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Blaise Poyodi n’est pas le procureur de la République du Togo, mais le procureur privé de Faure Gnassingbé
 
Avant le revirement de Loum, Faure lui aurait promis un passeport où il porterait le nom Gnassingbé
 
Un ministre du gouvernement lui a même montré la photo de la maison qu’il habiterait en Occident
 
A partir de mardi , à l’appel du CST et de la Coalition Arc-en-ciel, pendant trois jours, les Togolais vont manifester dans les rues de Lomé et ceci, pour exiger la libération des gens arbitrairement détenus depuis quatre mois dans l’affaire d’incendie. Ils sont dans la réserve d’Agoè, à la gendarmerie nationale et à la prison civile de Lomé. Nombre d’entre eux voient leur santé se dégrader au fil des jours. Cette volonté de l’opposition de prendre le taureau par les cornes est dictée par le constat selon lequel le Pouvoir connaît les vrais auteurs mais continue de faire diversion en s’amusant avec la vie d’innocents citoyens.
 
Peut-on, dans cette affaire, ‘‘tuer’’ dans un premier temps commerçantes et commerçants, puis tuer ensuite des hommes politiques accusés cyniquement d’en être les auteurs, alors que les vrais auteurs sont connus ? C’est le cas d’Etienne Yakanou. La semaine qui vient de s’écouler a vu la colère monter d’un cran, suite à son décès. Ainsi, plusieurs personnalités sont montées au créneau pour dire à Faure et à son procureur privé que ça suffit et que la comédie et le folklore ont assez duré.
Ce fut d’abord un homme de Dieu, en l’occurrence le prophète Esaïe. C’était vendredi dernier. Il sera suivi samedi par le juriste et défenseur des droits de l’Homme, Me Zeus Ajavon, puis d’hommes politiques comme Frédéric Abass Kaboua et Agbéyomé Kodjo.
 
Vu la tournure empreinte de légèreté et de manque de responsabilité que prend la gouvernance au Togo, il est temps que l’on appelle un chat, un chat et un chien, un chien. Le Togo, depuis quelques années n’est pas gouverné. Il n’a pas de chef d’Etat, si ce n’est un chef d’Etat de fait, qui malheureusement ne fait rien pour les citoyens ni pour le développement du pays. Il faut avouer que depuis les révélations de Mohamed Loum, ce jeune homme qui dormait chez lui tranquillement dans la nuit du 11 au 12 janvier avec son oncle et qu’on arrêtera pour le forcer par la torture à avouer avoir participé à l’incendie, beaucoup de Togolais croyaient que les révélations qu’il avait faites conduiraient le sieur Poyodi que nous appellerons dorénavant le procureur privé de Faure (PPF), avec tout le bon sens possible, à demander l’arrêt des poursuites et exiger la mise en liberté provisoire de tous les détenus.
 
S’il ne l’a pas fait, c’est qu’il n’est pas un procureur de la République, mais un procureur qui est là juste pour accomplir tout simplement les desiderata de Faure Gnassingbé qui l’a placé là où il est. Il est dommage d’étudier la matière qu’on appelle le DROIT, une matière aussi passionnante, et devenir Procureur de la République qu’on respecte dans tous les pays du monde pour la fonction et la droiture de l’homme qui l’exerce, puis se livrer au cinéma auquel l’on assiste dans ce bled. Un procureur, ce n’est pas n’importe qui dans une République. Non seulement le PPF, depuis la sortie de Mohamed Loum, n’a pas cru devoir prendre la décision appropriée, parce qu’il est manipulé par Faure Gnassingbé à travers son ministre de tutelle, Tchitchao Tchalim, une autre calamité, il multiplie à loisir les bourdes.
 
Les inculpations désordonnées et tout à fait enfantines en disent long. Tour à tour et pêle-mêle, Mes Ajavon, Kpandé-Adzaré, Afangbédji, des juristes comme Poyodi, Agbéyomé Kodjo, Abass Kaboua, Fabre, des politiques, plus Zeus Aziadouvo, directeur du quotidien Liberté seront présentés au doyen des juges d’instruction, puis inculpés sans fondement juridiques. Juste pour les empêcher de trop parler, de révéler les vérités qui fâchent et qu’ils ont en leur possession dans l’affaire d’incendie. A un moment donné, le PPF a compris qu’ils sont en possession de sérieux éléments qui constituaient des pistes crédibles pouvant conduire le peuple à découvrir les vrais coupables. Parce que le Pouvoir est convaincu qu’avec cet instrument d’intimidation qu’est la justice qu’il a instrumentalisé et cette enceinte rébarbative qu’est la prison, il pourrait contraindre au silence qui il voulait, le PPF en a profité et sur claquement des doigts de ses maîtres, a pris des mesures honteuses qui ne l’honorent en rien en tant que procureur, foulant le droit au pied.
 
