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Le pouvoir Faure Gnassingbé a démissionné dans toutes ses missions à l’égard des populations, c’est un secret de Polichinelle. Mais lorsque la santé, le minimum de service que pouvaient espérer les citoyens des gouvernants est mise en danger par la négligence ou l’irresponsabilité des institutions et autres autorités qui en ont la charge, il y a de quoi être inquiet. C’est ce qui est mis en exergue par cette affaire de vaccins administrés aux élèves dans les écoles sans autorisation. Toute la polémique illustre une fois de plus que la santé des Togolais est le cadet des soucis du régime en place. 

Une sortie qui fait flipper

« Il nous a été donné de constater que des activités foraines de santé, notamment la vaccination sont réalisées dans les lieux de culte et dans les écoles sans autorisation préalable du ministère chargé de la Santé », indiquait un communiqué daté du 27 mars dernier signé du ministre de la Santé, le Prof Moustafa Mijiyawa.

« Ces vaccins dont l’origine et le mode de conservation ne sont pas connus des services techniques compétents du ministère de la Santé, ne doivent pas être administrés à la population conformément aux dispositions de l’arrêté du 05 mars 2019 fixant les modalités des actions médico-sociales dans le secteur de la santé au Togo », relevait le communiqué.

« Toute personne ou organisation désireuse d’entreprendre une activité de vaccination doit demander et obtenir une autorisation préalable du ministère en charge de la Santé. Ainsi, tout contrevenant sera puni conformément à la loi », a averti le ministre, et d’appeler la population à la prudence : « Pour préserver la santé de la population, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique invite les habitants des villes et des villages du Togo à une vigilance plus accrue afin d’informer les autorités sanitaires des éventuels cas d’actions médico-sociales programmées dans leurs localités ».

Dans les conditions normales, cette sortie devrait être acclamée par les populations parce que sonnant comme une alerte et un appel à la vigilance. Mais au contraire, elle fait flipper, et légitimement. Cette affaire pose des questions. Comment comprendre que dans un pays qui se dit dirigé, des individus puissent-ils se lever et entreprendre des campagnes de vaccination, sans autorisation préalable des autorités sanitaires ? Le ministère de la Santé est-il une cour du roi Pétaud ? Est-ce à dire que l’on pourrait ainsi administrer aux enfants du poison ?

La santé publique en péril

C’est le moins que l’on puisse dire, devant ces jonglages manifestes. L’attitude des gouvernants en rajoute. Dans les conditions normales, les auteurs de ces campagnes foraines organisées sans autorisation préalable du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique devraient être arrêtés, présentés à l’opinion et punis selon la loi. Car en l’état actuel des choses, ce ministère ne connaît pas la composition des vaccins qui ont été ou sont administrés aux enfants, souvent des jeunes enfants et élèves. Et c’est la santé publique qui est en péril. Adresser une simple mise en garde aux auteurs de ces actes est assez léger et frise une caution tacite à ces pratiques. Cette légèreté n’aura que pour effet d’encourager ces gens à la récidive.

Cette affaire ne fait qu’augmenter les appréhensions sur les vaccinations foraines ou nationales souvent organisées. Certains compatriotes ne se fient pas à ces vaccins administrés d’habitude aux enfants, sous le prétexte habile de campagnes nationales. A tort ou à raison, ils soupçonnent des vaccins périmés administrés gratuitement et n’acceptent pas de les faire injecter à leurs enfants…La santé publique est simplement en péril avec ces pratiques.

La mise en danger de la santé des populations par les gouvernants ne date d’ailleurs pas d’aujourd’hui. C’est une triste réputation que traine le pouvoir. Tout récemment,  c’est le scandale des intrants périmés utilisés sur des patients qui a éclaté. Alors que l’autorité s’est rendue à l’évidence que ces faits sont avérés, elle n’a fait que suspendre le ou les auteurs de ce business macabre. Entre-temps, ce sont les tilapias contaminés qui ont été commercialisés. La dernière, c’est le riz birman manifestement à problème qui défraie la chronique. Alors que la cargaison a été déclarée impropre à la consommation en Guinée après des examens effectués, le Togo, lui, par des alchimies, la déclarera sans problème, après de pseudos analyses de l’Institut national d’hygiène (INH). Mais voilà, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ou le stock est allé après notre pays, l’ont trouvé suspect et refoulé…

Il est clair que la santé des populations a toujours été le cadet des soucis des gouvernants en place. La seule préoccupation de Faure Gnassingbé et du régime en place, leur seul projet de société en fait, c’est de garder le pouvoir dans leur giron. Le reste, ils n’en ont cure….

Tino Kossi
 
source : Liberté
 

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