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Togo – Le 11 novembre dernier, c’est à la surprise générale que l’on a appris la publication par le CST (Collectif Sauvons le Togo) d’un rapport dit d’enquête sur les incendies des marchés de Lomé et de Kara. Une nouvelle qui, telle une bombe, a secouée plus d’uns et surtout ceux dont les noms ont été cités dans ce rapport comme ayant été les instigateurs ou acteurs dans la manœuvre qui a été finalement conclue par l’incendie des deux grands marchés du Togo. La surprise ne semble pas s’être arrêtée là puisque certains signataires semblent ne pas se souvenir avoir signé un tel document.

 

C’est en tout cas, un document qui, vu la portée que cela pouvait avoir dans une telle affaire qui a mis à terre à jamais certaines de nos mamans et autres commerçants, devrait porter noir sur blanc la signature réelle des personnes citées comme signataires. Mais rien n’y fit si ce n’est que des noms alignés comme étant des signataires (Me Ata Messan Zeus Ajavon, Etsri Hihédéva Clumson-Eklu, Me Jil-Benoît Afangbédji, Kao Atcholi, Francis Pédro Amuzun, Jean-Pierre Fabre, Agbéyomé Gabriel Messan Kodjo, Aimé Tchabouré Gogué, Me Abi Tchessa, Frédéric Abass Kaboua, Claude Améganvi). Et comme par enchantement, tout est fait comme pour indiquer que l’harmonie en souffrance depuis le lendemain des législatives du 25 juillet 2013 est retrouvée, et tous les noms de leaders qui s’opposent depuis plusieurs semaines voire mois sur les agissements de la coordination du collectif et les coups bas des uns contre les autres, sont cités également comme signataires. Ceci bien que certains depuis les divergences de vue ne participaient plus aux réunions du CST. Ainsi nos recoupements ont permis de constater que la réalité en est tout autre. Certains de nos interlocuteurs et pas des moindres, responsables des partis politiques signataires disent avoir été surpris par la publication de ce travail « d’enquête » portant pourtant leurs noms comme signataires ou encore ceux des leaders de leurs partis politiques.

 

Parmi les leaders surpris de voir leurs noms sous ce document, on peut citer Gabriel Messan Agbéyomé Kodjo, président de OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire). Rencontré ce samedi par un membre de la rédaction de Telegramme228, celui-ci a indiqué formellement n’« avoir signé aucun document » portant l’intitulé « Rapport de l’enquête du CST sur l’incendie criminel des marchés du Togo dans la nuit des 10 et 11 janvier 2013 à Kara et 11 et 12 janvier 2013 à Lomé », ni donné son assentiment. Allant plus loin, le candidat du CST dans la circonscription de Yoto lors du dernier scrutin législatif, a indiqué avoir adressé un courrier aux représentations diplomatiques accréditées au Togo surtout le groupe des Cinq, à l’avocat des inculpés de OBUTS dans cette affaire des incendies et au Coordonnateur du CST, Zeus Ajavon, pour signifier surtout à ce dernier son désaccord avec la démarche qui a conduit à l’élaboration et à la publication de ce rapport. « Notre parti n’a pas été associé aux travaux ayant conduit à l’élaboration de ce rapport et ce n’est qu’à cinq minutes de la livraison de son contenu à la presse que nos émissaires ont été informés de ce qui aura lieu au cours de la conférence de presse », a-t-il expliqué.

 

Et comme on pouvait le constater, le rapport en tout point ne comporte aucunement des éléments sur la levée de façon inique de son immunité d’ancien président du Parlement togolais, suivi de son « enlèvement » à son domicile dans la même journée alors même que la levée de l’immunité ne lui est même pas encore notifiée. De même pas de précisions sur les conditions dans lesquelles a été interpellé le vice-président de son parti, Gérard Adja, le 13 janvier 2013, alors même qu’aucun mandat n’ait été encore délivré par le procureur de la République. Des éléments importants entre autres, aux yeux d’Agbéyomé Kodjo, que devraient en principe prendre en compte quelque enquête sérieusement menée par un regroupement comportant aussi bien des partis politiques que des Organtisations de Défense des Droits de l’Homme, comme se réclame le CST.

 

Et comme curieuse contradiction, on pouvait lire au rang des supposés signataires, le nom de Claude Améganvi, Secrétaire chargé de la coordination du Parti des travailleurs (PT). Une curieuse contradiction dans la mesure où, il nous souvient que ce dernier encore avait vociféré à qui voulait l’entendre, avec à l’appui, un courrier en date du 15 novembre 2012, qu’il se retirait du CST, pour la simple raison que ce collectif ait accepté aller discuter avec le gouvernement togolais. Et jusqu’à ce que nous mettions ces phrases en ligne, il n’a jamais été annoncé quelque part qu’il y est retourné.
 

C’est en tout cas un désengagement d’Agbéyomé et d’autres personnes citées comme signataires, intervenu avant même la réaction des personnes citées dans ce rapport, qui ne sera pas sans effet sur l’unité déjà fragile au sein du CST.

 

A titre de rappel, les personnes incriminées par ce rapport du CST sont Mme Ingrid Nana Awadé, le Colonel Félix Kadanga, le Lieutenant colonel Yotroféi Alex Massina, Raoul Kpatcha Bassayi, le Général Mohamed Atcha Titikpina, le Colonel Bawoubadi Didier Bakali, Kogoé Sylvère Akrima et l’officier de police Kpemissi.

 
G.K, Lomé
Source : | Telegramme228
 

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