Après cette mesure impopulaire, et manquant cruellement d’argument, Poyodi, Tchalim et Faure Gnassingbé, selon certaines informations, avec l’aide du mercenaire français en col blanc, Charles Debbasch, mettront leur génie en œuvre pour « trouver » un rapport émanant d’un certain Shlomo Maor de nationalité israélienne pour édulcorer ou contrecarrer le cinglant rapport des deux Français qui parle d’incendie des marchés de Kara et de Lomé au kérosène. Ce qui rejoint les présomptions des sapeurs pompiers ghanéens formulées depuis le 12 janvier où ils avaient eu à affronter des flammes rebelles au marché d’Adawlato. Blaise Poyodi, visiblement et nul n’en doute aujourd’hui, est un combinard du Pouvoir qui n’a pas vocation à servir un peuple ou une justice indépendante, mais un homme. Les preuves sont là tel un abcès du visage qu’on ne saurait dissimuler au regard.
 
En tant que citoyen et préoccupé par ce qui arrive d’injuste à de nombreuses personnes privées de liberté depuis quatre mois, un peu révolté par la mort absurde d’Etienne Yakanou pour un crime qu’il n’a pas commis, le Prophète Esaïe est revenu à la charge pour confirmer sa prophétie du 18 mars qui vient de lui être à nouveau révélée. Il insiste que ceux qui sont dans les liens de la détention en ce moment ne sont pas les auteurs des incendies des marchés de Kara et de Lomé. Sans doute, s’il a tenu à insister, c’est qu’il a estimé que des esprits malins seraient tentés de provoquer la mort de ces innocentes âmes gardées arbitrairement en détention, histoire de prouver que sa prophétie est en train de s’accomplir. Pour divertir les Togolais sûrement. Il a martelé que tous ceux qui sont mêlés de près ou de loin à ces incendies doivent le révéler avant qu’il ne soit tard et que Dieu va sévir immanquablement. Sa colère va s’abattre sur l’appareil d’Etat et au niveau des haut-gradés, a-t-il lâché.
 
Samedi lors du meeting à la Place du Changement, Me Ajavon, un défenseur des droits de l’Homme et juriste, écoeuré sûrement par la cabale et l’injustice que le Pouvoir continue de perpétrer contre d’innocents citoyens et passant outre l’interdiction que le doyen des juges d’instruction lui a faite d’aller au fond du dossier, est revenu, tout à son aise, mais très remonté contre la torture infligée à la loi au Togo et n’est pas allé par quatre chemins. Il a procédé par des interrogations allant jusqu’à citer des noms de personnes dont on sait qu’elles ont trempé dans la mise à feu du marché de Lomé. Il y en a qui sont des militaires et il y en a qui sont des civils. Il a posé la question de savoir pourquoi lorsque ‘’les sept militaires’’ étaient sortis du camp pour venir commettre leur forfait dans la nuit du 11 au 12 janvier, à leur retour, quelqu’un a demandé qu’on les sanctionne et qu’on n’a pas voulu.
 
Le président du MRC, Abass Kaboua a bien cité Ingrid Awadé dans cette affaire comme étant la commanditaire. Il a fait allusion à son projet de construction d’un supermarché comparable à celui de Téma et a insisté sur le fait que le projet de destruction du grand marché de Lomé ne date pas d’aujourd’hui. M. Kaboua a aussi fait allusion à une lettre qu’elle aurait écrite au ministre Ayassor. Agbéyomé Kodjo, le président national d’Obuts, a parlé ce week-end aussi des échanges que Loum aurait révélés avoir eus avec Faure Gnassingbé qui lui aurait proposé un passeport où il porterait comme nom de famille GNASSINGBE. Et Gnassingbé étant le nom de l’ancien chef de l’Etat, il faut imaginer l’assurance qu’il tendrait par là à apporter à Mohamed Loum par une telle promesse. Selon des indiscrétions, un ministre du gouvernement actuel aurait montré à Mohamed Loum sur un ordinateur portable la maison qu’il allait habiter une fois hors du Togo. Ce ministre se trouve être un zélé que les Togolais retrouvent régulièrement ces derniers temps lors des négociations entre le Gouvernement et la STT.
 
Avec la mort d’Etienne Yakanou, tous les Togolais doivent se lever comme un seul homme et mettre fin à ce désordre et à une telle pagaille organisés dans le pays par Faure Gnassingbé, son procureur personnel ainsi que son ministre de la justice. Il est temps de mener des actions dignes et courageuses pour obtenir la libération de nos compatriotes emprisonnés en lieu et place des vrais incendiaires que Faure et ses hommes de main connaissent mieux que quiconque. Ensemble, nous devons combattre l’arbitraire pour faire de notre pays, un Togo démocratique et respectueux des droits de l’homme.
 
E. Djibril
 
Liberté Togo
 
 

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