont légion.
 
Figurez-vous que dans le dossier Bodjona, le juge que Loïc le Floch-Prigent à surnommé « la voix de son maître » confie à un de ses collègues qu’il dispose des bandes sonores des échanges téléphoniques du sieur Pascal Bodjona. Ses bandes parlent de quoi ?
 
Le pantin de magistrat qui faisait à l’époque office de substitut du procureur n’est pas en mesure de le dire.
 
Récemment pour contraindre le président de la chambre judiciaire de la cour suprême à rendre un arrêt délirant dans le même dossier Bodjona, ce dernier a été, de toute évidence mis sur écoute, au point où tous ses échanges téléphoniques étaient systématiquement suivis et enregistrés par les services de renseignement.
 
Excédé, il se confiera à un de ses proches qu’il ne comprend plus l’acharnement dont il est l’objet. Même ses sms changeaient par moment de destinataires et ses conversations téléphoniques sont obsessionnellement obstruées.
 
Mais oui. Encore plus récent, un autre fait pour le moins marquant. Une hôtesse de la compagnie JET air au Ghana a été interceptée à la frontière d’Aflao non pas par la police ou la gendarmerie postée à la frontière, mais par les agents de renseignement qui ont systématiquement fouillé ses effets et ensuite sortir une enveloppe contenant un certificat de naissance appartenant au sieur Agba Bertin.
 
La dame a manifestement fait l’objet d’une traque à partir de ses échanges téléphoniques d’ordre professionnel puisqu’elle travaille dans la compagnie du sieur sus-cité.
 
Mais elle sera confiée au service du SRI, puis au juge d’instruction qui va arbitrairement l’inculper, du chef de complicité d’escroquerie. Depuis lors elle séjourne à la gendarmerie nationale, sans que personne ne crie gare.
 
C’est donc clair que bon nombre de togolais sont mis sur écoute, illégalement, arbitrairement et même injustement.
 
Dans le cas de la Libye, l’on parle d’un investissement de 6,5 milliards de fcfa pour disposer de ses équipements d’écoutes téléphoniques. Combien le Togo a-t-il mis chez les israéliens pour avoir ces équipements ?
 
En outre, il est bien établi que seuls les régimes réfractaires à la démocratie, aux droits de l’homme, à l’Etat de droit s’abonnent à ce genre de pratiques.
 
C’est alors clair que le régime de Faure Gnassingbé a décidé de se catégoriser pour de bon aux rangs de ses régimes aux méthodes empiriques.
 
Mais mesure-t-il les conséquences futures de ces pratiques ? Les tenants de ce pouvoir ont-ils conscience qu’un jour ou l’autre ils devront rendre des comptes à ce peuple pour tous les tors qu’ils lui ont causés ?
 
A l’analyse de toutes ces bassesses dont le pouvoir du fils d’Eyadema est coutumier, on peut bien comprendre sa tendance à s’accrocher indéfiniment à ce pouvoir, de peur sans doute, de se faire rattraper par les faits malsains dont il s’est rendu coupable.
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here