NEW YORK (Reuters) – La procédure pénale pour agression sexuelle visant Dominique Strauss-Kahn aux Etats-Unis s’est conclue mardi par l’abandon des poursuites et le refus de nommer un procureur spécial.
 
Arrêté le 14 mai dernier à l’aéroport JFK de New York, l’ancien directeur général du FMI, assigné à résidence à Manhattan après quelques jours passés au pénitencier de Rikers Island, devra toutefois attendre que soit jugé un appel en référé pour pouvoir rentrer en France.
 
Dominique Strauss-Kahn, qui avait été contraint de quitter ses fonctions de directeur général du Fonds monétaire international dans des circonstances humiliantes, a reconnu avoir vécu cette affaire comme un « cauchemar » pour lui et sa famille et a dit être impatient de rentrer chez lui et de reprendre une « vie normale ». Il a dit qu’il s’exprimerait « plus longuement » une fois de retour en France.
 
Le juge Michael Obus a suivi la requête présentée par le procureur de l’Etat de New York, Cyrus Vance, qui estimait que l’accusatrice de DSK, une femme de chambre d’origine guinéenne, ne disposait pas d’une crédibilité suffisante pour convaincre les 12 membres du jury qui auraient été appelés à juger des faits.
 
Le magistrat de la cour suprême de l’Etat de New York a rendu sa décision après une ultime audience à laquelle l’ex-patron du FMI s’est présenté accompagné par sa femme, Anne Sinclair.
 
Le magistrat a par ailleurs refusé la demande d’un avocat de l’accusation de désigner un procureur spécial, nomination qui aurait permis de prolonger la procédure pénale. « La requête est repoussée à tous égards », dit le juge dans sa décision écrite.
 
Cette décision tient en grande partie aux incohérences qui ont émaillé les déclarations de la plaignante, Nafissatou Diallo, femme de chambre au Sofitel de Manhattan, qui affirmait que Dominique Strauss-Kahn l’avait agressée sexuellement dans sa suite.
 
AU-DELÀ DU DOUTE RAISONNABLE
 
Si la jeune femme de 32 ans est restée fidèle à ses premières déclarations sur son agression, elle a en revanche offert des versions divergentes sur les événements qui ont suivi.
 
De plus, les examens pratiqués par les services de la médecine légale n’ont pas permis d’établir avec certitude que le rapport sexuel entre la femme de chambre et l’ancien ministre socialiste des Finances n’avait pas été consentie.
 
Les déclarations contradictoires faites par Nafissatou Diallo ainsi que des mensonges concernant son passé ont conduit le ministère public à conclure dans un rapport de 25 pages: « si nous ne pouvons pas la croire au-delà d’un doute raisonnable, nous ne pouvons pas demander à un jury de le faire ».
 
Cet arrêt des poursuites pénales ne signifie pas que Dominique Strauss-Kahn, un temps présenté comme le favori de la primaire socialiste en vue de l’élection présidentielle de 2012, est totalement tiré d’affaire.
 
Nafissatou Diallo a en effet déposé une plainte au civil et le volet américain de l’affaire se double d’un volet français: le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur la plainte de l’écrivain Tristane Banon qui accuse Dominique Strauss-Kahn d’une tentative de viol en 2003 à Paris.
 
REPRENDRE UNE VIE NORMALE
 
Les proches de Dominique Strauss-Kahn se sont félicités des dernières évolutions de cette affaire médiatique riche en rebondissements.
 
Candidate à la primaire organisée par le PS, Martine Aubry a fait part de son « immense soulagement » en évoquant l’épilogue favorable à son ancien collègue dans le gouvernement de Lionel Jospin.
 
L’abandon des poursuites pénales pose maintenant la question de l’avenir politique d’un homme dont l’image a été largement ternie lorsqu’il est apparu les mains menottées dans le dos, abattu, mal rasé et la mine déconfite sortant du commissariat du Special Victims Unit de Harlem le 16 mai.
 
Proche de DSK, le socialiste Pierre Moscovici, qui s’est rallié à François Hollande dans la primaire du PS, a désigné un avenir aux contours flous:
 
« Il ne sera pas candidat à la primaire, il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle mais oui, le moment venu, il peut faire entendre une voix utile à la gauche et au pays », a-t-il dit.
 
Pierre Sérisier pour le service français, édité par Gilles Trequesser
 
source : reuters  via yahoo news

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