LIGUE TOGOLAISE DES DROITS DE  L’HOMME
Association créée le 20 juillet 1990 en vertu de la loi du 1er juillet 1901
Récépissé N° 1218/MATD-SG-DAPOC-DOCA du 07 octobre 2005
Paru dans le Journal Officiel N°4110 du 16 novembre 2005
Prix de l’Edit de Nantes en novembre 1993
Affiliée à la FIDH, l’UIDH et la CIJ
 
DECLARATION
 
La LTDH marque son indignation face aux multiples menaces dont font l’objet des journalistes togolais et se préoccupe vivement une fois encore du sort des libertés de presse et d’expression au Togo
La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme (LTDH) a appris avec consternation et grande stupéfaction, les menaces dont font l’objet plusieurs journalistes togolais et qui émaneraient de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), une institution placée sous l’autorité directe du chef de l’Etat et récemment mise en cause dans l’usage de la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants pratiqués sur des citoyens qui y sont irrégulièrement et illégalement détenus.
Cette situation qui crée la torpeur au sein du corps de journalistes, surtout ceux de la presse privée, est de nature à porter cruellement atteinte aux libertés de presse et d’expression garanties et protégées par les articles 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948, 26 de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992, de même que le Code de la presse, sans oublier l’un des engagements pris par les chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant la langue française en partage à travers la Déclaration de Bamako du 03 novembre 2000 à savoir, « veiller au respect effectif de la liberté de la presse… ».
La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme, vivement préoccupée par ces agissements graves et horribles, est inquiète du silence des plus hautes autorités compétentes, principalement le Président de la République, le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, la Ministre des Droits de l’Homme, de la Consolidation de la Démocratie et de la Formation Civique vis-à-vis de telles menaces et des cris d’alarmes venant des différents acteurs de la vie sociale, notamment la « Lettre ouverte » des Organisations de Défense des Droits de l’Homme adressée au chef de l’Etat le mardi, 26 avril 2011 pour attirer son attention sur les cas de tortures auxquelles sont soumis des citoyens détenus dans l’enceinte de l’ANR.
La LTDH s’indigne davantage d’autant plus qu’aucun communiqué officiel desdites autorités n’est intervenu pour situer l’opinion sur les cas de menaces dont il est fait état.
La Ligue Togolaise des Droits de l’Homme rappelle avec insistance que la liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique, une des conditions de base de son progrès et du développement de chaque personne. Cette liberté s’applique non seulement aux informations et aux idées qui sont accueillies de manière favorable, mais aussi et surtout à celles qui offensent, choquent ou dérangent le pouvoir étatique ou toute autre partie de la population.
La LTDH interpelle le chef de l’Etat, garant du respect de la Constitution, et donc des Droits de l’Homme et des libertés fondamentales, surtout en sa qualité d’autorité dont dépend directement l’ANR, à tout mettre en œuvre en vue d’assurer à tous les journalistes togolais sans distinction aucune, le respect et la protection de leur intégrité physique et morale, gage d’une véritable effectivité des libertés de presse et d’expression dans notre pays.
Fait à Lomé, le 27  juillet 2011
Le Président,
Me Raphaël N. KPANDE-ADZARE

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