PARIS (Reuters) – Un demi-million d’Ivoiriens déplacés après les violences post-électorales sont empêchés de rentrer chez eux en raison du climat de peur qui continue à régner dans le pays, déclare Amnesty International.
 
L’organisation de défense des droits de l’homme publie jeudi un rapport qui pointe la responsabilité des forces de sécurité gouvernementales (FCRI) et d’une milice soutenue par l’État composée de Dozos (chasseurs traditionnels) dans ces violences ciblées contre certains groupes ethniques.
 
« Cette impasse qui empêche plus d’un demi-million de personnes de regagner leurs foyers ne peut plus être tolérée », déclare dans un communiqué Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest.
 
« Les autorités doivent mettre en place une chaîne de commandement bien établie et démanteler les milices qui, malgré la fin du conflit, continuent de propager la peur parmi les populations », ajoute-t-il.
 
Le scrutin du 28 novembre 2010 avait été suivi par une guerre civile, le président sortant Laurent Gbagbo refusant de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, dont la communauté internationale avait reconnu la victoire électorale.
 
Laurent Gbagbo avait été capturé en avril par les forces d’Alassane Ouattara aidées par les forces françaises.
 
Selon Amnesty International, les FCRI et les Dozos semblent prendre pour cible notamment le groupe ethnique des Guérés, surtout les jeunes hommes, qui sont considérés comme ayant été membres des milices favorables à Laurent Gbagbo.
 
L’organisation se dit préoccupée par le rôle de maintien de la sécurité que les forces officielles auraient confié aux Dozos, qui assureraient la surveillance de postes de contrôle sur les routes principales de l’ouest de la Côte d’Ivoire, dissuadant les personnes déplacées de rentrer chez elles.
 
Amnesty souligne que « des violations graves aux droits humains, y compris des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre, ont été commis aussi bien par les forces loyales à Alassane Ouattara que par celles fidèles à Laurent Gbagbo ».
 
Mais « les graves conséquences de cette récente vague d’insécurité et de déplacements de populations doivent être rapidement résolues, sinon elles porteront atteinte aux efforts de réconciliation menés dans un pays déchiré par une décennie de conflits ethniques et violents », estime Gaëtan Mootoo.
 
Yves Clarisse
 
source: reuters via lepoint.fr

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here