Abass-Kaboua-500-28mai2013

 

Frédéric Abass Kaboua, président du Mouvement des Républicains Centristes (MRC), brutalement arrêté le mercredi 29 mai 2013 et déféré à la prison civile de Notsè, va comparaître lundi par devant la chambre d’accusation de la cour d’appel de Lomé.
 
Ce jour, la chambre d’accusation va siéger sur les mérites de l’appel interjeté par les avocats de Abass Kaboua, suite au mandat de dépôt pris illégalement contre lui par le doyen des juges d’instruction, Idrissou Tchagba.
 
En effet, alors que Frédéric Abass Kaboua était à Paris début janvier pour des soins de santé au où moment où se produisaient les graves incendies qui ont ravagé les marchés de Kara et de Lomé, il se verra paradoxalement inculpé sur un coup de tête du juge d’instruction, qui a trouvé une extraordinaire alchimie par laquelle, il a mêlé M. Kaboua à cet acte criminel honteux pour le Togo.
 
Cette inculpation fantaisiste avait créé une onde de choc non seulement dans le monde juridico-politique togolais, mais aussi dans les milieux diplomatiques où l’on avait du mal à comprendre le pouvoir d’ubiquité que la sacrée justice togolaise conférait à l’homme de Somdina.
 
Qu’à cela ne tienne, Frédiric Abass Kaboua, bouillonnant homme politique dont le parti est membre du Collectif Savons le Togo, était à l’aise à clamer haut et fort, son innocence qui saute à l’œil nu dans cette hideuse affaire.
 
Ceci n’était non plus du goût du pouvoir de Faure Gnassingbé qui, par l’intermédiaire de Me Tchitchao Tchalim, garde des sceaux, ordonna l’emprisonnement pur et simple de Kaboua, au mépris des règles élémentaires du droit et du bon sens.
 
Instruit par Me Tchalim, le malléable juge d’instruction, Idrissou Tchagba sera alors contraint de prendre un mandat de dépôt contre le président du MRC le 29 mai 2013. Acte incongru, arbitraire et injuste qui, encore une fois, a non seulement révolté plus d’un togolais, mais jeté davantage de l’opprobre sur la fameuse justice du Togo.
 
Ce n’est pas tout car à cette étape, le président du MRC n’était qu’au début de ses peines.
 
Il sera d’abord déféré à la prison civile de Lomé, puis, brutalement, le juge émet une nouvelle ordonnance, le même jour qui défère M. Kaboua à la prison civile de Notsè et ce sans en informer les avocats qui devraient, selon la loi, être prévenus au moins 48 heures au préalable. Sacrée justice togolaise !
 
Une unité spéciale de la gendarmerie, composée d’au moins 5 bons colosses va se pointer à la prison civile de Lomé pour enlever Abass Kaboua avec une force et une brutalité inouïes pour le transférer, menotté, à la prison civile de Notsè, après l’avoir rossé de coups de poings injustifiables et méchants.
 
C’est donc suite à ces scénarii ubuesques et surréalistes que le conseil de Abass Kaboua a formulé appel devant la chambre d’accusation pour non seulement s’indigner contre cette pratique honteuse du droit, mais également demander la relaxe pure et simple de leur client.
 
Que dira alors cette chambre d’accusation lundi ?
 
De bon sens, l’on devrait pouvoir dire que de toute évidence, elle devrait donner droit à Abass Kaboua et à ses conseils. Mais prudence ! Il faudrait voir ces magistrats à l’oeuvre avant de croire à une telle éventualité. Car, depuis longtemps déjà, cette chambre aussi s’est montrée particulièrement complaisante et légère dans l’appréciation des dossiers de droit qui lui sont déférés.
 
C’est elle qui, en février dernier, avait étonnamment annulé l’audition sous la foi de serment de Pascal Bodjona au cours d’une audience atypique, tenue secrète, et ce en l’absence des avocats de ce dernier, violant ainsi de façon flagrante, le principe sacrosaint du contradictoire que tout juge se doit d’observer et de faire observer dans tout jugement.
 
Par la suite, la même chambre s’était rendue coupable d’autres décisions honteuses sur la base d’un argumentaire pour le moins bancale qui heurtent de front le droit et le bon sens.
 
Se laissera-t-elle, cette fois-ci, traverser par un brin de lucidité pour rendre une décision de droit ?
 
Personne, en l’état actuel des choses, ne saurait répondre à cette question avant que cette chambre ne rende sa décision après l’audience de lundi.
 
togoinfos
 

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