Alors que la Corne de l’Afriquea besoin du riz pour ne pas mourir, le riz au Togo fait ces derniers jours l’objet d’une polémique suite à la révélation d’une cargaison de riz contaminé débarquée au port de Lomé.
Les faits:
Au début de la semaine dernière, les journaux de la place ont alerté la population du débarquement au port autonome de Lomé (PAL) le 08 août, d’une cargaison de riz, en vrac et sans emballages, d’une quantité de 190.000 sacs de 100 Kg, importée des États-Unis et qui serait contaminée.
L’hebdomadaire Indépendant Express a révélé que la cargaison de riz est couverte en surface par « des produits de fumigation, fumitoxin, une matière hautement toxique qui était directement jetée sur les grains de riz ».
Selon cet hebdomadaire : « Des experts en chimie ont confirmé que le taux de toxicité est multiplié par dix lorsqu’il se met en contact avec la chaleur, or ce riz est conservé dans des conteneurs qui produisent une température supérieure à celle produite par l’organisme humain ».
Une situation de psychose et de méfiance
Cette nouvelle très vite a fait le tour des marchés, créant du coup une méfiance généralisée des consommateurs envers toutes sortes de riz sur le marché.
« Dans ma maison j’ai interdit la consommation dur riz jusqu’à nouvel ordre » m’a confié un père de famille.
Sur le marché, le manque à gagner des commerçants du riz révèle la psychose créée par les révélations du riz contaminés dans la population qui reste méfiante envers l’assurance de la société d’importation Elysée Cotrane, et les déclarations inopportunes du gouvernement.
Le gouvernent dans une situation bien embarrassante:
A la révélation de cette affaire, les citoyens togolais et les acteurs des droits des consommateurs, attendaient du gouvernement, des mesures conséquentes et préventives.
Mais la déception est grande et du coup contribue à la polémique autour de cette affaire.
Dans un communiqué publié jeudi par le quotidien nationale Togo Presse, le ministre Ahoomey-Zunu Séléagodji, ministre du Commerce et de la Promotion du Secteur privé, souligne que « De l’avis des experts, la substance gazeuse et les comprimé utilisés ne laissent pas de résidus toxiques dans les produits agricoles ou denrées alimentaires traitées ».
Mais en même tant, il fustige les journalistes en concluant que : « Au terme des investigations, il est apparu que les informations diffusées sont totalement fausses et reposent, sans doute, sur des interprétations fantaisistes émanant de personnes non qualifiées ».
S’il est vrai que le ministre semble rassuré la population en déclarant que les autorités « ne sauraient en aucun cas et pour quelle que raison que ce soit autoriser la vente de produits impropres à la consommation », le doute et la méfiance n’en demeure pas moins du faite de la position de la directrice de cette société Elysée Cotrane qui a importé le riz: Mme Julie Béguédou
Mme Julie Béguédou: une donnée polémique
Selon certaines indiscrétions, la dame Béguédou serait l’une des nombreuses femmes du président de la république Faure Gnassingné. Elle aurait même été pour quelque chose dans le limogeage du ministre du commerce Kokou Gozan.
Pour sa proximité donc avec le chef de l’État, beaucoup de Togolais et d’analystes sont sceptiques quant à la réaction du gouvernement à son encontre. Ceci d’ailleurs semble être corroboré par les déclarations du ministre du commerce qui n’est en fait qu’une prise de position en faveur de cette dame.
Une solution pourtant simple
Cette affaire du riz contaminé, est pourtant simple, puisque le riz n’aurait déjà pas été déchargé sur le marché.
Quoi de plus simple que de diligenter un nouvelle expertise en union avec la société civile pour dissiper les inquiétudes?
Nous avons vu avec quelle promptitude l’Union Européenne s’était saisie de l’affaire des concombres contaminés, même si les pauvres concombres au final n’en sont pour rien.
Et pourtant ici au Togo, nous en sommes encore à des polémiques autour du riz. Notre gouvernement est incapable de gérer cette affaire, non moins importante, puisqu’il s’agit du domaine alimentaire, mais combien petite puisque l’une des premières priorités devrait être non seulement la sécurité militaire d’un régime mais encore et surtout la sécurité des citoyens sur tous les plans?
Peut-on rassurer les Togolais par un verdict fantaisiste?
Le lundi soir, le journaliste Carlos Kétohou de l’Indépendant Express a reçu de la dame Julie Béguédou, une citation directe à comparaitre devant le tribunal de première instance de Lomé ce mercredi. L’audience ce matin à été renvoyée au 7 septembre 2011.
Mais si on conçoit la position de la dame Béguédou et l’état éthique de notre justice tel que je l’ai décrit dans un article précédent, on peut deviner sans aucun doute déjà le verdict.
Mais dans ce cas, même si le journaliste est condamné, reste à savoir si un verdict peut obliger les Togolais à consommer un riz contaminé dont l’assurance ne reposera que sur un verdict fantaisiste.
source : Togocouleurs